La thanatophobie : tout savoir pour la surmonter

Étymologiquement, la thanatophobie est issue des mots grecs thanatos et phobia, qui signifient « peur de la mort ». Elle se traduit par une peur irrationnelle de la mort dans sa globalité, qu’il s’agisse de la sienne ou de celle des autres. Loin de la simple crainte de tout un chacun, le trépas génère une anxiété extrême chez le thanatophobe. Il en est de même de toutes les situations et objets pouvant représenter une menace ou un danger, imminent ou à long terme. Parce qu’elle peut devenir socialement invalidante, et qu’elle peut un jour vous concerner, on vous dit tout de cette phobie.

Pourquoi avons-nous peur de la mort ? Les origines de cette phobie existentielle

La mort, en ce qu’elle définit la fin de vie, fait peur. L’être humain est ainsi fait ! Il n’aime pas le vide. A fortiori lorsqu’il s’agit du départ d’un être cher. En revanche, tout le monde ne développe pas une angoisse irraisonnée lorsqu’il y est confronté.

La thanatophobie naît souvent d’un traumatisme. La perte d’un parent ou d’un ami est généralement à l’origine de cette phobie, laquelle va s’accentuer avec le temps. Si le décès intervient de manière brutale, ou dans des conditions tragiques, le choc traumatique peut générer une terreur associée à l’épreuve et à ses conséquences. La probabilité est accentuée s’il a lieu durant l’enfance. Confronté à son impuissance face à une telle situation, et au sentiment d’abandon qu’il ressent, le thanatophobe va développer une réaction de rejet. N’ayant aucun contrôle possible sur cet évènement inéluctable, il cherche à le fuir. Cette répulsion s’accentue au fur et à mesure qu’il prend de l’âge et qu’il se rapproche lui-même de son dernier jour.

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Les parents peuvent également être à l’origine de cette appréhension exacerbée : ils ont peur de la mort et, par leur attitude ou leurs paroles, transmettent malgré eux leur angoisse à leurs enfants. On y pense moins, mais les progrès de la médecine, qui repoussent toujours plus loin l’âge de la mort, alimentent aussi la crainte de mourir, car la fin n’est plus considérée comme normale dans l’esprit des gens.

⏩ Dans d’autres civilisations, perdre un être cher n’est pas synonyme de tristesse. Pour en savoir plus, lisez notre article intitulé Pourquoi fêter les morts devrait être triste

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Les manifestations de la thanatophobie

Du déni à la névrose, le thanatophobe développe des comportements obsessionnels qui peuvent être progressifs ou mélangés.

L’évitement est le symptôme le plus courant. Il se traduit par le choix du patient de ne pas aborder le sujet de la mort. Puis, petit à petit, il se généralise. La fuite concerne alors tous les endroits pouvant se rapporter à la fin de vie : les hôpitaux, les cimetières, les églises, etc. Elle s’étend même aux objets et aux activités qui peuvent représenter un danger. La vue d’un cadavre, même à la télévision, peut devenir insoutenable.

Il arrive qu’il devienne hypocondriaque, chaque maladie pouvant potentiellement le rapprocher de l’échéance qu’il redoute. Il n’est pas rare non plus que le phobique développe des addictions et qu’il souffre d’insomnies lorsqu’il en vient à craindre de mourir dans son sommeil.

L’autre symptôme majeur est l’anxiété du thanatophobe. Il est agité, oppressé et fait des crises de panique. Lorsque l’intensité de ses angoisses augmente et qu’elles deviennent impossibles à surmonter, elles retentissent alors sur sa vie sociale, familiale et professionnelle. Isolé et se sentant incompris, le patient risque le repli sur soi et la dépression.

La peur de la mort : la combattre pour s’en libérer

« C’est parfois la peur de la mort qui pousse les hommes à la mort », Épicure

Le principal traitement de ce trouble anxieux repose sur les techniques de psychothérapie. Selon les besoins du patient et l’ampleur de ses symptômes, le choix pourra être une thérapie cognitive et comportementale (TCC). Relativement brève, elle a pour but de permettre au patient de gérer son anxiété en modifiant ses pensées et réactions. Les expositions progressives aux situations qu’il juge angoissantes, associées aux techniques de relaxation et de respiration, l’aident à reprendre le contrôle de ses émotions. Dans d’autres cas, une psychothérapie d’inspiration analytique (psychanalyse) sera choisie. Plus longue, elle vise à chercher et traiter l’origine des symptômes. Enfin, certains ont montré des réactions favorables après hypnothérapie. Cette solution pourra donc également être envisagée.

Parfois nécessaires pour soulager les symptômes, des médicaments peuvent être associés à la psychothérapie. Anxiolytiques ou antidépresseurs, leur usage doit être occasionnel ou sur une courte période, car ils sont addictifs et potentiellement sédatifs.

Bien entendu, il est fortement conseillé au thanatophobe de s’investir dans des activités lui permettant de se détendre et d’évacuer son stress. Il peut s’agir d’une activité sportive, de sophrologie, de méditation, de yoga, etc. Tout ce qui nécessite concentration ou effort offrira au patient la possibilité de canaliser son énergie.

Vous l’aurez compris, lorsqu’on parle de la peur de la mort, il faut distinguer la simple appréhension de l’angoisse maladive du thanatophobe. Cependant, nous pouvons tous être concernés, directement ou non. Connaître le fonctionnement de cette maladie vous permettra, peut-être, de mieux l’appréhender si vous la rencontrez.

⏩ Maud n’est pas thanatophobe et pour cause, elle prépare les morts ! Lisez l’interview d’une thanatopractrice !

Cécile G., pour Celles qui Osent.

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