Sophie Geilenkirchen est fondatrice et administratrice de WorkInJoy, le premier acteur en Belgique à proposer des espaces de ressourcement encadrés au sein des entreprises et organisations. Basée entre Liège et Namur, sa société WorkInJoy offre de véritables « bulles de ressourcement » en entreprise. Forte de plus de 20 ans d’expérience dans la gestion financière, cinq années de Direction des Ressources humaines et dix ans comme consultante, cette ancienne « stakhanoviste du travail » a osé créer un pont entre deux univers d’apparence incompatibles. Passionnée par le bien-être, elle donne des cours de Body Balance, une transmission nécessaire qui lui a permis de retrouver un nouvel élan à sa vie. Celles qui Osent rencontre celle qui a osé braver les tabous et introduire des pauses régénératrices au sein des entreprises.
WorkInJoy : oser valoriser la sieste au travail
La spécialité de Sophie Geilenkirchen, c’est le sommeil… et pourtant rien de soporifique là-dedans ! En quelques minutes, elle nous convainc sur son importance et ses nombreux bienfaits. Elle croit tellement aux vertus de la sieste énergisante, la « power nap » qu’en 2015, elle crée sa société WorkInJoy, dans le but de proposer aux entreprises et organisations un ensemble de solutions pour améliorer les conditions de bien-être au travail. WorkInJoy est l’alliance de ces deux mondes trop souvent dissociés !
Elle souhaite offrir aux entreprises des pauses régénératrices, aussi bien aux employeurs qu’aux employés. « La pause s’impose » Pour elle, une sieste de 10 minutes à 20 minutes suffit pour « recharger ses batteries », redonner de l’énergie, de la créativité et de la concentration. « Il est important d’adapter le rythme de travail à celui du corps. Les Japonais l’ont compris, Google aussi, mais en Europe cela reste assez mal vu : ce sont les paresseux qui dorment. On ne vous paye pas pour dormir ! ». Or les études démontrent qu’une courte sieste – souvent sur le temps de midi – peut améliorer les performances tant sur l’attention de l’individu que sur les capacités d’éveil de celui-ci. “Il n’est dans l’intérêt d’aucun employeur d’épuiser son personnel. La micro sieste améliore l’efficacité au travail, cela peut réduire l’absentéisme, augmenter le niveau d’engagement et générer de la rentabilité. »
WorkInJoy propose aux entreprises et à leurs collaborateurs des solutions sur mesure :
- d’aménagement d’espaces de ressourcement ;
- d’une application pour gérer la réservation et l’encadrement des instants de pause ainsi que l’envoi d’un rapport d’utilisation ;
- de formations et d’ateliers en présentiel ou via webinaires sur de nombreuses thématiques bien-être tels que : le sommeil, le stress, le temps, l’énergie, rester focus, l’optimisme, l’ikigai, la bienveillance, la nutrition, l’aromathérapie, l’ergonomie, le yoga et yoga sur chaise, la méditation…
De la finance au bien-être
Une carrière dans la finance et les ressources humaines
Excellente en chimie et physique, Sophie Geilenkirchen rêvait d’être pharmacienne, pour conseiller et prendre soin des gens. Partie de chez elle dès sa majorité, fuyant un contexte familial pesant, elle choisit des études universitaires courtes, en gestion et finance, car elle doit se les payer elle-même. Très bonne élève, par nécessité, après une maîtrise en Administration des affaires de l’Université de Liège, elle commence sa carrière comme analyste financière dans les entreprises. Tous les deux ans, elle évolue, « pour aller toujours plus loin, plus haut, mieux ». Elle travaille ainsi pendant plus de 12 ans dans la finance, jusqu’à une introduction en Bourse. « Boulimique de travail, j’ai toujours eu beaucoup d’énergie . »
À 34 ans, elle tente de trouver son équilibre en bifurquant vers les ressources humaines « cela remplissait davantage mon besoin de contacts, d’écoute et d’aide », mais cela restait trop « corporate »
La quarantaine en quête de sens
À la quarantaine, le bilan semble idyllique : mariée, mère de deux enfants, une belle maison, une jolie carrière et pourtant « Je ne me sentais pas heureuse. J’étais reconnue dans mon travail et je gagnais bien ma vie, mais j’en cherchais le sens. » C’est ainsi qu’à 38 ans, Sophie Geilenkirchen quitte son travail. « Le couple éclate aussi. Mon carcan était trop étroit. Pendant des années j’avais eu besoin d’un cadre, mais au fil du temps, j’ai ressenti l’envie de m’arrondir. » Pour elle, ce divorce est un échec cuisant , mais « ce sont les échecs qui nous font grandir . » Elle ose devenir indépendante en gestion d’entreprise dans la finance, en consulting et stratégie. « Je voulais aménager mes horaires, travailler sans que quelqu’un m’impose ses valeurs ou me dicte ma façon de fonctionner. »
En parallèle, elle se dégage du temps pour elle, et pousse la porte d’un club de sport, Les Mills. « Jeune, j’étais sportive ; je faisais beaucoup de danse, et puis j’ai arrêté pendant mes études. J’ai eu envie de reprendre. »
Trainer en body balance, pour s’équilibrer
Les Mills est un club de sport réputé, qui a pour vocation de « créer un monde plus en forme, d’aider les gens à tomber amoureux du fitness pour qu’ils aient envie de faire du sport. » Les Mills luttent contre la globésité ; pour eux, le développement durable mondial commence avec la santé, la forme physique et le bien-être de ses habitants. « Un corps en forme d’abord, une planète en forme ensuite. »
Sophie Geilenkirchen fait un premier cours de body balance « Je tombe amoureuse du concept ! ». Le Body Balance s’inspire des gyms douces du monde. La discipline mélange stretching, relaxation, yoga, taï-chi, QI Qong et la méthode Pilates, version Fitness. Il constitue un programme efficace pour améliorer sa tonicité, réduire son stress et vaincre les douleurs musculaires. « Idéal pour celles qui préfèrent le bien-être à la performance… Le body balance permet de travailler sa souplesse, son élasticité. On apprend à respirer, à bien étirer sa colonne vertébrale, à réveiller en douceur ses articulations. Une manière de mieux ressentir son corps, de l’assouplir, de s’équilibrer. Le but n’est pas d’avoir un ventre en carré de chocolat ! » Séduite par le sport bien-être, elle se lie d’amitié avec sa professeure, puis entreprend la formation pour devenir coach. Elle réalise que ce sont ses deux heures de cours de body balance par semaine qui la rendent heureuse, bien plus que ses fonctions stratégiques.
WorkInJoy : travailler dans la joie
Un concept innovant de sieste au travail
Continuer à devenir une parfaite businesswoman ? Ce n’est plus son but. Elle ne souhaite pas renier qui elle est, mais seule avec ses deux enfants, elle ne peut pas faire n’importe quoi. « Je veux introduire les siestes au travail. Je suis convaincue de ses bienfaits. Manager en entreprise durant de nombreuses années, je me suis déjà rendu compte que les salariés, épuisés, ne prennent pas suffisamment soin d’eux et privent le monde de leurs qualités. »
Sophie Geilenkirchen imagine alors un concept, WorkInJoy, faisant le pont entre le monde de l’entreprise et celui du bien-être, deux entités qui ont besoin l’une de l’autre pour perdurer.
Elle propose un service qui aménage l’espace dans l’entreprise, en amenant le matériel nécessaire. « Tout est prévu : ambiance tamisée, aromathérapie, casque audio pour le bruit, fauteuils relaxants… ». L’offre est financièrement accessible : elle propose un forfait de quelques centaines d’euros par mois pour bénéficier de son service bien-être. L’application smartphone permet aux managers de gérer les plages horaires de leurs salariés, mais également de mesurer les bienfaits de la sieste et de la détente sur l’absentéisme ou d’autres indicateurs influant sur la productivité. Pour les utilisateurs, l’application permet de réserver leurs créneaux, afin de ne pas être dérangés, pouvoir se relaxer, lâcher prise, malgré la proximité de leurs collègues.
Elle s’investit à 1000 % et ose croire en son concept. Désormais, elle a mis en place des contrats forfaitaires avec de grands groupes comme la Banque ING, Thalys par exemple. « Quand je veux, je peux ! »
Proposer ses services aux hôpitaux : de l’agilité face à la crise
Sophie met deux années à lancer son activité WorkInJoy. Depuis 3 ans, elle offre en complément aux espaces détente une careformation et des webinaires santé.
Avec le confinement, dans le contexte de crise sanitaire mondiale, elle aménage huit hôpitaux gratuitement d’espaces de détente pour le personnel hospitalier. « Dans la vie si l’on n’ose pas demander de l’aide, je pense que l’on va moins loin et moins vite ». En proposant son service sur ces réseaux, des directeurs d’établissement de santé la contactent. C’est l’effet boule de neige, le succès est immédiat : elle se retrouve rapidement à court de matériel ! Quelle agilité !
Sophie Geilenkirchen adore collaborer, co-créer, partager ses idées. « Quoi qu’il en soit, ce sont à chaque fois de belles rencontres ». En 2021, elle se donne comme objectif de choisir ses clients, ceux qui partagent ses valeurs, celles de WorkInJoy. Jeune mariée pour la troisième fois, à 52 ans, elle savoure son bonheur. « Je concède que j’ai de la chance. Je remercie la vie pour tout cela ». Elle a désormais la satisfaction d’apporter sa pierre à l’édifice, pour que le monde soit plus heureux. Le positif attire le positif, vous êtes d’accord Celles qui Osent ?
Pour en savoir plus : WorkInJoy, cultivateur de bien-être au travail.
Violaine B. – Celles qui Osent