Vivre sans soutien-gorge : ce qui m’a poussée à oser

Pour de nombreuses femmes, arrêter le soutien-gorge reste encore un acte délicat. Par pudeur, par peur du regard de la société, ou simplement parce-que cette habitude demeure très ancrée, il n’est pas toujours facile d’abandonner cet accessoire de tous les jours. Pourtant, celles qui ont franchi le pas en retirent de nombreux bénéfices : plus de confort, plus de liberté et une meilleure confiance en soi qui se développe. Personnellement convaincue que le port du soutien-gorge ne devrait pas être systématique pour beaucoup d’entre nous, je tenais à apporter un témoignage éclairé sur la question.
Voici les raisons qui m’ont poussée à ne plus porter de soutien-gorge au quotidien et les bienfaits de cette nouvelle habitude. Mon objectif ? Vous aider à vous décomplexer et à libérer vos poitrines à votre tour. Haut les cœurs !

Comprendre ses propres besoins : le soutien-gorge est-il réellement nécessaire ?

Dans le cheminement de ma réflexion personnelle sur le port, ou plutôt le non-port du soutien-gorge, j’ai commencé par en revenir en questions de base : en ai-je vraiment besoin ? En quoi cet objet m’aide t-il ? Qu’est-ce qu’il « soutient » ? J’ai alors voulu tester le sans soutien-gorge dans différentes situations, juste pour voir s’il s’avérait indispensable dans ma vie quotidienne : à la maison, au supermarché, en ville… Et là, c’est la révélation ! Je constate que mes seins tiennent tout seuls en place et n’ont nullement besoin d’être enfermés dans une couche de tissu supplémentaire. Cela va même plus loin, car je peux aussi pratiquer différents types de sport sans soutien-gorge ou autre brassière. Entre autre, j’ai testé le yoga, la course à pied (oui, oui !) et l’équitation (au grand galop sans soutien-gorge, même pas gênée) !

Je tiens à préciser que je mesure du 95 C : j’ai donc quand même un peu de poitrine, ni petite, ni vraiment imposante. Force est de constater que d’un point de vue physiologique, le soutien-gorge ne m’est absolument pas nécessaire. Évidemment, ces observations sont personnelles, et il est probable que les femmes ayant une poitrine plus volumineuse ressentent le besoin d’un maintien plus régulier, pour différentes raisons. Mais pour la plupart d’entre nous, sert-il vraiment à quelque-chose ? Permettez-moi d’en douter.

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Arrêter le soutien-gorge pour la santé de ses seins

Non seulement nous sommes nombreuses à ne pas en avoir besoin, mais il s’avèrerait que le port du soutien-gorge nuirait à la santé des seins selon certaines études scientifiques. Il a d’abord été démontré que le soutien-gorge affaiblit progressivement la peau et les muscles autour de notre poitrine. En effet, ceux-ci n’étant pas assez sollicités, ils se ramollissent et l’on court le risque de se retrouver avec une « poitrine qui tombe » de manière prématurée. Selon Jean-Denis Rouillon, médecin du sport et professeur émérite à l’Université de Franche-Comté, en l’absence de soutien-gorge, les mamelons remonteraient de 7 millimètres par an en moyenne ! Il a également observé un raffermissement des seins et la disparition progressive des vergetures chez les femmes qui ont décidé de ne plus porter de soutien-gorge.

D’autres études vont encore plus loin en affirmant que le soutien-gorge est dangereux pour la santé, à différents égards :

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  • il engendrerait le risque de développer des troubles musculo-squelettiques ;
  • il limiterait la respiration ;
  • il causerait des troubles digestifs ;
  • il entraverait la bonne circulation du système lymphatique et serait en partie responsable du développement de kystes, voire du cancer du sein…

Malgré les différentes études sur le sujet, les avis divergent et il semblerait qu’il n’existe pas encore de consensus scientifique sur la dangerosité du soutien-gorge. En revanche, l’intérêt de porter un soutien-gorge n’a jamais été prouvé non plus. Alors pourquoi courir le risque ?

Se libérer progressivement du regard des autres et gagner en confiance

S’il ne sert pas toujours à quelque-chose et s’il peut être mauvais pour la santé de nos seins, alors pourquoi ne sommes-nous pas plus nombreuses à arrêter le soutien-gorge ? Voilà la question ! Même si au fond, nous connaissons déjà la réponse.

Dès notre plus jeune âge, alors que notre poitrine commence à peine à se développer, on nous emmène dans un magasin de lingerie et on nous habitue à l’idée qu’il va falloir porter un soutien-gorge tous les jours, ad vitam æternam. On nous dit que cela aidera à leur « maintien », alors qu’on mesure encore du A. On nous dit que cet objet nous rendra plus « féminines ». On nous dit que notre poitrine sera plus jolie ainsi, que sa forme sera mise en valeur. Finalement, on comprend vite que le soutien-gorge, c’est aussi un accessoire pour se protéger du regard des autres.

Je vais vous raconter une anecdote personnelle : lorsque j’avais à peu près 11-12 ans, je me souviens avoir été humiliée par une camarade de classe parce que j’avais « les seins qui pointent ». Toute la journée, lorsqu’elle passait à côté de moi, elle mimait ma poitrine en positionnant ses index en avant et en criant « seins qui pointent ! » devant tout le monde. À cette époque, j’avais bien évidemment une toute petite poitrine, et je ne portais pas de soutien-gorge tous les jours. Je peux vous assurer qu’après cet incident, je ne suis plus jamais sortie sans !

Jusqu’à un certain jour, où, sur un coup de tête, j’ai décidé de retenter l’expérience. Je n’avais plus 12 ans mais 27. J’ai vu une autre femme qui n’en portait jamais et je me suis sentie soudainement inspirée. J’ai arrêté de porter un soutien-gorge du jour au lendemain. Les premiers effets ? Quelques remarques, cette fois de la part de la gent masculine : « il fait froid aujourd’hui, tu ne trouves pas ? ». À ce moment de ma vie, je travaillais tous les jours en extérieur et c’était le début du printemps. Donc oui, il faisait froid le matin et oui, le risque, c’était de me retrouver avec les seins qui pointent. Encore. Mais cette fois, j’étais prête. Prête à ne plus faire attention à ceux que ça « dérange », pour des raisons obscures.

Accepter ce changement tout en s’acceptant soi-même

Que se passe t-il lorsqu’on arrête de porter un soutien-gorge ? Je ne vais pas vous mentir sur ce point : on se sent d’abord mise à nue. Un peu comme si on portait un pyjama en permanence : on a l’impression qu’il nous manque quelque chose pour être « décente ». Lorsqu’on ose sortir sans soutien-gorge, apparaît alors la désagréable sensation d’attirer tous les regards vers notre poitrine. Finalement, voilà pourquoi le confinement a aidé beaucoup de femmes à s’en affranchir : elles pouvaient librement s’habituer à cette sensation nouvelle, sans avoir à supporter le poids des regards extérieurs.

Ne plus porter de soutien-gorge à l’extérieur, c’est plus difficile. Il faut s’habituer à l’idée que l’on va nous regarder parfois « dans les seins ». Que l’on s’expose à des petites réflexions (heureusement, cela devient beaucoup plus rare à l’âge adulte). Il faut réussir à tenir un cap pendant quelques temps et se dire que NON, une femme n’est pas indécente parce-qu’elle ne porte pas de soutien-gorge. Après tout, nos seins restent couverts par un t-shirt ou un pull. Ce n’est donc pas une atteinte à la pudeur, ni de l’exhibitionnisme. Le vrai problème, c’est que ce n’est pas la norme le sans soutif. À force de ranger nos seins dans des moules, on a fini par perdre l’habitude de voir leur forme naturelle sous nos habits. Certains s’en retrouvent alors choqués (bien souvent les hommes, étrangement…).

Je tiens quand même à vous rassurer : tout cela est temporaire. L’entourage s’habitue vite à ce petit changement. Au bout d’une semaine ou deux, les hommes avec qui je travaillais n’y prêtaient plus attention. Ce n’était pas « nouveau », alors ce n’était plus marrant de faire des blagues de mauvais goût. Puis, lorsqu’on parvient à s’habituer soi-même à ne plus porter de soutien-gorge, s’ensuit cette délicieuse sensation de liberté et de légèreté. On s’accepte mieux soi-même, on prend confiance. Parfois, on se sent même puissante et fière d’avoir accompli un grand pas pour notre bien-être. Et on se demande comment on a fait pour porter cet objet oppressant toute notre vie, sans avoir eu l’idée de l’enlever plus tôt.

D’autres raisons de ne plus porter de soutien-gorge

Toutes les raisons que j’ai évoquées jusqu’à présent sont celles qui m’ont touchée personnellement. Ceci dit, il existe beaucoup d’autres raisons pour arrêter le soutien-gorge. En voici quelques-unes :

  • pour le confort, tout simplement ;
  • pour des raisons économiques. Un soutien-gorge coûte facilement plus de 30 euros à l’achat, une somme qui reste non négligeable pour beaucoup d’entre nous ;
  • parce-que c’est un acte militant, pour peu que l’on soit une féministe engagée ;
  • pour des raisons esthétiques et éviter la fameuse « bretelle qui dépasse » sous certains vêtements qui ne s’y prêtent pas ;
  • pour se sentir plus à l’aise avec son corps, en phase avec ses formes ;
  • pour affirmer son indépendance par rapport aux diktats de la société. Oser faire un choix pour soi et non pas pour suivre une norme.

Quelle que soit la taille de votre poitrine, et quelles que soient vos raisons, n’oubliez pas que le plus important, c’est de se sentir bien dans son corps. Il est inutile de se forcer à enlever votre soutien-gorge si vous ne vous sentez pas à l’aise sans. Je suis sûre qu’il existe à peu près autant de raisons de garder son soutien-gorge que de ne plus en porter. Ce qui compte réellement, c’est notre liberté dans nos choix en tant que femmes. Des choix qui finalement, ne regardent que nous.

Amandine Dhellemmes
Rédactrice Web SEO & Créatrice de contenu
Auteur du blog : Le Voyage d’Amy

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