Biographie de Vandana Shiva, l’écoféministe des pays du Sud

Gardienne passionnée de la nature et fervente défenseuse de l’équité hommes-femmes, Vandana Shiva déploie toute son énergie au service des plus démunis. L’égérie indienne de la lutte contre les géants de l’agroalimentaire milite pour nous alerter des dangers que court notre planète. À la fois symbole féministe et figure enthousiaste de la protection de l’environnement, elle soutient les intérêts des pays du Sud. Consciente du rôle des femmes dans notre société actuelle, elle ose s’affirmer et s’opposer dans l’espoir de susciter des changements. Son portrait retrace un parcours marqué par l’engagement et l’optimisme. Découvrez la biographie de Vandana Shiva devenue l’icône mondiale de l’écoféminisme.

Biographie de Vandana Shiva : un engagement précoce pour l’écologie et la cause des femmes

Une enfance proche de la nature et un héritage familial symbolique

Vandana Shiva naît en 1952 en Inde, au pied de l’Himalaya, où elle passe son enfance au plus près de la nature. Elle grandit entourée par sa mère, réfugiée pakistanaise et partisane de l’autosuffisance alimentaire, et par son père, ancien soldat de l’armée britannique devenu garde forestier. Ses racines se trouvent donc en ce lieu reculé du monde où l’harmonie avec l’environnement reste une évidence.

La personnalité de son grand-père paternel la marque résolument. C’est un homme de conviction qui lutte pour l’accès à l’éducation des filles. Il perd la vie suite à un jeûne de protestation pour avoir défendu ses idées. Il souhaitait créer la première école féminine du pays. Elle héritera de la force de ce grand-père prêt à tout pour revendiquer l’égalité filles-garçons dans un État et à une époque où les disparités prédominent.

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Une étudiante activiste et féministe

En 1974, elle s’éloigne de sa famille pour étudier et obtient un master en physique des particules à l’université du Panjab, à Chandigarh. Son cursus se poursuit au Canada où elle soutient en 1978 un doctorat en philosophie des sciences. C’est à cette époque, quand elle choisit de quitter l’Inde, qu’elle prend conscience de l’importance de protéger l’environnement. Vandana Shiva raconte qu’elle veut nager une dernière fois dans une rivière qu’elle connaît depuis son enfance avant son départ. Le constat la choque : le lit est presque à sec et les forêts dans lesquelles elle a grandi ont disparu. Révoltée par cette transformation désastreuse du milieu naturel, elle décide de s’engager en rejoignant le mouvement Chipko. Aux côtés d’autres femmes, elle mène son premier combat en enlaçant les arbres pour éviter qu’ils ne soient sciés. C’est le début de sa lutte contre l’exploitation forestière à outrance de sa terre d’origine.

Un parcours de vie marqué par un militantisme actif et récompensé

Fondation de l’ONG altermondialiste Navdanya

Dans les années 60 et 70, l’Inde traverse une crise agricole qui l’amène à augmenter sa productivité en s’inspirant des modèles occidentaux. Cette révolution verte développe les cultures à haut rendement aux dépens des écosystèmes. Un peu plus tard, en 1987, la jeune Indienne assiste à une réunion à Megève sur l’impact des nouvelles biotechnologies sur l’environnement. Elle prend conscience que les grands groupes agroalimentaires dominent le monde en ayant la mainmise sur les semences et les OGM. Ce sont les prémices de son engagement dans la lutte contre les multinationales.

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En 1991, Vandana Shiva passe à l’action et décide de créer l’ONG Navdanya qui signifie en hindi « neuf graines ». Son objectif est de permettre l’autonomie alimentaire. Elle se mobilise autour des petits paysans et des femmes de son pays afin qu’ils participent eux-mêmes à leur développement sans dépendre des industries étrangères. Ainsi, les producteurs se forment à l’agriculture biologique, puis elle obtient pour eux le droit d’échanger et de reproduire leurs semences.

La reconnaissance de son combat par le prix Nobel alternatif

Grâce à son excellente connaissance des écosystèmes et à son savoir scientifique, elle développe la ferme de Navdanya. Celle-ci permet à des paysans indiens d’accéder à une banque de semences et, par conséquent, de produire en toute indépendance. Ce modèle économique est basé sur la force de l’enseignement et de la pédagogie, comme le recommandait Gandhi. Certains l’appellent « l’engraineuse ». Pour les pays du Sud, c’est une voix qui s’élève contre la privatisation des graines par les grandes multinationales.

Celle qui détestait parler quand elle était enfant devient une activiste environnementale qui parcourt les continents pour véhiculer ses idées. Un événement marquant va compléter la biographie de Vandana Shiva. En 1993, elle reçoit le prix Nobel alternatif « pour avoir placé les femmes et l’écologie au cœur du discours sur le développement moderne ». Quelle reconnaissance de son engagement pour cette jeune femme d’origine modeste dont le combat profite aux plus démunis et à la biodiversité !

Vandana Shiva, l’icône mondiale de l’écoféminisme

Celle qui ose lutter contre les géants de l’agroalimentaire

L’engagement de Vandana Shiva auprès des petits producteurs va de pair avec une bataille acharnée contre les industries du secteur agroalimentaire. Ainsi, elle se mobilise contre Monsanto, l’ennemi juré d’une agriculture raisonnée. En effet, pour elle, les OGM et les pesticides ne représentent pas les solutions d’avenir pour nourrir la population croissante de la planète. Peu à peu, sa lutte prend davantage d’ampleur quand elle réclame un moratoire international sur les OGM.

De plus, les grands groupes agroalimentaires provoquent des dégâts irrémédiables sur notre écosystème en abusant des procédés chimiques. D’ailleurs, elle incrimine Coca-Cola d’avoir asséché les nappes phréatiques de son pays. À cause d’eux, les fermiers ont perdu tout espoir de vivre de leurs terres devenues stériles. En 2004, la fermeture de l’usine Coca-Cola dans le Kerala marque une belle victoire !

Finalement, Vandana Shiva revendique simplement le droit de savoir ce que nous mangeons. Sa conviction : l’agroécologie offre des bénéfices incontestables pour une production plus naturelle qui respecte la biodiversité.

La voix d’un combat féministe pour un monde plus équitable

Depuis son implication auprès de celles qui encerclent les arbres pour éviter leur abattage, Vandana a compris que ses concitoyennes possèdent un savoir riche et puissant. Ainsi, elles connaissent les vertus des plantes pour se nourrir ou se soigner. De plus, elles maîtrisent l’équilibre de la nature et respectent le cycle de la vie sans mettre en péril l’écosystème.

Des actions engagées pour la cause des femmes marquent la biographie de Vandana Shiva. Elle cherche constamment à les placer au cœur du combat écologique. On la qualifie d’écoféministe, terme introduit par la Française Françoise d’Eaubonne. Ce mouvement se dresse contre l’emprise des êtres humains sur l’environnement et contre le patriarcat.

Ce n’est pas un hasard si en 2010 le magazine Forbes la cite comme l’une des féministes les plus puissantes à l’époque. Déterminée, elle rêve d’une société plus équitable où les femmes trouveraient leur place. Elle s’interroge d’ailleurs sur leur rôle à l’avenir :

« Faut-il que les femmes tentent de rattraper les hommes dans la violence, la domination, ou au contraire que les hommes rejoignent les femmes dans leur combat pour protéger la terre, élever les enfants et défendre la paix ? ».

Icône mondiale de l’écoféminisme, elle continue à mener une bataille acharnée avec espoir et optimisme.

Protectrice dévouée à la Terre Mère, Vandana Shiva adopte un mode de pensée qui incite à la réflexion. Toutefois, plusieurs victoires à son actif ont poussé ses détracteurs à la critiquer et à la menacer de mort. Sans céder à la peur, cette femme de conviction poursuit sa lutte sans relâche contre les multinationales. Elle ose changer le monde à sa manière ! Son parcours inspirant encouragera-t-il les générations actuelles à agir judicieusement pour respecter davantage notre écosystème ?

Si vous souhaitez découvrir la biographie d’une écoféministe Prix Nobel de la paix, lisez le portrait de Wangari Muta Maathai.

Marie-Hélène Dos Santos, pour Celles qui Osent.

Sources :

https://www.geo.fr/histoire/vandana-shiva-j-en-appelle-a-la-desobeissance-creatrice-185840


https://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/adepte-de-gandhi-vandana-shiva-se-bat-contre-coca-cola-et-pour-l-agriculture-biologique_1631083.html

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