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Interview de Chloé Bourgès, réalisatrice de films

Dans Interview
14 décembre 2020

Chloé Bourgès, une femme réalisatrice résolument libre 

Celles qui Osent a rencontré Chloé Bourgès, auteure-réalisatrice française, très autonome, presque autodidacte. Chloé Bourgès aime faire ses films, avec beaucoup d’indépendance. Cette Parisienne trentenaire est la filleule d’Antoinette Fouque, militante féministe et psychanalyste, figure historique du Mouvement de Libération des Femmes (MLF). Du conservatoire de musique à ses premiers films en plan-séquence, retour sur le parcours d’une femme passionnée, résolument libre. Silence, on tourne !

Une pianiste et artiste douée pour la vidéo 

Du conservatoire de musique à la prépa art 

Chloé Bourgès grandit à Paris, entourée d’une mère médecin et d’une grand-mère pianiste, dans un ancrage féministe fort. Sa marraine n’est autre qu’Antoinette Fouque, cofondatrice du MLF. À Paris, elle crée l’Espace des Femmes et la maison d’édition « des femmes» pour contribuer à leurs libérations en encourageant l’écriture. Durant quarante-six ans, Antoinette Fouque théorise la différence des sexes dans plusieurs ouvrages, mais lutte surtout pour faire progresser les droits des femmes. 

Chloé Bourgès est une élève très sérieuse, inscrite au conservatoire de musique jusqu’à ses 17 ans. Elle obtient un bac littéraire option musique. « Ma mère voulait que je continue le piano ou que je fasse des études de musicologie. »
Indécise sur son orientation mais “saturée du piano”, elle s’inscrit en école préparatoire d’art. Complètement novice, elle apprend le dessin, la peinture, la photo et s’acharne au travail pour se constituer un dossier destiné aux concours d’entrées pour les écoles nationales supérieures d’arts. 

Filmer sa grand-mère pour accéder à la classe cinéma 

À la fin de la prépa, une professeure l’oriente vers la vidéo et l’encourage dans cette voie. « Ma mère a fait beaucoup de films de vacances, de famille, de moi petite. J’ai donc repris sa caméra pour mettre en scène ma grand-mère, dans un décor de boum. Je me suis improvisée réalisatrice. Je l’ai filmée en plan séquence, car je ne connaissais rien aux techniques de montage de cinéma. J’ai réalisé une série de vidéos sur le thème de la fête triste. J’ai pris énormément de plaisir à créer des ambiances grâce aux décors, à la musique que je composais pour ces vidéos, à mettre en scène des corps dans l’espace et les filmer. Cela me paraissait beaucoup plus évident que le dessin ! » 

Avec sa caméra, elle ressent beaucoup de facilité, d’aisance. Grâce à ses saynètes sans dialogues, d’une grande poésie, elle obtient le « pass d’entrée » pour l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy, La Villa Arson à Nice, et la prestigieuse Saint-Martin School. Elle choisit Cergy, pour sa classe de cinéma. « Contrairement au piano, je n’avais pas de pression dans ce domaine. Personne n’était cinéaste dans ma famille. Pour la première fois de ma vie, je ressentais une grande liberté d’expression. » Elle parfait sa culture cinématographique et découvre le cinéma indépendant de Werner Herzog, Jonas Mekas, Gus Van Sant,etc.

Des premiers films qui racontent le vide

L’absence du père

Par peur de se perdre avec des « cours à la carte », elle se crée une structure, un « cadre » avec un objectif ambitieux (au risque de passer pour une prétentieuse au sein de l’école) : « il faut que je fasse un film. » Elle motive alors ses amis et se lance dans l’écriture d’un scénario ; « J’écrivais sur le vide, l’absence, les fantômes. J’ai grandi sans mon père. Mon histoire personnelle a nourri mes premiers films, très autocentrés. Puis quelques années plus tard, la psychanalyse a pris le relais ». Rires. Chloé Bourgès est une femme ambitieuse et déterminée : elle sait qu’elle veut faire du cinéma. Elle vend un bijou pour réaliser son premier court-métrage en 2010. L’année d’après, elle lance un crowdfunding sur internet et réalise un deuxième film. Deux professeurs de l’école d’arts de Cergy la soutiennent immédiatement : Patrice Rollet, grand critique et historien du cinéma et Vincent Gérard, réalisateur. Ces deux hommes questionnent son cinéma, pour la faire évoluer, grandir. 

En 2013, elle achète une petite caméra, apprend le montage, enchaîne les court-métrages documentaires, les vidéos, les clips, pour expérimenter autre chose. Elle part deux mois à New York, réalise un documentaire sur un musicien qu’elle aime beaucoup, John Maus. 

Ceremony : filmer le désir dans les déserts espagnols 

En 2013, elle part un mois en Andalousie tourner Ceremony, qui met en scène trois personnages aux désirs croisés, à travers des processions andalouses. Elle passera un an à monter ce film de 59 minutes. Malgré son besoin d’indépendance, on lui conseille de contacter Emmanuel Chaumet, dirigeant de la société Ecce Films. C’est  un producteur qui s’intéresse à la jeune création et qui n’a pas peur de prendre des risques. Il l’aide à finir la postproduction. Ceremony est sélectionné au FID-Festival International de Cinéma de Marseille en 2015, une belle reconnaissance pour une œuvre de fin d’études.  

Encarnación : entre mélancolie et retour aux sources 

En 2015, son master en poche, la réalisatrice enchaîne les jobs alimentaires et travaille en parallèle sur un nouveau court-métrage Encarnación. L’histoire se déroule au Paraguay : un jeune homme, Jack, revient dans l’appartement familial à Encarnación, après la mort de sa grand-mère. Il y rencontre son fantôme. C’est son amoureux de l’époque qui joue. Sa muse. Chloé Bourgès aime filmer les gens qu’elle aime. Ce film « à la frontière de la fiction et du documentaire » est une réussite, sélectionné à la fois dans des festivals de documentaires comme Visions du Réel et au festival de fiction Pantin-Côté Court.chloe-bourges-filmographiechloe-bourges-filmographie

Chloé Bourgès, une artiste libre

Apprendre à écrire du cinéma

En 2017, Chloé Bourgès souhaite expérimenter de nouvelles choses et notamment approfondir l’écriture de ses films. “J’ai contacté Naïla Guiguet, qui étudiait à La Fémis en classe de scénario. Nous avons commencé à écrire ensemble. J’ai beaucoup appris d’elle pour penser l’écriture d’un film. Prendre le temps de réfléchir avant de tourner. J’ai aussi eu envie de retravailler avec des techniciens car finalement je me sentais seule dans ma création. J’avais besoin d’ouverture, de collaborations, de collectif. Ça a été un grand bonheur de constituer des équipes de tournage, de rassembler des gens très talentueux autour de mes projets, des personnes avec qui je travaille toujours aujourd’hui “ Chloé Bourgès coécrit deux films avec Naïla, Je fixais des Vertiges, avec le bouleversant Felix Maritaud et Morriña, deux films produits par Marine Alaric, une jeune productrice des Films Velvet prometteuse et pleine d’énergie. 

Début 2020, Chloé tisse un lien fort avec l’actrice Sigrid Bouaziz. Ensemble, elles échangent sur leurs récentes ruptures amoureuses. « On parlait beaucoup de la culpabilité de rompre, de ce que l’on pouvait ressentir quand on quitte quelqu’un. On échangeait sur le sens philosophique de la rupture, des livres de Claire Marin.” Les deux femmes écrivent un scénario, l’histoire de deux amies de 35 ans qui se retrouvent le temps d’une journée, chacune à la veille d’une rupture. Chloé Bourgès décide une nouvelle fois de tourner seule, pour préserver l’intimité entre ses deux comédiennes Estelle Meyer et Sigrid Bouaziz, « mes reines puissantes ». La réalisatrice est enthousiaste : « On a pris une joie immense à faire ce film, très politique, abordant beaucoup de sujets tabous au cinéma, sur un ton tragi-comique naturel qui fait que beaucoup de femmes peuvent s’identifier » Le projet est révélateur du besoin viscéral de liberté de Chloé Bourgès « On a eu envie de faire notre film comme on l’entendait. On sortait du premier confinement et je ne voyais pas l’intérêt d’attendre un financement quelconque : on avait seulement besoin d’un appartement, d’une caméra et de micros. On a tourné sans s’arrêter du matin jusqu’au soir à huit clos pendant une semaine ! ”

Feÿ, “son” festival d’arts

Chloé Bourgès baigne depuis toujours dans le milieu artistique. En 2019, avec Jessica Angel et d’autres amis d’enfance, elle fonde Feÿ Arts, un festival pluridisciplinaire qui forme une communauté festive en pleine nature en Bourgogne, le temps d’un week-end. Une centaine d’artistes métamorphosent le Château du Feÿ en un village éphémère, une plateforme de création et d’expérimentation. Les artistes viennent du monde entier et de divers horizons (art contemporain, cinéma, édition, architecture, musique, performance, danse, gastronomie). Avec près de 2 000 spectateurs lors des deux premières éditions, le festival est une réussite et va se poursuivre dès 2021, si la situation sanitaire le permet.  

Une conscience féministe éveillée

« Quand on rentre par la petite porte du cinéma, que l’on a pas fait la Fémis, que l’on n’est pas fille de’, on a besoin de se crédibiliser deux fois plus. Surtout quand on est une femme ». Il y a encore beaucoup de travail à faire sur l’acceptation d’une femme derrière une caméra, qui filme et dirige une équipe technique. D’ailleurs, Chloé ne travaille qu’avec presque que des femmes. “Il ne s’agit pas d’exclure les hommes mais plutôt d’inclure les femmes !” Sa conscience féministe a toujours été présente, mais elle s’exacerbe davantage dans le temps. 

Actuellement, Chloé Bourgès prépare un documentaire sur Rebecca Royer, une avocate pénaliste spécialisée dans les violences faites aux femmes. Elle travaille également sur la troisième édition de son festival d’arts. Grande amoureuse, elle a toujours filmé des gens qu’elle aime profondément. « À chaque rencontre artistique, c’est des coups de foudre quasiment amoureux. Tout part du désir. Je filme, avec le cœur, passionnément »… et cela lui réussit. Retrouvez ses films et Chloé Bourgès sur ces réseaux .

 

Violaine B – CELLES QUI OSENT

 

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L’interview d’Alexandrine Maurice, mannequin Visual Kei

Dans Interview
10 janvier 2021

Oser faire évoluer les mentalités sur le handicap : l’interview d’une mannequin hors du commun

Bonjour Alexandrine Maurice,

Tout d’abord, merci de bien vouloir prendre de ton énergie pour répondre aux questions de Celles qui Osent. 

Notre webzine souhaite donner la parole à toutes les femmes. 

Tu m’as expliqué très sincèrement que tu allais t’essouffler si nous réalisions l’interview par téléphone et que le bruit de ton respirateur pourrait altérer notre échange. Cette interview se fait donc par écrit.

Nous sommes ravies d’en apprendre davantage sur toi. 

Tu es une jolie jeune femme, avec une trachéotomie reliée à un respirateur, un fauteuil roulant électrique avec têtière : tu es atteinte d’amyotrophie spinale. Peux-tu nous en dire plus sur cette maladie ? Quelles contraintes engendrent-elles au quotidien ? 

L’amyotrophie spinale est une maladie génétique. Mes parents possèdent tous les deux un gène qui ne fonctionne pas correctement. Pour eux, cela ne change rien, mais pour leurs enfants, il y a de grandes chances qu’ils héritent d’un gène complètement défaillant. Il existe différents stades de cette pathologie : les symptômes sont plus ou moins graves.  

Dans mon cas, je cumule à la fois des problèmes musculaires et respiratoires, le premier provoquant le deuxième. Mes poumons sont fainéants, puisque je n’ai presque aucune force musculaire. Je possède donc une trachéotomie, afin de m’aider à respirer à moindre effort (même si, dans mon cas, j’ai de la « chance », car je suis tout à fait capable de respirer sans).  

Il m’est impossible de marcher, ni de me mouvoir de manière générale, un petit peu les doigts, suffisamment pour me servir de mon ordinateur.   

Est-ce douloureux ?  

Oui et non. Il n’y a pas de douleurs caractéristiques de la pathologie, mais plutôt des conséquences à celle-ci : les crampes, les douleurs articulaires, pulmonaires, etc. 

Quel parcours scolaire as-tu fait ? Tu dis très joliment que tu as fait « l’école de la vie » sur ton compte LinkedIn. La vie ne semble pas t’avoir épargné, mais as-tu pu malgré ta maladie, faire les études que tu souhaitais ? 

Malheureusement non, je n’ai pas pu faire les études que j’aurais souhaitées. Même si l’on communique sur l’inclusion des personnes en situation de handicap en milieu scolaire, ce n’est pas tout à fait la réalité. Cela l’était encore moins à mon époque. (je suis née le 9 octobre 1990). J’étais une bonne élève, mais une grande majorité de mes enseignants ne se préoccupait pas de moi. Ils étaient « gênés » par mon fauteuil, car sa seule présence était un « problème » pour eux. J’ai été harcelée par mes camarades de classe de la primaire jusqu’au lycée. Je n’ai même pas terminé ma seconde… Certains me disaient que je n’avais qu’à suivre des cours à domicile. Je ne suis pas d’accord. Je ne devais pas me cacher chez moi, alors que j’étais parfaitement capable d’avoir une scolarité comme tout le monde. Après toutes ces années de persécution, de rejet, à m’accrocher de toutes mes forces pour y arriver, j’ai préféré tout stopper. Aujourd’hui, avec du recul, je réalise que cela m’a énormément pénalisé. D’un point de vue psychologique, c’était la meilleure chose à faire. J’étais vraiment à bout. J’avais perdu confiance en moi et plus l’envie de me battre. Je n’encourage personne à arrêter ses études si jeunes d’ailleurs. Je crois qu’il faut toujours persévérer et donner le meilleur de soi-même. 

Rapidement, j’ai eu besoin de m’exprimer dans des activités artistiques.  

Tu as été mannequin pour Takafumi Tsuruta de la marque Tenbo au Japon en 2015. Suite à la catastrophe de Fukushima, ce designer japonais souhaitait à travers l’univers de la mode promouvoir la diversité au quotidien entre personnes valides ou non. Tu l’as contacté par le biais de Facebook et il a accepté de te faire défiler pour la Tokyo Collection. Ton objectif est de faire passer un message de tolérance et plus de diversité dans les médias. Que retiendras-tu de cette expérience sur le podium ? Aimes-tu ton image corporelle ? 

Penses-tu que le monde de la mode est prêt à élargir ses codes aux femmes « différentes » de leurs normes de défilés ?

Je me permets une précision : lorsque j’ai contacté Takafumi Tsuruta, ce n’était en aucun cas pour être mannequin. Je souhaitais simplement lui apporter mon soutien, car je trouvais que ce qu’il faisait était formidable. Ce n’est qu’après plusieurs échanges qu’il m’a proposé de faire cet essai.

Les choses avancent lentement dans l’intégration des « physiques différentes ». Certaines marques comme Diesel commencent à recruter des mannequins en situation de handicap par exemple.

Je pense que tout le monde a le droit de réaliser ses rêves, et d’être représenté. C’est ainsi que la société acceptera plus facilement les diversités qui la composent.  

J’ai défilé lors de la Tokyo Collection 2015 pour la marque Tenbo. Ce fut une expérience très enrichissante, d’autant plus que c’était une première pour moi. J’en ai tiré énormément de points positifs. J’ai pu réaliser qu’il suffisait de vouloir quelque chose et donner le meilleur de soi pour l’obtenir, qui que l’on soit. J’ai rencontré des gens formidables, qui sont aujourd’hui des amis. J’ai découvert le monde professionnel de la mode, envers lequel je nourrissais certains préjugés. C’est finalement un art comme un autre, pouvant faire évoluer les mentalités. 

Cette expérience m’a permis de gagner davantage confiance en moi, d’être en paix envers moi-même.

Aujourd’hui, je me sens (presque) réconciliée avec mon image. 

Le style Visual Kei m’y a beaucoup aidé également. J’apprécie l’image que je renvoie au travers de mon travail. J’encourage vraiment les gens à s’accepter tels qu’ils sont.

Rouge à lèvres noir, yeux soulignés d’un trait d’eye-liner noir, fardé de rouge, corset en dentelle ou résille, collier à clous, manchettes de cuir ceinturé : ton style m’évoque les vêtements gothiques, comment décrirais-tu ton style vestimentaire ? Qui t’habille et te maquille ? 

D’autre part, tu sembles aimer les shootings photo, qu’est ce qui t’attire dans le fait de poser et d’immortaliser tes poses via la photographie ? 

Mon style se compose de différentes influences : « Goth », « Punk », « Lolita », d’influences variées. Je n’aime pas trop donner un mot précis pour me définir, car je pense que ça n’a pas d’importance. En général, je m’en tiens à « Visual Kei ».  

Actuellement, c’est ma mère qui m’habille, me maquille et me prend en photo, mais les choses devraient évoluer…

Pendant de nombreuses années, je n’appréciais pas les shootings photo, car j’avais un problème avec mon image, entre autres à cause du regard des autres. Après mon expérience de mannequin, je me suis sentie mieux et j’ai eu envie de partager mes photos sur les réseaux. Ce n’est pas tant être prise en photo qui me plaît : j’aime surtout échanger avec mes followers et mes proches ensuite sur le résultat. Je suis ouverte aux critiques constructives, pour m’améliorer. J’aime pouvoir proposer des tenues afin d’encourager les femmes dans ma situation à s’accepter.

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Tu es également styliste : tu as conçu une tenue pour la marque Tenbo : l’as-tu dessinée ? Comment s’est déroulée cette collaboration ? 

Cela fait plusieurs années que je ne peux plus dessiner moi-même. Connaissant Takafumi Tsuruta, je me suis permis de simplement lui soumettre un schéma réalisé sur Paint. Lorsque j’ai une idée de tenue, je demande à quelqu’un de la dessiner, ce qui explique pourquoi je ne peux pas le faire souvent : c’est un service que l’on me rend.  

La collaboration s’est faite très naturellement et simplement. Après avoir proposé le schéma de la robe à Takafumi Tsuruta, il m’a proposé de réaliser un shoot professionnel. Il me fallait plusieurs tenues. J’ai envoyé des propositions à différentes marques (asiatiques), dont Tenbo. Quelques semaines plus tard, j’ai reçu un colis : la marque Tenbo avait confectionné la robe que j’avais désignée ! J’en ai pleuré de joie ! 

La robe a été ajoutée au catalogue officiel de Tenbo. 

J’étais vraiment très heureuse ! 

Auteure, tu es scénariste de visual novel/dating game/otome-game, manga et roman à caractère fantastique ou comics. Pourquoi es-tu passionnée par le Japon et sa culture depuis l’enfance ? Qu’est-ce que le dating game ? D’où provient ton appétence pour le manga et l’univers du jeu vidéo ? Quel genre d’histoires aimes-tu raconter ?

Lorsque j’étais petite, je regardais énormément le club Dorothée, qui diffusait plusieurs anime japonais. Je suis fascinée par Sailor Moon ! Petit à petit, je me suis intéressée à la culture japonaise, en découvrant les jeux vidéo, les mangas…

Le dating game est un style de jeu vidéo où j’incarne un personnage féminin, accompagné d’hommes, dans une histoire qui nécessite des choix, du scénario le plus réaliste au plus fantastique. En fonction de mes choix, la fin du jeu change, l’objectif étant de réussir à développer une relation amoureuse avec l’un des personnages masculins de mon choix.

Personnellement, je préfère utiliser le terme « Visual Novel », car celui-ci englobe tous les types de jeux de ce genre : personnage principal masculin, féminin et également relations homosexuelles.  

J’écris divers scénarios pour différents supports (mangas, jeux vidéos, comics, romans graphiques) même si je préfère les histoires avec de l’action.

Tu sembles promouvoir le Visual Kei sur tes réseaux sociaux. 

Comment définirais-tu le style Visual Kei ? Pourquoi dis-tu que « ce style n’est pas mort » ? 

Pour définir  le Visual Kei, j’aime citer cette phrase de Yoshiki Hayashi, leader et batteur du groupe X Japan :  

« Le visual kei n’est pas vraiment juste un style. C’est quelque chose qui se rapproche davantage de ce que je qualifierai comme étant la liberté de s’avouer soi-même. Vous pouvez être la personne que vous souhaitez être. C’est ça le visual kei à mes yeux. »  

– Yoshiki (X Japan) 

C’est ce que j’apprécie dans ce mouvement : la liberté. Pour moi, notre société encourage la « normalité ». Le Visual Kei offre la possibilité de se réinventer telle que l’on s’imagine. 

Avant d’évoluer dans ce « style », je suis passée par différentes « phases », sans jamais m’y identifier : « sportive », « métaleuse », « rock »… Lorsque j’ai découvert le Visual Kei, je me suis sentie réellement moi-même, bien dans ma peau.  

Il y a quelques années, le Visual Kei et le J-Rock sont devenus très populaires en Occident. Cela a été un effet de mode, que les gens ont ensuite qualifié de « mouvement dépassé ». Ce style existe depuis les années 80. Les vrais fans ont toujours été là et seront toujours là. Quand quelque chose nous intéresse réellement, le fait que cela soit « impopulaire » ne nous influence pas.

Tu as travaillé comme traductrice chez Summon the Roses, à Miami : peux-tu me parler de cette expérience professionnelle ? Quelle langue parles-tu ? 

Summon the Roses est un blog de musique japonaise, principalement de Visual Kei. La créatrice de ce blog cherchait à agrandir son équipe ; elle a immédiatement accepté ma candidature. J’ai traduit les interviews de l’anglais au français. Je me suis beaucoup amusée à faire ça : cela m’a permis d’en apprendre plus sur les artistes japonais que j’apprécie. Je possède de solides connaissances dans ce domaine. Le blog est en pause depuis environ un an, mais j’espère le reprendre un jour. Je parle anglais et italien. J’apprends également le japonais et j’ai le projet d’apprendre le coréen.  

 As-tu des projets pour 2021 ? 

 Si l’épidémie de Covid-19 le permet, j’ai une collaboration très importante à venir. Je n’en dis pas plus, car je tiens à garder la surprise !  

Côté écriture, je vais reprendre les discussions sur un projet qui me tient énormément à cœur au printemps, mais là encore, je garderai le secret jusqu’au bout !  

 Quels sont tes rêves actuellement ? 

 Il y en a encore beaucoup ! Dans le domaine de la mode, j’aimerais être remarquée par de grandes marques, idéalement la marque japonaise YOSHIKIMONO de mon idole Yoshiki Hayashi. 

Je souhaiterais également proposer des designs de vêtements, pour un groupe de K-Pop que j’apprécie, Stray Kids par exemple !

J’espère aussi un jour pouvoir être publiée. 

De manière générale, je reste ouverte à toutes propositions dans le domaine artistique.

Enfin, j’espère pouvoir un jour retourner au Japon.

Quelles sont pour toi les femmes qui osent ? Quelles sont les femmes que tu admires, qui t’inspirent ? 

Les femmes qui pour moi osent et m’inspirent, sont celles qui tentent de faire changer les choses, qui s’acceptent telles qu’elles sont, et globalement qui aident les gens psychologiquement ou physiquement. Nous avons encore beaucoup de travail à faire pour faire avancer les droits des femmes, mais également pour respecter toutes les diversités présentes sur Terre. Ensemble, nous allons y arriver !

Merci Alexandrine Maurice d’avoir répondu aux questions de Celles Qui Osent. Bravo pour ton combat !

Violaine B — Celles qui Osent 

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Interview d’Agathe Sorlet, l’illustratrice de l’amour

Dans Interview
8 décembre 2020

Agathe Sorlet répond à Celles qui Osent lors d’une interview exclusive

Agathe Sorlet est une jolie blonde aux yeux bleus de 27 ans et une illustratrice à succès, avec pas moins de 700 000 abonnés sur son compte Instagram, en seulement cinq ans. Depuis peu, elle vit à Bordeaux et n’est plus un cœur à prendre. Avec pour thème de prédilection et dénominateur commun à toute son œuvre l’amour, l’artiste dessine des scènes de vie tendres, débordantes de douceur, de câlins et de mignonneries. Agathe a une sœur jumelle, Lorraine, avec qui elle est fusionnelle et complice. Elles font le même métier, mais elles ont choisi d’être ensemble, de travailler sans rivalité. « C’est la personne qui va me donner les meilleurs conseils, ceux qui viennent du cœur. On s’est beaucoup motivées mutuellement dans notre carrière. »
Bienvenue dans l’univers doux, des illustrations apaisantes, d’une femme qui souhaite avant tout offrir du bonheur aux gens.

Dessiner l’amour heureux

Des illustrations naïves positivement apaisantes

Agathe, comme Lorraine, dessine l’amour. « Tout le monde cherche le grand amour. Malgré tout ce que l’on peut entendre, je crois qu’il reste dans les relations amoureuses un fond “old-school” très romantique. Je suis persuadée que les gens n’utilisent pas seulement Tinder pour des histoires sans lendemain”. Son style graphique se définit par un trait rond, épuré. D’apparente simplicité, l’univers graphique d’Agathe se compose d’une ou deux couleurs maximum. Le fond blanc est assumé, pour laisser s’exprimer toute la douceur du trait. « Mes dessins commencent toujours avec un crayon et une feuille de papier. Ensuite, je colorise sur Photoshop ou Procreate, avec ma tablette graphique ou le stylet sur iPad. »

Ces dessins sont gais, presque naïfs et très joyeux. Agathe Sorlet offre de la douceur et du bonheur aux gens. « Aujourd’hui, on voit beaucoup d’œuvres d’art tristes, angoissantes, apocalyptiques. Moi, je fais des dessins très calmes : je veux que l’on soit apaisé. L’art peut être quelque chose de vraiment positif. »

Son logo caricature ses particularités physiques : une petite bouche, une grosse tête, de grosses joues et un nez crochu (oui, oui, elle s’aime beaucoup Agathe…). Ses femmes sont souvent brunes, car « graphiquement, c’est plus impactant ».

Agathe Sorlet s’inspire des gens qui l’entourent. Pour se donner des idées, elle lit des citations d’amour. « Il y a aussi plein d’images qui m’inspirent. Tout ce que l’on voit sur Internet, des posts sur Instagram ou des attitudes dans la rue. De toute façon, l’inspiration vient de ce que tu vois, de ce que tu fais et de ce que tu entends. » Elle se régale à écouter le podcast Bliss Stories, pour s’immiscer dans le quotidien et l’intimité de la femme.agathe-sorlet-dessins-amour-scenedevie-kiss-douceur-tendresse-cellesquiosent

Croquer la vie et l’amour

Elle croque des scènes de bonheur, de vies d’amoureux (au balcon, sur le canapé, dans le lit, dans le bain, en confinement, sur des bancs publics…), des scènes de retrouvailles, de ruptures aussi. Elle dessine parfois aussi des scènes plus intimes (s’embrasser, se câliner, se masturber). Elle se désole d’ailleurs que son illustration de Kamasutra lesbien ait été immédiatement censurée par Instagram. Les mentalités doivent encore évoluer… Osons parler ouvertement minette, vagin et plaisir féminin, comme le fait l’artiste Max le Con.

Passionnée d’astrologie, elle vend aussi sur son shop des t-shirts brodés avec les différents signes du zodiaque. Agathe est Sagittaire « En soirée j’adore deviner le signe astrologique des gens ». (D’ailleurs, elle a réussi à découvrir le mien au bout d’une demi-heure d’interview : impressionnante !). Elle se plaît beaucoup à dessiner le corps des femmes, « c’est agréable, car leurs formes sont courbes, contrairement aux hommes plus anguleux ». Son trait révèle tous les corps de femmes, avec ou sans petits bourrelets.

Le dessin pour se raconter des histoires

Très fusionnelles avec sa sœur jumelle Lorraine depuis l’enfance, elles s’évadent toutes deux grâce à l’illustration, aux bandes dessinées, qui leur permettent de s’inventer des histoires, de raconter l’amour. « J’avais de mauvaises notes à l’école et je résumais tout par rapport à cela. Dyslexique, j’avais une manière de raisonner différente des autres et l’école n’était pas adaptée pour moi. Pendant très longtemps, j’étais persuadée d’appartenir à la catégorie des gens bêtes ». Malgré toutes ses difficultés, elle s’accroche et obtient son bac. Elle veut intégrer une école publique de graphisme, mais les places sont chères : la concurrence est immense alors il faut posséder un excellent dossier scolaire. Par défaut, elle s’inscrit en licence d’arts plastiques à la Sorbonne. Elle n’y trouve absolument pas l’enseignement qu’elle attendait. Et sinon, c’est pour quand le bonheur ?

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DES COLLABORATIONS GRAPHIQUES ET DU SUCCÈS

Elle parvient à intégrer l’école privée LISAA Paris. Grâce à son book graphique, son dossier est accepté. Deux ans plus tard, elle passe le concours des Gobelins en motion design avec sa sœur. Surprise ! Elles sont prises toutes les deux « Je me souviens quand on l’a su, on s’est écroulées par terre de bonheur à l’arrêt de bus ! ». Grâce à cette école réputée, elle se forme aux meilleurs outils comme After Effects, avec des professeurs incroyables. Elle répond à de vrais briefs, pour Guerlain par exemple, apprend à réaliser des mappings sur le musée Picasso, bref, cette école lui permet de réaliser des trucs géniaux. Depuis, son style s’est affûté et ses illustrations sur l’amour séduisent la toile depuis 2015, par des internautes du monde entier. Sa sœur connaît également un grand succès : « le fait d’être jumelle a peut-être attisé la curiosité et l’intérêt des gens. C’est touchant de voir des sœurs inséparables à l’âge adulte. Comme les chanteurs Roméo et Elvis par exemple. »  Agathe Sorlet multiplie les collaborations pour :

  • Mykalios ;
  • Gerlinéa ;
  • Netflix ;
  • Le chocolat des Français ;
  • Princesse Tam Tam ;
  • Marque Soi Paris, collection capsule ;
  • New York Times.

Quand l’Amour est dans le pré

L’amoureux d’Agathe

Je lui demande : « Et toi, Agathe, est ce que tu l’as trouvé l’amour ? » Elle me répond : « Oui. Au fin fond de l’Auvergne. Comme dans l’Amour est dans le Pré. » Rires. Elle rencontre son amoureux lors d’un apéro. Artisan ferronnier métallier, il fait sa tournée d’adieux avant de s’envoler pour l’Australie. « Cela a été le coup de foudre, c’était une évidence, on était fait l’un pour l’autre ». Après des « au revoir » déchirants à l’aéroport, les deux amoureux sont tellement malheureux qu’elle décide de le rejoindre peu de temps après. Comme dans les films, eux deux, c’est magique. Ils s’aiment. Comme tout le monde, avant lui, Agathe cherchait l’amour sur Tinder, mais cela n’a pas marché. Elle était attirée par des hommes “cabossés”. Avec son chéri, après plusieurs va-et-vient ensemble entre l’Australie et la France, ils emménagent ensemble dans leur petit nid douillet. Nous leur souhaitons beaucoup d’amour et de bonheur !

Anaïs Nin, l’amour au-delà de la morale

Pour terminer, je l’interroge sur les femmes qu’elle trouve inspirantes, Celles qui Osent. « Pour moi, la femme qui ose, c’est Anaïs Nin. » L’écrivaine du 20e siècle, célèbre grâce à ses journaux intimes et secrets, se distingue à l’époque par l’originalité de son imaginaire et son audace face à l’ordre moral. Elle parle d’amour, de sexualité, de plaisir féminin aussi. Agathe Sorlet croit en la sororité et regrette que parfois la jalousie l’emporte sur l’entraide féminine.

Agathe Sorlet est aujourd’hui pleinement heureuse et reconnaissante de son succès « c’est très agréable et rare que des illustrations marchent bien comme ça, sans même raconter d’histoire. » Concernant ses projets futurs, elle aimerait réaliser un roman graphique autobiographique avec sa sœur, dans le même style que « L’Arabe du futur » de Riad Sattouf, sur leur histoire à elles. Elle souhaite aussi sortir un nouveau livre illustré… sur l’amour évidemment ! En attendant, vous pouvez savourer ses meilleures illustrations dans son livre, Les Amours, aux éditions Robert Laffont, ou son compte Instagram.

Violaine B – Celles qui Osent

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1 Comment
    Interview de Jessica Angel : architecte de communauté | Celles qui osent says: Reply
    décembre 31st 2020, 10:10

    […] Celles qui Osent a l’impression qu’elle a déjà vécu 1000 vies. Son amie, la réalisatrice Chloé Bourgès, m’avait prévenue : elle est incroyable ! Son amoureux s’appelle Ed Cooke. Champion du […]

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