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Interview d’Ambre Larrazet : oser faire rire

Dans Interview
19 décembre 2020

Ambre Larrazet : portrait d’une femme drôle…mais pas que !

Celles qui osent a rencontré Ambre Larrazet, actrice française vue notamment dans le film Santa & Cie d’Alain Chabat, dans des sketches du Burger Quiz ou sur Canal+ dans le JT Pressé ou l’émission Poulpovision. Tisane d’un côté, café à la main de l’autre, Celles qui Osent se réjouit d’en apprendre un peu plus sur cette jolie femme de trente-trois ans, l’âge où « il est temps de faire des gosses » ironise la belle. 

Le buzz drôle et inattendu de sa parodie « Mais jte tej’ »

Actrice, mannequin coude ou plutôt figurante gros plan en début de carrière, Ambre Larrazet a de l’humour et cultive un style hétéroclite « hybride ». Interprète de fictions, elle réalise aussi des chroniques humoristiques et de plus en plus de podcasts ou de documentaires engagés.

Sans jamais le préméditer ni le vouloir vraiment, elle a fait le buzz de la rentrée 2020, avec ses 5 millions de vues sur sa parodie « Mais jte tej’ » de la chanson « Mais je t’aime » de Camille Lellouche et du slameur Grand corps malade. « Cette chanson, je l’adore, elle me fout la chiale. Je n’arrive même pas à l’écouter en entier tellement elle est émouvante. À la base, cela part d’une vraie admiration. »

En duo avec son ami humoriste Édouard Deloignon, elle décide de se motiver et d’écrire une parodie. « C’est parti d’un délire pendant un tournage que l’on faisait ensemble : on a écrit le sketch en une après-midi ; on devait être rapide, pour poster la parodie en pleine promo de la chanson originale. »

Coupe mulet et paroles hilarantes, pleines d’autodérision sur le couple, cette vidéo virale séduit immédiatement. 

Ne me raconte pas d’histoires

Tu sais bien, y’a plus rien qui tourne rond

Chez toi, tu m’en demandes un peu trop

Tu ne fous rien, l’appartement est immonde

depuis des mois, tu te comportes comme un porc

tu fais des prouts, tu te comportes comme un porc

Tu arraches tes croutes, je sais que je vais te quitter

Et je suis bien bien sûre de moi

J’ai déjà baisé ton pote quand est-ce que tu comprendras que

J’te tej 


Le ton est donné !

Être drôle, une vraie nature chez Ambre Larrazet

Touffe man, une fille qui a de l’humour

Née à Paris, Ambre grandit en banlieue parisienne aux côtés de ses deux jeunes sœurs Olympe et Calypso.
« Ma mère faisait des blagues tout le temps ; on se marrait bien » Avec une maman avocate et un père cardiologue « les gens s’imaginaient que l’on vivait dans un palais avec des domestiques. La vérité, c’est qu’ils nous élevaient simplement. Certes, on voyageait souvent. » Rapidement, Ambre Larrazet a cherché à être indépendante financièrement.

Petite fille, elle est déjà très drôle et, comme beaucoup d’artistes, très sensible.

« Je n’étais pas une victime, mais je n’évoluais pas dans la bande des gens stylés. C’est un monde cruel l’enfance. Il faut affronter des méchants. »
Ambre a alors les cheveux frisés et certains se moquent d’elle en la surnommant « Touffe man », à ce moment-là, elle n’a pas alors encore beaucoup de répartie. Tout ce qu’elle trouve à répondre c’est “ Hé, ho, je suis une fille donc déjà tu devrais dire Touffe-woman. ” Tristesse.

Heureusement, vers 15-16 ans, Ambre Larrazet commence à avoir de vrais amis.

Elle reçoit des retours positifs sur son humour et ses blagues depuis l’enfance.

Certains lui reprochent d’essayer de se « cacher » derrière cet humour pour ne pas être découverte, mais « ce n’est pas parce que l’on fait des vannes que l’on n’est pas profond, faut creuser les gars ! Je sais être sérieuse, mais j’ai la connerie en moi en permanence. C’est une véritable nature, pas une façon de me cacher ou de survivre en société ! »  

La dramaturge du cours Florent 

Adolescente, elle n’a aucun plan de vie. « Je suivais beaucoup mes potes dans leurs choix d’orientation. Nulle en maths, j’ai passé un bac littéraire, car je ne faisais pas de faute quand j’écrivais. Après, j’ai fait fac de Lettres modernes à la Sorbonne, et, très vite blasée par ces études, j’ai eu péniblement ma licence » Attirée par la scène, elle s’inscrit au cours Florent. « J’aimais jouer des rôles pseudo dramatiques en pleurant. En clair, je rêvais de devenir la nouvelle Adjani, c’était un peu pathétique à y repenser ! » Rires. Ses premiers tournages, en figuration ou actrice, commencent à la vingtaine. « J’ai découvert les « miss météo » sur Canal, et je me suis dit, mais c’est ça que je veux faire ! » Elle réalise que son tempérament, c’est de faire rire les gens.   

Des ambitions de stand-up et des rêves de cinéma

Ambre Larrazet a des ambitions de stand-up, surtout depuis qu’elle a trouvé son co-auteur, Josselin Bordat. « Je n’aime pas faire de l’humour trop hardcore. Je préfère faire rire de moi, mais me moquer facilement des autres, ce n’est pas mon truc » #humourpasméchant #Autodérision. Ambre Larrazet a surtout la délicatesse de ne pas vouloir choquer ou blesser gratuitement. Elle aimerait « se mettre un peu plus à poil » en se montrant au cinéma. « Les personnages que j’interprète sont plutôt « agressifs », j’aimerais aller sur d’autres registres ». Elle rêverait de tourner un film avec Maïwenn par exemple. 

Pour l’instant, sa collaboration la plus marquante reste celle avec Alain Chabat, friand d’impros et de blagues en tout genre.

À l’aise sur les plateaux, elle travaille avec lui pour son jeu télévisé le Burger Quiz.  

Sur Radio Nova, elle réalise un très gros challenge et un exercice très intéressant. Du moins, elle réalisait. « J’annonce à la France entière que je ne continuerai pas sur Nova : cinq heures d’écriture pour trois minutes de chroniques, c’est compliqué à conjuguer avec mon emploi du temps, et je ne suis pas assez rodée ».

Au micro, Ambre Larrazet a créé le personnage hilarant de « la fille populaire du lycée ». Quand elle entre dans ce personnage, on la perd. Rires.
Vous pourrez entendre l’interview d’Ambre sur notre podcast, sortie prévue en janvier 2021. Elle s’amuse beaucoup à caricaturer les voix de doublage de téléfilm aussi. « L’inspiration vient quand on n’a rien à faire. Je n’ai pas encore vraiment de signature, c’est en improvisant que l’idée arrive généralement. »

Elle réalise des sketchs parodiant M. Pokora ou la belle Caroline Receveur « elle c’est une reusta, elle vit à Dubaï et elle est trop bien foutue. Je suis trop jalouse…» Ayant travaillé avec la Youtubeuse humoriste Swann Périssé, Celles qui Osent lui demande si c’est un format qu’elle apprécie. « YouTube me fait peur, je préfère travailler avec des productions ou faire des commandes pour la télévision, même si cela n’aboutit pas toujours. Être comédienne et faire de la pure fiction. »

Oser faire rire, mais parler de sujets sérieux

La grande sœur qui parle de sexualité aux adolescents

Ambre Larrazet vient de terminer le tournage d’une web série/émission dédiée aux ados de 11-18 ans, produite par Mesdames Production, avec Maïtena Biraben et Alexandra Crucq, pour parler de sexualité et d’amour. Deux colocs, Eddy Moniot et Ambre Larrazet présentent 36 vidéos pour aborder les thématiques de sexe, de désir, de préservatif, du sexe féminin et masculin. “ j’espère que l’on a su parler aux ados.” Eddy a joué dans le superbe film documentaire « À voix haute – la force de la parole », de Stéphane de Freitas et Ladj Ly, avec le concours Eloquentia de l’Université de Saint-Denis, visant à élire « le meilleur orateur du 93« .

« La sexualité, cela s’apprend, avec beaucoup de temps. Des fois on croit que l’on est prête et en fait pas du tout. L’idée, c’est vraiment de dédramatiser. » Dans le même registre, Ambre Larrazet termine l’écriture d’un podcast pour les jeunes sur les dangers du digital (cyber harcèlement…). En grande sœur qui parle aux ados, Ambre Larrazet est parfaite. 

pas_golri : son compte instagram qui ne peut pas rire de tout

À la suite de la cérémonie des Césars, elle ressent un désagréable sentiment de malaise. Elle décide de parler de ce qu’elle a pu vivre elle aussi, en tant que femme. « Ça ne m’a pas fait rire ». Elle crée alors le compte insta pas_golri, avec à ce jour 14,8k abonnés. Elle reçoit des centaines de témoignages dans lesquels des victimes racontent leurs agressions sexuelles. Elle tente de répondre à tous ces messages anonymes, bouleversants. Elle aimerait que cela ne soit pas trop « anxiogène ». Il faut donner malgré tout de l’espoir…

Oser parler d’endométriose et des femmes qui osent

Atteinte d’endométriose, maladie chronique qui touche 1 femme sur 10, « j’ai été interviewée par Santé podcast pour évoquer cette maladie. J’ai osé en parler et je suis ravie si cela a pu aider d’autres femmes. Je prépare un documentaire sur ce sujet. J’ai besoin que cela reste léger, détente et dédramatisant, sans être dans le mensonge ». 

À la fameuse question récurrente de Celles qui Osent, « qui est la femme qui ose pour toi », Ambre Larrazet nous répond tout naturellement : « Ma mère. C’est mon modèle de femme depuis toujours. Elle a évolué dans un milieu d’hommes. Elle maîtrise son domaine, et travaille très durement pour y arriver : oser faire dix ans d’études tout en étant enceinte de ses enfants, puis oser ensuite monter son cabinet, bravo. » Ambre Larrazet est admirative des femmes de son entourage, de ses sœurs aussi.

« Pour moi oser c’est prendre ma place et dans ma vie professionnelle je l’ai toujours fait. J’ai eu l’audace de faire ce que j’avais envie de faire. Oser, cela va de pair avec la maturité aussi. Dans ma vie personnelle, ce n’est pas forcément le cas, mais j’y travaille ! Avant, j’avais vraiment peur de réussir. Par peur de passer un cap, j’ai raté des opportunités. Par flemme aussi de ne pas avoir la force d’aller au bout de mes projets. J’aimerais oser de plus en plus être moi-même, oser dire ce que je pense. Oser faire rire, mais ne plus faire de pirouettes pour plaire. Arrêter de se plier en quatre ou de vouloir faire rentrer des ronds dans des carrés ! Finalement, j’arrête de réfléchir et cela va beaucoup mieux ! »

Plus de rires en 2021

Ses projets pour 2021 ? « Terminer tout ce qui est en cours ! J’aimerais réenclencher un court-métrage aussi. Je sors de deux jours de tournage pour un long-métrage avec Ahmed Sylla et Eye Haïdara, une comédie de Julien Rambaldi, qui s’intitule Les femmes du square. J’ai des envies de cinéma, mais aussi de conjuguer cela à une vie personnelle stable, avec ma petite maison, mon chien et mes enfants.» 

Elle rêve de travailler avec le réalisateur de Five et Family Business, Igor Gotesman.

« En attendant, je vais continuer à écrire des podcasts. J’espère que l’on va se détendre, car on vit dans un monde de plus en plus dur. L’humanité ne va pas super bien, je crois que l’on a tous hâte de revenir dans un mode plus bisounours ». 

Ambre Larrazet est une femme intelligente, drôle, belle et sensible. « La dernière œuvre que j’ai vue et qui m’a touchée, c’est la pièce de théâtre Intra muros d’Alexis Michalik.  Cela m’a fait me poser 1 000 questions. J’adore les pièces qui mettent en perspective ta propre vie. C’est bouleversant. J’ai également été fascinée par Littoral de Wajdi Mouawad. Le théâtre c’est vertigineux. Allons-y plus souvent ! »

Il faut que l’on se dépêche de conclure, car il ne lui reste que 5% de batterie. « J’ai raconté ma life, c’est ça être proche de son public ! On doit se quitter les Celles qui Osent, mais c’était vraiment chouette. » 

Merci pour ta spontanéité, Ambre Larrazet. 

Lucie Rondelet pour l’interview, Violaine B. pour l’article – Celles qui Osent

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Interview d’une championne de snowboard française, Manon Petit Lenoir

Dans Interview
3 février 2021

Celles qui Osent rencontre Manon Petit Lenoir, championne de snowboard cross 

Au début de sa saison de championnat, Manon Petit Lenoir nous accorde un moment pour évoquer son parcours et son palmarès déjà impressionnant, pour cette jeune femme de vingt deux ans. L’athlète est 6e du classement général mondial dans sa discipline : le snowboard cross ou boardercross, parcours d’obstacle chronométré sur piste comportant des bosses, des portes et des virages relevés. C’est une petite star en Haute-Savoie, avec son fan-club et ses supporters. Pourtant, elle ne joue pas la diva.“Dans une carrière sportive, les moments de déception sont plus nombreux que les épisodes de gloire.”

Rencontre en toute simplicité, avec une jolie tête brûlée, accro à la glisse, qui a malgré tout la tête bien ancrée sur les épaules ! 

Une graine de championne de Haute-Savoie 

Manon Petit Lenoir naît en décembre 1998,  “par accident à Clermont-Ferrand”. Prématurément, sa mère doit faire une halte dans une maternité d’Auvergne pour accoucher : la petite Manon est déjà “une flèche” pour ses parents, eux aussi très sportifs. Infirmière, la maman de Manon faisait elle aussi des compétitions de snowboard et du free ride.

Manon Petit Lenoir grandit à Samoëns, un charmant petit village de Haute-Savoie, entre Annecy et Chamonix. Comme tous les enfants du pays, dès ses un an et demi, l’âge où elle commence à peine à savoir marcher, “mes parents me mettent sur des skis. Ici, tous les jeunes vont très tôt sur la neige.” 

Rapidement, elle jalouse son grand frère, “Pourquoi lui fais du snowboard et moi seulement du ski ? J’en ai marre de faire des piquets gauches/droites. C’est carrément plus fun de faire du snow ! ”. Motivée par un deal avec sa mère, elle abrège ses flèches en ski pour pouvoir commencer le snowboard. Elle apprend les bases de la discipline dans un club aux Carroz. “Depuis toute petite, j’adore la compétition. Même pour mettre la table ou débarrasser le lave-vaisselle, avec mon frère, nous nous chronométrons, pour battre nos records personnels ! ” Elle aime gagner, et se dépasser. “être première, sportivement surtout !”.

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L’amour de la glisse et de la compétition 

Elle commence les compétitions kids, qui proposent à la fois du snowboard cross, du géant (slalom) et des sauts.  “J’adore les sports de glisse qui m’amusent beaucoup. Je fais du snowboard pour le plaisir. L’été, je pratique aussi le skateboard. » Elle se spécialise peu à peu en snowboard cross, pour faire des courses de rapidité lui offrant des sensations folles : la vitesse, de nombreux sauts et des virages relevés. Au départ d’une course, elles sont 4 à 6 concurrentes à concourir en même temps. Manon adore glisser sur la neige, prendre de la vitesse “de 50 à 90km/h environ, selon les parcours”. Pour se protéger, elle s’équipe d’une dorsale pour le dos, d’un casque, de protège-dents aussi. Backflips, 3/6 dans la poudreuse : Manon Petit Lenoir n’a peur de rien ! 

Malgré la Covid19, les championnats du monde 2021 ont démarré. 

Le palmarès de Manon Petit Lenoir est impressionnant : 

3e Coupe du monde Veysonnaz en 2018

2e classement général des coupes du Monde en Team Event 2018

5e aux Championnats du monde adultes en 2017

Vice-Championne du monde adulte en équipe en 2017

Championne Olympique de la jeunesse, Lillehammer 2016

Championne du Monde Junior en équipe 2016 et 2017

Vainqueur du général des Coupes d’Europe 2015/2016

Médaillé de Bronze aux Championnats du Monde Junior 2016

Médaillée d’Or en Équipe au Festival Olympique de la Jeunesse européenne 2015

Son entourage est fier de ses résultats, “mais à la maison je n’ai pas de privilèges pour autant ! ”

Savoir se relever de ses chutes 

Manon Petit Lenoir a appris à se relever : elle a subi de mauvaises chutes, dont une blessure au genou juste avant les JO de 2018. Après son premier podium en coupe du monde, elle frôle aussi la mort sur la piste, se fracassant plusieurs vertèbres. “J’ai cru finir tétraplégique. Après quatre mois dans un corset intégral, totalement immobilisée, j’ai réalisé ma chance de n’avoir aucune séquelle. La peur ? Non. J’y travaille avec mon coach mental : si tu démarres une course en ayant peur, tu n’y arrives pas, et il vaut mieux arrêter.” 

Manon est entourée d’un staff de haut niveau. Chaque jour, son coach préparateur physique lui propose des séances adaptées quand elle n’est pas sur les pistes. “Il y a aussi les coachs sur la neige, des techniciens de planche, qui les fartent et une équipe de kinés. C’est un vrai métier pour lequel je m’entraîne tous les jours. J’ai assez peu de vacances et pendant les périodes creuses, après la saison, j’étudie un DUT techniques de commercialisation à l’Université de Commerce.” 

L’été, elle s’entraîne sur les glaciers, ou part en Amérique du Sud, pour retrouver la neige. 

En France, sa préparation se déroule dans des stations comme Val d’Isère, les deux Alpes ou Isola 2000. Les compétitions démarrent généralement début décembre. 

Côté diététique sportive, “en snowboard, j’ai de la chance, si tu es lourd, tu vas plus vite ! Je ne m’astreins donc pas à un régime particulier et j’ai la chance de ne pas prendre de poids malgré la musculation intensive. Je fais seulement attention à ne pas faire d’excès qui serait néfaste pour la récupération musculaire. L’hydratation est primordiale par exemple.” 

Manon change d’équipements très régulièrement, mais garde “ses planches “fétiches” pour les grands moments, celles avec des semelles spécifiques que je choisis en fonction des conditions et de la qualité de la neige”. Adepte de cryothérapie sous différents protocoles, dans des baignoires de neige ou des lacs gelés, Manon me l’assure : “cela fait mal seulement les 20 premières secondes, mais après, le bénéfice de la séance est incroyable ”.

2021, son grand retour dans la compétition mondiale 

Elle connaît toutes ses concurrentes. “Il y a de la rivalité sur le parcours, pas forcément en dehors ! Mais dans la course, on ne se fait pas de cadeau !”

Elle reçoit des budgets ou dotations de sponsors locaux et principaux comme Samoëns, Rip Curl, Oakley, Mont Blanc Hélicoptère, Rossignol…etc. “En contrepartie, je participe aux shootings photos en lien avec le snowboard pour alimenter les réseaux sociaux. Je ne suis pas influenceuse !” Manon vit de son sport, “mais pour bien en vivre, il faut être dans le top 10 mondial !” Elle imagine difficilement sa fin de carrière “Je m’arrêterais le jour où cela commencera à être dur, où je ne ferai plus de résultats. L’après-carrière est une grande interrogation. Je n’ai aucune idée de ce que je veux faire après…” Tout l’hiver dernier, blessée, elle est invitée sur les plateaux télévision de la chaîne l’Équipe pour commenter les courses, raconter les anecdotes des sportifs, en vulgarisant le langage technique de son sport pour le faire connaître au grand public. Après s’être relevée d’un épisode de la Covid-19, elle réalise son grand retour en 2021 ! 

 

“Les grands sportifs sont pour moi ceux qui ont encaissé et rebondissent après les échecs. En sport de haut niveau, tout peut s’arrêter du jour au lendemain, donc je profite et me donne à 400%.” Celles qui Osent laisse maintenant Manon Petit Lenoir s’entraîner pour sa saison, et s’occuper de son petit frère de deux ans, qu’elle surnomme affectueusement “Patate Charlie” ! Très active sur les réseaux, elle partage avec sa communauté son évolution, alors si vous êtes féru de sport de glisse et de paysages de montagne enneigés, jetez un œil à son instagram ! 

Violaine B. – Celles qui Osent 

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Interview de la fondatrice de Touk Touk Magazine

Dans Interview
1 février 2021

Celles qui Osent rencontre Florie Deswaziere de Castro, expatriée en Asie et fondatrice d’un magazine jeunesse

Touk Touk est une revue jeunesse trimestrielle qui souhaite transmettre la culture française aux enfants avec ses héros Tim, Gaïa et Touk​. Les enfants de 3 à 7 ans découvrent leurs racines, la beauté de la planète et de ses peuples. Sa fondatrice, Florie Deswaziere de Castro, vit en Asie depuis maintenant une quinzaine d’années, avec son conjoint franco-portugais et son fils Anton. Celles qui Osent a décidé d’en savoir plus sur la vie d’expatriée française et l’aventure entrepreneuriale d’une nouvelle revue dans la presse jeunesse francophone.

Florie Deswaziere de Castro : sa vie d’expatriée en Asie

Des études dans le commerce international du vin 

Florie Deswaziere de Castro grandit dans le sud de l’Ardèche, à côté de Vallon Pont d’Arc. « Le sud de la France restera toujours mon port d’attache, mes racines. » Elle rêve de faire de l’humanitaire, passe un baccalauréat économique et social puis s’oriente finalement vers un BTS commerce international. Elle sait déjà qu’elle veut voyager et découvrir le monde.

Épicurienne, très attachée au terroir, elle ne boit pas beaucoup de vin, mais entreprend pourtant un master international de la vigne et du vin avec l’OIV Organisation Internationale de la vigne et du Vin. Les élèves sélectionnés constituent une promotion hétéroclite, un mélange multiculturel et pluri-générationnel. En un an, elle réalise le tour des vignobles du monde entier et découvre plus de vingt-trois pays. Le milieu est passionnant. Son palais neutre, sans a priori, est une force : elle se fie à ses sens, affine son analyse sensorielle. Son périple se termine en Chine. « Ce n’était pas le pays que je préférais, mais il y avait de belles opportunités d’emplois ». Elle rentre donc en France pour valider son diplôme, puis y retourne quelques mois plus tard. 

Un début de carrière prometteur en Chine 

« J’arrive seule en Chine, sans argent, dans une auberge de jeunesse, avec un visa de trois mois. Je trouve rapidement du travail dans une grosse société d’importation de vins : je ne parle pas chinois, et un mauvais anglais. » Cette première expérience professionnelle dure un an et demi. Florie Deswaziere de Castro poursuit sa carrière dans une autre compagnie spécialisée dans la vente de cognac en Asie. Entrepreneure dans l’âme, elle fonde deux années plus tard Luxia, un concept mêlant le jeu et le vin. « Lors des manifestations festives, les Chinois viennent, mais repartent souvent très/trop vite. Ma mission était de faire en sorte qu’ils ne s’évadent trop rapidement des évènements, en les amusant. »  Les jeux d’argent sont interdits en Chine, alors elle s’inspire des casinos et développe des tables de jeux autour du vin, pour les faire apprendre tout en jouant et les divertir. Son idée séduit ; elle signe des contrats avec de grands groupes comme Grazia ,Ferrari, les disciples d’Escoffier. Peu de temps avant de rencontrer l’homme qui partage sa vie, elle crée aussi un bar à vins. « Shanghai est un monde à part : c’est la fête tous les soirs. La communauté francophone est importante. Personnellement, j’y ai passé des moments inoubliables. » 

Départ par amour pour la Corée

Le conjoint de Florie Deswaziere de Castro est muté en Corée, alors les amoureux se marient. Par amour, elle se sépare de ses sociétés et le suit. « Mon souhait est alors de fonder une famille avec mon mari. » En Corée, elle se heurte à la difficulté de trouver un emploi. « La Corée devient un pays à la mode. Tout le monde veut venir ici, mais la réalité est tout autre. La vie quotidienne est extrêmement chère, du fait qu’une majorité de denrées sont importées et les loyers restent à des prix élevés. » Florie ajoute que les femmes coréennes sont les plus diplômées au monde, mais souvent, après leur mariage, elles ne travaillent plus. Elle profite donc pleinement de sa grossesse et c’est ainsi qu’à Séoul, elle donne naissance à leur fils Anton. « Cela a bouleversé ma vie. Je me suis demandé comment j’allais pouvoir transmettre à mon enfant ma culture, ses racines franco-portugaises. Comment faire en sorte qu’il s’adapte au changement de pays, s’ouvre naturellement aux autres ? » 

Le petit Anton, à l’aire de jeux pour enfants, subit parfois une forme de rejet, de « racisme envers l’étranger » de certains Coréens, qui ne souhaitent pas qu’il joue avec leurs enfants. « Il était primordial pour moi de lui inculquer l’acceptation des différences ». Ressent-elle parfois le mal du pays ? « Grâce aux nouveaux moyens de communication, je parle chaque jour à ma famille, si je le souhaite. La gastronomie française me manque, mais c’est surtout l’isolement lié à la Covid19 qui est difficile actuellement. Ne pas pouvoir voyager ou sortir du pays. Au bout de cinq années ici, j’ai désormais envie de changer de pays… et pourquoi pas me rapprocher de la France ? Nous cultivons malgré tout le goût du voyage et je ne pense pas que nous poserons définitivement nos valises un jour ! » 

Fonder son magazine jeunesse : une volonté de transmission

La nécessité d’entreprendre et de transmettre ses valeurs

Jeune maman, Florie Deswaziere de Castro cherche des magazines à lire à son fils.

« Je trouvais la littérature jeunesse proposée presque un peu bébête, avec un vocabulaire généralement nivelé par le bas… Les revues pour enfants sont souvent très généralistes, avec souvent des animaux anthropomorphes (imitant les humains), que je trouvais éloignés de la réalité. C’est à ce moment-là que j’ai eu l’idée de créer un magazine pour enfants différent, qui parlerait de la culture française, du multiculturalisme, de l’acceptation de l’autre, des voyages, de la bienveillance et de la protection de l’environnement. À mes yeux, dès le plus jeune âge d’un enfant, il est important de lui faire connaître ses racines, mais aussi celles des autres, afin de mieux vivre ensemble. J’ai à cœur de transmettre l’amour de notre planète aux plus petits et d’éveiller leurs consciences pour mieux la préserver. »”

Pendant un an et demi, elle travaille bénévolement pour un petit magazine associatif local en Corée ; elle se forme seule à des logiciels de mise en page comme Indesign, « complètement autodidacte, je n’ai aucune formation dans l’édition. Je pense que tout au long de notre vie, nous devons apprendre de nouvelles choses. J’adore les livres pour enfants et le fait d’apprendre en jouant. » 

Touk Touk, un magazine illustré francophone 

Florie Deswaziere de Castro met en place un questionnaire pour plus de 300 familles pour cibler leurs attentes, puis investit son argent personnel pour fonder son propre magazine, dans un secteur très concurrentiel. Elle contacte des illustratrices, des imprimeurs, et prend conscience peu à peu de tout l’aspect législatif : les mentions et le dépôt légal, la gestion des droits, la commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP)… « J’ai clairement sous-estimé l’ampleur du travail… ».

En juin 2019, aidée par d’autres mamans expatriées en reconversion, Florie lance une campagne Ulule : 15 000 euros de financement participatif qui lui permet de lancer son premier numéro. Depuis, Touk Touk a approfondi sa ligne éditoriale, en augmentant peu à peu le nombre de pages. Les héros Tim, Gaya et Touk ont fait leur apparition. « Maintenant, Touk Touk c’est aussi un podcast, des hors-séries, des kits d’activités, le blog et le groupe privé Facebook pour les abonnés, la tribu Touk Touk… Nous développons différents supports sur les différents réseaux. » L’équipe éditoriale est essentiellement constituée de femmes. Les parutions sont lues et validées par l’équipe, mais aussi par deux enseignantes et une orthophoniste. « Nous tenons à éviter les clichés. Touk Touk ose parler de sujets délicats, comme les religions. Nous veillons à ne jamais employer un ton moralisateur. » Florie Deswaziere de Castro travaille avec une proche collaboratrice, Inga Penverne et une illustratrice principale, Alexandra Michel, basée à Lille (qui a fait des études… de médecine !) et une dizaine de dessinatrices jeunesse différentes afin d’apporter plus de variété graphique. 

Il n’y a pas d’anthropomorphisme, car pour elle, « il est important de donner aux enfants des repères, un certain réalisme pour qu’ils s’identifient aux héros. »

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Elle imagine d’abord que le magazine Touk Touk sera lu surtout par les expatriés ; la majorité des abonnés vivent pourtant en France. À travers des histoires, des jeux, des animations sonores et des documentaires, les enfants découvrent avec plaisir les traditions locales, les monuments emblématiques, les spécialités culinaires, le patrimoine et les paysages français. « La vision de la France à l’étranger nous rappelle ô combien nous sommes chanceux. La France est tout de même un pays merveilleux, riche de son histoire, de son patrimoine et d’une gastronomie extraordinaire. »  

De la presse éco conçue pour les écocitoyens de demain

Touk Touk Magazine est intégralement fabriqué en France, par la société Hippopo Éditions, petite maison d’édition indépendante, dont le siège social est situé à Saint-Mitre-les-Remparts, à côté de Marseille. « Même si le coût est légèrement plus élevé, il faut être cohérent sur la provenance du magazine et l’éthique ». Engagé dans une démarche de qualité environnementale, le magazine n’est pas présent en kiosque, afin d’éviter le gaspillage du papier et la destruction des invendus. « Nous imprimons, avec des encres végétales, seulement les quantités de magazines nécessaires. »

Florie Deswaziere de Castro me l’avoue : « je suis loin d’être un modèle de femme écolo, j’essai de m’améliorer. J’achète parfois des jouets en plastique, mais je tente à mon niveau de transmettre des valeurs écocitoyennes. »”

Touk Touk : une aventure entrepreneuriale semée d’embûches 

Le magazine est de plus en plus présent dans les écoles, « même si nous avons encore beaucoup de travail de communication pour nous faire connaître. » 

L’entreprise se heurte au quasi-monopole des gros sites de presse. « Nous n’avons pas les mêmes moyens que les leaders du marché, pourtant nos demandes de subventions à la presse ont été refusées par le gouvernement C’est assez injuste. »

« Je voulais diriger ma société pour être plus présente pour ma famille. Finalement, je travaille 14h par jour et ne me verse pas encore de salaire. Cette entreprise me tient à cœur : je suis vraiment passionnée , et je crois que les gens se dirigeront vers des entreprises plus humaines et éthique». Avec plus de 3000 abonnés et 10 000 écoutes de podcast par mois, Florie Deswaziere de Castro espère que sa société perdurera le plus longtemps possible. « Dans notre famille, depuis des générations, les femmes sont fortes et font ce qu’elles ont envie de faire. Et j’ai la chance d’avoir aussi un mari qui me soutient.

Des femmes qui osent ? « J’ai lu le livre de Michèle Obama et j’écoute beaucoup de podcasts tels que Le Gratin ou J’peux pas j’ai business avec Aline Bartoli, coach d’affaires chez TheBBoost. L’histoire de la fondatrice de Tartine et Chocolat, Catherine Painvain ou le parcours incroyable de Colette Barbier de la Fondation entreprise Ricard m’ont vraiment interpellée. »”

Florie souligne cependant un triste constat : « à parcours égal, les femmes ont très souvent un salaire inférieur à celui des hommes. Il est aussi plus difficile pour une femme de trouver des investissueurs pour sa levée de fond et les montants sont inférieures, et cela m’agace profondément.

 

Le magazine jeunesse Touk Touk transmet aux futures générations l’envie de prendre soin du monde qui les entoure, nourrit leur curiosité et les ouvre sur le monde. Si vous êtes des parents souhaitant contribuer à ce que vos enfants deviennent les éco-citoyens du monde, suivez Touk Touk magazine sur insta ou sur leur site internet ! 

Violaine B — Celles qui Osent 

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1 Comment
    Maïa Mazaurette : parler de sexe sans parler de cul | Celles qui osent says: Reply
    février 13th 2021, 9:46

    […] sur Twitter la sortie de la web-série pour pré-ados ados, Sexotuto (Mesdames Production) avec Ambre Larrazet et Eddy Moniot, qui permet aux jeunes de répondre à leurs interrogations (les règles, les films […]

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