Zaho de Sagazan, l’étoile montante de la chanson française

Un seul album sorti, 50 000 exemplaires vendus, et quatre prix aux Victoires de la musique en 2024 : Zaho de Sagazan, 24 ans, est une tornade qui chante l’amour et la mélancolie, et qui a su conquérir le coeur des auditeurs. Les cheveux blonds, presque blancs, la voix rauque et puissante, les yeux clairs, la chanteuse semble tout droit sortie d’une bande dessinée de science fiction des années 1980. C’est d’ailleurs ainsi qu’elle est représentée sur la pochette de son album « La symphonie des éclairs », diffusé en mars 2023. Retour sur la vie de cette étoile montante de la chanson française.

Une enfance à Saint-Nazaire, entre « des horizons de mer et de béton »

Zaho de Sagazan naît en 1999 à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique. Son père est artiste sculpteur, sa mère est institutrice. Sa cousine est Lorraine de Sagazan, metteure en scène, et l’une de ses soeurs est chorégraphe. Elle évolue donc dans une famille ayant des affinités artistiques prononcées. D’ailleurs, durant son enfance à Saint-Nazaire, elle pratique la danse de manière intensive, à raison de plusieurs heures par semaine, et commence à apprendre le piano et le chant, qui la passionnent.  Après son baccalauréat, la jeune femme quitte sa ville natale pour Nantes, où elle entame des études de gestion, avant de devenir auxiliaire de vie dans un Ehpad. Elle explique ce choix dans un entretien accordé à Ouest France :

« Ça pourrait me faire beaucoup de bien de reprendre ce boulot un moment. J’aime les personnes âgées, je les trouve touchantes, loufoques. Elles ont beaucoup à nous apprendre : quand on sait qu’on va bientôt mourir, on n’est plus là pour être beau, on est sincère. »

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La jeune femme reste très attachée à sa ville d’origine, où elle a rencontré ses amis et sa bande de musiciens. Lycéenne, elle chantait dans les spectacles de son établissement, puis y est revenue plus tard pour jouer dans les salles de concert de la ville. « J’aime ce que raconte cette ville, entre des horizons de mer et béton », confie-t-elle à Ouest France.

Une artiste en première partie au Trianon, puis à l’Olympia

Dès 2015, Zaho de Sagazan, qui ne quitte plus son piano depuis la classe de 3e, commence à poster des vidéos d’elle en train de chanter ses propres compositions sur Instagram. En septembre 2021, le duo nantais Mansfield Tya la contacte après être tombé sur l’une de ses vidéos, et lui demande de jouer pour la première partie de leur concert au Trianon, à Paris. Quelque temps plus tard, rebelote : le chanteur Hervé, révélation des Victoires de la musique 2021, l’invite pour sa première partie à l’Olympia. Passés ces baptèmes du feu, Zaho de Sagazan se fait ainsi remarquer et continue d’ouvrir les concerts d’artistes de plus en plus connus et prestigieux, comme Stromae et Juliette Armanet.

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La machine est lancée. Zaho de Sagazan touche les publics grâce à son style singulier, mélange de variété et d’électro. Mais l’étoile montante de la chanson française garde les pieds sur terre. Quand le journal Ouest France l’interviewe pour lui demander comment elle en est arrivée là, elle répond : « C’est du rêve et du travail ».

« C’est parce que je rêvais d’écrire de grandes chansons que j’ai donné autant de temps et de sueur : pour rendre réel ce rêve-là. Le talent, c’est de la passion mais aussi beaucoup d’exigence. J’ai toujours su qu’on ne naissait pas talentueux. Mon papa (le peintre et performeur Olivier de Sagazan) m’a montré que c’est possible de devenir une artiste qui a des choses à dire : il passait son temps dans son atelier à travailler. » 

Zaho de Sagazan, chansons d’amour et vague à l’âme

L’amour occupe une place majeure dans les textes écrits par la chanteuse. Dans une interview accordée à Libération, elle reconnaît pourtant n’être « jamais sortie avec personne ». Lucie Guilloux, sa manager, explique : « le fait de ne pas avoir vécu l’amour lui permet d’être complètement dans le fantasme. Grâce à la distance, elle en parle encore mieux ». Car peut-être que ce qui plaît autant chez la jeune femme, c’est l’authenticité de ses textes, écrits avec une grande sensibilité.

Hypersensible, comme elle se qualifie elle même, Zaho de Sagazan dévoile dans la « Symphonie des Éclairs », qui est également le nom de son album, ses émotions, qu’elle refuse de contenir, comme une « petite tempête », comme elle aime à se surnommer :

« Dès sa plus tendre enfance/Elle ne savait pas parler autrement/Qu’en criant tout bas… »

Malgré le succès de son album, Zaho de Sagazan reste elle-même. Souvent vêtue d’un costume beige chiné chez Emmaüs, le véritable sacre est intervenu il y a deux semaines, lors des Victoires de la musique, où elle a remporté les prix de la meilleures chanson originale, du meilleur album, de la révélation scène et de la révélation féminine. Pour son prochain album, l’artiste devra continuer à toucher le coeur des autres, comme elle le fait déjà si bien.

Cet article vous a plu ? Vous pouvez retrouver l’interview de Clou sur notre site, ou bien le portrait de la chanteuse Hoshi. Bonne lecture !

Victoria, pour Celles qui Osent

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