Portrait de Serena Williams, la meilleure joueuse de l’histoire du tennis

Audacieuse, déterminée, courageuse, Serena Williams laissera une empreinte indélébile de son passage sur Terre. Raquette en main, cette artiste de la petite balle jaune est devenue au fil des années une véritable source d’inspiration pour plusieurs générations de femmes et d’hommes. Grâce à son style de jeu, sa personnalité et ses combats, l’Américaine est tout simplement une star planétaire. Toujours sur les courts en 2021 à 40 ans, celle que l’on surnomme « Queen Serena » est d’ores et déjà considérée par de nombreux spécialistes comme étant la meilleure joueuse de tennis de l’histoire. Par quelles épreuves est-elle passée ? Qu’a-t-elle accompli jusqu’ici ? Pour le savoir, poursuivez votre lecture et découvrez la biographie de Serena Williams.

Le père de Serena Williams à l’origine de la réussite de ses filles dans le tennis

Richard Williams mène une vie compliquée : faibles revenus, Afro-américain vivant dans un quartier gangréné par la violence… Un soir, il regarde par hasard un match de tennis à la télévision. Plus que la beauté du jeu, c’est le chèque que le gagnant empoche qui retient son attention. Ainsi, avant même de rencontrer sa femme Oracene, Williams se met en tête d’élever un champion de tennis.

Vénus Williams vient au monde le 17 juin 1980 à Lynwood, en Californie. Sa petite soeur Serena naît le 26 septembre 1981 à Saginaw, dans le Michigan. Dès l’âge de 4 ans, elles doivent supporter un entraînement draconien. C’est dans cette dureté quotidienne qu’elles se forgent un mental d’acier. Un travail acharné, des sacrifices considérables : leur vie ne ressemble pas vraiment à celle des enfants de leur âge.

« Vénus sera bientôt numéro 1 mondiale. Mais Serena sera plus forte encore ».

C’est ce que déclare Williams père après les premiers succès de l’aînée sur le circuit. On peut croire à une plaisanterie, il n’en est rien. L’histoire est déjà en marche…

🍿 Le film La méthode Williams, sorti en France le 1er décembre 2021, s’attarde sur la personnalité de l’entraîneur de tennis Richard Williams. À voir pour comprendre sa psychologie.

Des performances sportives exceptionnelles en réponse aux critiques sur son corps

Serena perce sur le circuit professionnel en 1997. Elle étonne par son talent, mais aussi par son physique impressionnant, qui tranche avec celui de ses adversaires, plus fines, et paraît-il, plus élégantes. Elle entend constamment que son corps est trop musclé, qu’il n’est pas beau ni féminin. Avec sa morphologie si particulière, la jeune prodige s’apprête pourtant à faire passer le tennis dans une nouvelle dimension.

Elle accède au sommet après sa victoire tonitruante à l’US Open en 1999. À l’aube d’un tout nouveau millénaire, Williams incarne alors le futur. Historiquement, le tennis est un sport noble, élégant, où les joueurs finissent le point au filet avec agilité. C’est un milieu assez conservateur, où la nouveauté et l’originalité ne sont pas forcément des vertus. Pourtant, la cadette des Williams se met à servir des premières balles aussi rapides que ses homologues masculins. Elle possède un coup droit dévastateur et dispose également d’un excellent revers. Un jeu tout en puissance auquel le public n’est alors pas habitué. Qu’importe ! L’Américaine ne va pas changer pour plaire : elle est là pour gagner.

En 2021, Serena possède le palmarès le plus étourdissant du tennis féminin. Cette dernière s’est illustrée sur toutes les surfaces (terre battue, gazon, dur, etc.), dans tous les tournois importants, sur quatre décennies (années 1990, 2000, 2010, 2020). Elle a dominé toutes les grandes joueuses de son temps et battu la quasi-totalité des records de son sport.

➡️  À lire aussi : Biographie de Marinette Pichon

Serena : championne de tennis mais aussi maman

En 2017, année de ses 36 ans, Serena remporte l’Open d’Australie sans perdre une manche, en battant sa sœur pour la septième fois dans une finale de Grand Chelem. C’est la 23e fois que la cadette des Williams gagne un tel tournoi, ce qui fait d’elle la nouvelle détentrice du record, dépassant l’Allemande Steffi Graf. À noter que Margaret Court a gagné 24 tournois de cette catégorie, dont 13 avant 1968, date de création du circuit professionnel. De nombreux spécialistes s’accordent à dire que ce qu’a réalisé Serena Williams dans notre ère moderne et plus concurrentielle est autrement plus difficile.

Plus tard, l’Américaine révèle qu’elle était enceinte de 2 mois lorsqu’elle a soulevé la coupe à Melbourne. Du jamais vu. Mais là où beaucoup de sportives professionnelles abandonnent leur carrière au profit de leur vie de maman, Serena déclare :

« Je veux absolument revenir, c’est juste une nouvelle étape dans ma vie. Mon bébé sera dans les tribunes, en m’encourageant et sans trop pleurer ».

Elle ne cache d’ailleurs pas ses ambitions : effacer le « record » établi par Court il y a 50 ans. Serena accouche en septembre 2017 et reprend la compétition 4 mois plus tard. Depuis, elle n’a pas encore remporté son 24e Grand Chelem, mais se classe 7e mondiale en mars 2021 et parvient à se hisser 4 fois en finale de ces tournois.

La meilleure joueuse de l’histoire du tennis se bat pour ses convictions

Serena, c’est aussi une volonté de se battre en toute circonstance, à l’image de sa compatriote Megan Rapinoe. En 2001, les sœurs Williams doivent s’affronter en demi-finale du tournoi d’Indian Wells. Quelques minutes avant le match, le forfait de Vénus en raison d’une tendinite est annoncé. Les spectateurs sont furieux, les organisateurs maladroits dans leurs déclarations. Des rumeurs se répandent et Richard Williams est rapidement accusé d’avoir organisé le retrait du tournoi de l’aînée au profit de sa cadette. En finale, Serena est huée à chacun des points qu’elle gagne, applaudie lorsqu’elle les perd. Dans les tribunes, Richard et Vénus assurent avoir été victimes de propos racistes. L’Américaine remporte tout de même le match, qui sera « le pire moment » de toute sa carrière. Après cet incident, les sœurs prendront la décision de boycotter le tournoi et n’y remettront les pieds que 15 ans plus tard.

Autre aspect de sa personnalité, l’Américaine est très coquette et vit sa passion pour la mode en suivant des cours. À l’instar de JoAni Johnson,  la championne est une vraie body-positive. Elle n’hésite pas à porter régulièrement des articles de sa marque, que l’on peut qualifier d’inclusive. Une façon de répondre à ceux dont la féminité by Serena dérange. Sans aucun complexe, elle arbore fièrement bijoux, ongles colorés et tenues originales.

Sa défaite la plus marquante : l’épisode US Open 2018

Williams a également ses moments de faiblesse, en témoigne sa finale contre Naomi Osaka à l’US Open 2018. Après un gros travail pour revenir de sa maternité, l’Américaine est à une marche de son objectif de fin de carrière : le record de Court. Ce qu’elle juge comme étant une erreur d’arbitrage va la faire sortir de ses gonds.

La Queen reçoit tout d’abord un avertissement pour « coaching », son entraîneur lui faisant des gestes, ce qui est interdit. Williams conteste cette décision, puis fracasse sa raquette de rage quelques minutes après alors qu’elle perd un point important. Elle est sanctionnée d’un point de pénalité, se plaint de nouveau et finit par écoper d’un rarissime jeu de pénalité. Le clan Williams déplorera un manque de psychologie de l’arbitre, qui selon eux n’a pas tenu compte de l’enjeu, du contexte.

Ce match, sur fond de chasse au record, accentue malgré lui le mythe Serena. Ce jour-là, la championne est apparue comme étant incapable de gérer la pression. Cela nous rappelle aussi que, lors de nombreux autres moments importants, elle y est parvenue.

Biographie de Serena Williams : ce qu’il faut retenir

Williams fait partie de celles qui font bouger leur époque, jusqu’à en devenir un symbole. Mais rien n’a été facile. Serena s’est forgé un caractère de championne depuis toute petite. Entraînée par un père obsédé par l’argent, l’Américaine a su gérer la pression énorme qui lui était imposée.

Au-delà de son palmarès, ce qui force le respect, c’est que Serena s’est construite dans l’adversité. Elle a dû faire ses preuves plus que n’importe quelle autre joueuse. Dénonçant le racisme, refusant les stéréotypes féminins à la manière d’une Elsa Miské, c’est une femme qui mène des combats qu’elle trouve justes. Elle fait tout pour montrer à ses opposants qu’elle ne s’interdit rien. Finalement, quelle meilleure réponse pouvait-elle faire à ses détracteurs que de devenir la meilleure joueuse de tennis de l’histoire ?

Si la biographie de Serena Williams vous a plu, n’hésitez pas à lire celle d’Aretha Franklin et à vous abonner à notre newsletter !

Lucas Caussette, pour Celles qui Osent.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Sources :

https://www.serenawilliams.com/
https://www.biography.com/athlete/serena-williams
https://www.liberation.fr/vous/2017/04/28/on-peut-etre-enceinte-et-gagner-au-tennis-ou-le-cas-ebouriffant-de-serena-williams_1566079/
https://www.eurosport.fr/tennis/pourquoi-serena-williams-est-unique_sto8098840/story.shtml
https://www.eurosport.fr/tennis/rumeurs-racisme-sifflets-il-y-a-20-ans-le-cauchemar-des-williams-a-indian-wells_sto8179744/story.shtml