À l’approche des mid-terms, élections législatives de mi-mandat aux États-Unis, le président Joe Biden vient de nommer une nouvelle porte-parole de la Maison-Blanche : Karine Jean-Pierre, qui succède à Jen Psaki. Elle est la première femme noire et homosexuelle à accepter d’occuper cette fonction et a d’ailleurs déclaré être « tout ce que Donald Trump déteste. Je suis une femme noire, je suis gay, je suis mère. » Retour sur la vie et le parcours de Karine Jean-Pierre.
Karine Jean-Pierre, première femme noire homosexuelle à occuper ce poste
« Elle sera la première femme noire, la première personne ouvertement LGBT+ à occuper cette fonction, ce qui est formidable, parce que la représentativité c’est important et parce qu’elle va donner une voix à tant de personnes, et montrer à tant de personnes ce qui est possible quand on travaille dur et qu’on a de grands rêves. »
C’est ce qu’a affirmé Jen Psaki, l’ancienne porte-parole de la Maison-Blanche, à l’annonce de la nouvelle de la nomination de celle qui était alors son adjointe. Avant elle, une seule femme noire, Judy Smith, avait été porte-parole adjointe de la Maison-Blanche en 1991, alors que George H.W. Bush était président. Démocrate depuis le début de sa carrière, Karine Jean-Pierre avait d’ailleurs travaillé sur les deux campagnes d’Obama en 2008 et en 2012, puis sur celle de Joe Biden en 2020.
Interviewée suite à sa nomination sur le message qu’elle avait à faire passer aux jeunes générations, elle a tenu les propos suivants :
« Si vous travaillez très dur pour un objectif, cela arrivera. Oui, vous subirez des coups durs, vous traverserez des moments difficiles et cela ne sera pas toujours facile mais la récompense sera incroyable, surtout si vous restez fidèles à ce que vous êtes. »
La nouvelle porte-parole de la Maison-Blanche, emblème de l’american dream
Karine Jean-Pierre a souvent expliqué que son parcours avait tout du rêve américain. Elle naît en 1977 en Martinique, de parents haïtiens. Son père est chauffeur de taxi, sa mère auxiliaire de vie. Elle quitte Fort-de-France à l’âge de cinq ans et grandit dans le Queens, quartier populaire et cosmopolite de New York. Elle parvient à intégrer la prestigieuse université de Columbia, où elle étudie les affaires publiques.
En 2016, année de l’élection de Donald Trump, l’association MoveOn, une ONG politique progressiste et ancrée à gauche, la nomme conseillère principale et porte-parole nationale pour l’élection présidentielle de cette année-là. Elle s’oppose vivement à la politique de Trump, et travaille en tant qu’analyste politique pour plusieurs médias, notamment pour CNN ou Fox News.
Karine Jean-Pierre est l’épouse de Suzanne Malveaux, journaliste de CNN, avec qui elle a une fille. Elle a toujours revendiqué son homosexualité et milite également pour une meilleure prise en charge de la santé mentale : durant son enfance, elle a été victime d’une agression sexuelle et raconte avoir fait une dépression puis une tentative de suicide suite à cette agression.
La nomination de Karine Jean-Pierre intervient dans une période critique pour les Démocrates
Cette nomination arrive à un moment stratégique de l’année, puisque Joe Biden et son parti doivent gagner en popularité avant les élections législatives de mi-mandat, prévues à l’automne prochain. Le poste de porte-parole est une fonction hautement exposée, où chaque mot peut être interprété. Le gouvernement Biden rencontre notamment des difficultés dans sa gestion de la crise migratoire et de l’inflation liée à la guerre en Ukraine.
Sous la présidence de Joe Biden, les rapports avec les presses se sont normalisés, après quatre ans de mandat de Donald Trump, qui ne cessait d’attaquer les médias et de les décrédibiliser. L’actuel président démocrate a, lui, tenu à remercier les journalistes et reporters de terrain présents en Ukraine.
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Victoria Lavelle pour Celles qui Osent