Sarah Bernhardt, première vedette internationale

Elle était surnommée le « monstre sacré » par Jean Cocteau, ou « la voix d’or » par Victor Hugo. Sarah Bernhardt est sans doute l’une des actrices les plus célèbres du cinéma du 19e siècle, et, avec ses tournées sur les cinq continents, l’une des premières « star » internationales. Elle a collaboré avec les plus grands tragédiens de son époque, comme Oscar Wilde ou Edmond Rostand, a soutenu Émile Zola et Louise Michel, s’est opposée à la peine de mort, s’est engagée en faveur des soldats français lors de la Première Guerre mondiale… Coup de projecteur sur la carrière et les engagements de Sarah Bernhardt, première vedette internationale.

« Il faut haïr très peu, car c’est très fatigant. Il faut mépriser beaucoup, pardonner souvent, mais ne jamais oublier. » Sarah Bernhardt

Sarah Bernhardt : un « monstre sacré » à la Comédie française

Sarah Bernhardt naît à Paris, en 1844, et grandit chez une nourrice en Bretagne, avec ses trois sœurs, puisque sa mère préfère la vie de mondaine parisienne à celle de mère au foyer. La jeune fille, très pieuse, poursuit son éducation dans un couvent de la capitale et délaisse la religion juive pour le catholicisme. C’est d’ailleurs dans ce couvent qu’elle joue la comédie pour la première fois, incarnant un ange dans une mise en scène religieuse. À 14 ans, elle quitte les ordres pour le Conservatoire National d’Art supérieur, qu’elle intègre en 1859. Trois ans plus tard, la talentueuse étudiante parvient à entrer à la Comédie française… dont elle sera exclue en 1866 pour avoir giflé une autre pensionnaire, qui aurait bousculé sa sœur et marché sur sa traîne !

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La jeune actrice endosse ses premiers rôles : l’Odéon d’abord, en 1872, où elle connaît son premier succès grâce à la célèbre pièce de Victor Hugo, Ruy Blas. Elle est alors rappelée par la Comédie française : elle joue sur les planches du « Français » jusqu’à ses 35 ans. Elle démissionne et ose alors créer sa propre compagnie : sa carrière de vedette internationale commence !

Sarah Bernhardt, première vedette internationale

Une fois sa propre troupe de théâtre créée, Sarah Bernhardt se produit partout dans le monde, n’hésitant pas à interpréter à plusieurs reprises des rôles d’homme (Hamlet, Pelléas…). L’actrice enchaîne les tournées triomphales sur les cinq continents. De passage en Russie, le dramaturge Anton Tchekov la décrit comme :

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« Celle qui a visité les deux pôles, qui de sa traîne a balayé de long en large les cinq continents, qui a traversé les océans, qui plus d’une fois s’est élevée jusqu’aux cieux. »

Sa vie privée est aussi très mouvementée. Elle donne naissance à son fils unique, Maurice, à l’âge de 20 ans, fruit d’une liaison entretenue avec un prince belge. Sa vie amoureuse fait l’objet d’innombrables rumeurs dont raffole la presse de l’époque. On lui prête de nombreux amants : l’artiste Gustave Doré, Victor Hugo, ou encore le prince de Galles. On raconte également qu’elle aurait eu une liaison avec l’artiste peintre Louise Abbéma.

Sa carrière internationale lancée, elle enchaîne les voyages : Londres, le Pérou, le Chili, La Russie, le Danemark, les États-Unis… Sarah Bernhardt est d’ailleurs l’une des très rares actrices françaises à avoir son nom inscrit sur le Hollywood Walk of Fame à Los Angeles. Elle collabore même avec Oscar Wilde, en interprétant le rôle-titre de sa pièce Salomé en 1892.

« Comme ce monde commun doit sembler fade et ennuyeux à quelqu’un comme toi. » Oscar Wilde

Une « star » engagée

En 1899, Sarah Bernhardt prend la tête du théâtre des Nations — actuellement le théâtre de la Ville à Paris — à qui elle donne son nom. Femme engagée, elle apporte son soutien à Émile Zola lors de l’affaire Dreyfus. Elle rend visite aux poilus au front lors de la Première Guerre mondiale, elle s’engage également en faveur de Louise Michel, militante féministe de la Commune de Paris, et s’oppose vivement à la peine de mort.

Mais l’actrice possède aussi un sens du business aiguisé et profite de sa notoriété pour commercialiser son image de « star » : elle demande notamment au peintre Alfons Mucha, figure emblématique de l’Art nouveau, de signer les affiches de ses représentations.

À la fin de sa carrière, Sarah Bernhardt s’essaye au cinéma et joue dans quelques films muets. Atteinte d’une gangrène au genou, elle est contrainte de se faire amputer le mollet en 1915. Comme elle refuse catégoriquement de porter une jambe de bois, elle continue de jouer sur les planches, assise.

En 1914, elle reçoit la Légion d’honneur pour avoir « répandu la langue française dans le monde entier ». Elle s’éteint en 1923, d’une insuffisance rénale, à l’âge de 78 ans, alors qu’elle joue encore dans le film La voyante de Sacha Guitry. Elle est enterrée à Paris au cimetière du Père-Lachaise.

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Victoria Lavelle pour Celles qui Osent

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