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Interview d’un « serial fucker » — Celles qui Osent

Dans Interview
8 décembre 2020

Celles qui osent rencontre un grand consommateur de sexe gratuit

Cet article contient des mots ou expressions pouvant être considérés comme grossiers, vulgaires ou choquants, il s’adresse à un public majeur et averti.

En l’an 2000, Fred Coppula a réalisé « Max, portrait d’un serial-niqueur »  un film érotique, premier opus d’une trilogie, avec Titof, Ian Scott, Clara Morgane et Laura Angel. Dans une société où les réseaux sociaux jouent les entremetteurs, et où la fidélité semble une qualité obsolète, Celles qui Osent ont aussi eu envie de dresser le profil d’un serial niqueur lambda.

L’homme qui a osé nous parler, anonymement, a quarante ans. Celles qui osent tente de comprendre son rapport aux femmes et de sa sexualité débridée. Qui sont celles qui osent le rencontrer et aller plus loin, souvent très vite ? Il faut dire que nous avons casté un beau gosse, athlétique et bronzé.

Pour rencontrer des filles, il utilise Badoo ou Tinder. Quand il sort, il prend aussi des numéros, des noms Facebook ou Messenger. Tout simplement.

Il n’a pas l’air d’un « serial niqueur flippant et pervers ». Il présente et s’exprime bien. « Je n’envoie pas de photo de ma bite dès le départ par exemple, ça, c’est juste rédhibitoire ! » plaisante-t-il. Les femmes qu’il rencontre lui racontent pourtant des histoires de ce genre, il sait que cela se pratique assez souvent sur les applications de rencontre.

Un chasseur de femmes qui enchaîne les conquêtes sans lendemain

Depuis sa séparation il y a deux ans, “sans mentir et en toute sincérité”, il a connu… “plus de quatre-vingts partenaires sexuels ». Il n’a pas toujours été « un chasseur de femmes ». Il est resté amoureux pendant longtemps de celle qui deviendra « la bonne, enfin celle qu’il pensait être la bonne », avec qui il a eu des enfants. La belle histoire d’amour a duré une dizaine d’années. Il rencontre des « problèmes », comme ceux que rencontrent beaucoup de couples. « À partir du moment où tu prends RDV pour faire l’amour… c’est chaud. Je ne me sentais plus désiré par ma femme. Elle n’avait plus le même regard sur moi ni les mêmes attentions. Et la réciproque était vraie. Je ne faisais plus d’efforts non plus . »
Oui, notre serial fucker a été infidèle, car sa libido n’était pas en accord avec la routine sexuelle de son couple.

Tromperie continuelle, en quête de « la bonne »

L’homme ne se rappelle plus de sa première histoire d’amour.

Sa première relation sexuelle « c’était avec une copine de ma sœur, dans un buisson. Elle avait dix-huit ans, moi quinze. » En revanche, sa première relation amoureuse, « c’est un peu loin » pour lui. Il a été en couple avec quelqu’un il y a assez longtemps « mais malheureusement, je l’ai trompé aussi. » Il n’est pas désolé « c’est fait et si c’est bien fait, elle ne le saura jamais. Donc cela ne sert à rien que je me fasse du mal en me mettant à sa place ».

Il a l’impression que tant qu’il ne trouvera pas la bonne, il trompera ses partenaires.

« En fait, c’est quoi la bonne ? » lui demande-t-on, car finalement, l’homme s’embourbe dans une vie de tromperie continuelle. Il s’emballe vite en amour. Il y a peu de temps, il a vécu une relation très intense… mais au bout de quelques jours, c’est elle qui est partie. Expérience décevante pour notre serial niqueur.

Consommer du sexe à outrance, le quotidien du serial fucker

Nous tentons de comprendre son rapport aux femmes. Il ne fait pas n’importe quoi avec n’importe qui. Son physique avantageux, sa voix douce et posée, lui permettent de choisir ses partenaires. « Ce sont toutes sont des nanas très bien en tout point, peut-être avec des libidos élevées. Elles sont bien dans leurs têtes et dans leurs corps et revendiquent leurs libertés sexuelles ». Ces dernières années, il constate que « les gens sont fous, très chauds. Nous consommons du sexe à outrance, comme n’importe quel loisir accessible. Les femmes et les hommes se prennent et se jettent. À la moindre difficulté, nous passons au suivant ou la suivante, car les réseaux sociaux et notre société nous le permettent ».

Dans ce supermarché de la consommation des rapports affectifs, nous perdons quelque chose d’important : la connaissance de l’autre et le chemin de séduction.

D’un geste, il nous tend des exemples de conversation qu’il reçoit d’inconnues sur les sites de rencontres.
« Salut, dispo ce soir ? ».

Message direct.
La jeune femme ne tergiverse pas. Peu de doute que notre serial niqueur ira droit au but…

« Les sites c’est simple. Tu recrutes sur photos, tu fais ton marché et tu as l’embarras du choix, pour avoir des relations légères. Finalement, j’ai aussi plein d’exemples de très belles rencontres sur Tinder. »
Nous lui demandons quelles sont ses “proies”. Elles ont toutes entre trente et quarante ans, généralement des mamans célibataires. Il ne se heurte qu’à peu de réticences, les limites ou les tabous semblent être repoussées.
Parfois, il côtoie des femmes « cabossées », « abîmées » par leurs relations précédentes et « c’est assez compliqué à gérer ». D’autres encore sont en couple ou même mariées.

Multiplier les partenaires pour tromper sa solitude

L’homme ne ment pas et ne manipule pas : les femmes savent à quoi s’attendre. Est-ce son pedigree impressionnant qui les attire ? Il n’en sait rien.

Les deux êtres sont à la recherche de plaisir charnel, de tendresse, de compagnie pour la nuit et de sexe. Il cumule les « plans cul » et les relation « sex friends » avec plusieurs filles en même temps, et savoure les moments passés avec chacune d’elles. « J’aime ne pas faire l’amour qu’à un seul corps ». Il entretient des relations « superficielles » avec beaucoup d’entre elles ; pour protéger ses enfants, ils ne les laissent pas entrer dans sa vie. Afin de tromper sa solitude, notre serial niqueur épicurien passe de bons moments, du partage et du sexe. Il ne cherche pas à dominer la femme et adore justement cette indépendance qu’elle clame. Vive l’égalité des sexes ! Ses conquêtes osent s’assumer pleinement et être libres de multiplier les partenaires. Comme lui.

Chaque soir de la semaine par exemple, il est sorti avec une femme différente.

Il a commencé par faire une belle rencontre sur Tinder dès le matin. Le soir, dans la voiture, elle l’a embrassé et il lui a proposé naturellement de finir la nuit chez lui. Gentleman. Elle aimerait commencer quelque chose, lui n’est pas contre… pour le moment. « Ce qui n’est pas évident quand on vient de rencontrer quelqu’un, c’est de statuer sans vraiment la connaître si cela sera ta copine, ton amante exclusive, ta sexe friends, etc. » Quelques jours après, lors d’une soirée, suite à un deal alléchant, il a passé « une nuit délicieuse » en compagnie de deux femmes. À la question “as-tu consulté quelqu’un pour comprendre d’où vient cette addiction ?”, il nous réponds « C’était tellement bien que nous avons recommencé, plusieurs fois… ». Pour quoi faire, je ne suis pas malade, si ? Je l’admets. Je mène un peu une vie de débauche. Au fond, cela ne doit pas me correspondre tant que cela, car malgré toutes mes aventures, je me sens très seul. »

On lui demande s’il lui arrive d’opter pour la séduction sur le moyen ou long terme, mais il nous explique que certaines filles n’acceptent pas de coucher dès le premier soir, « elles me font mariner deux jours, pas plus… » Mais qu’est-ce qu’il a de si exceptionnel cet homme-là ? « Elles prétendent toutes que je suis mignon, que j’ai l’air intéressant. Est-ce que je suis un bon coup ? Je ne vais pas dire le contraire… Apparemment, d’après les retours de mes partenaires, on la sent très bien, et tout marche correctement, même un peu trop ! » Rires. Notre serial niqueur termine l’échange en vous adressant une jolie phrase mesdames, lectrices de Celles qui Osent : « Toutes les femmes sont belles ».

Alors, séduites ?

LF

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Interview d’une « nez » créatrice de bougies parfumées

Dans Interview
22 décembre 2020

Céline Thomasson : du parfum à la création de bougies parfumées 

Celles qui osent a rencontré une « nez », personnage clé de l’industrie du parfum, capable de discerner des centaines d’odeurs différentes ! Céline Thomasson a passé une dizaine d’années derrière un orgue de parfums, avant de fonder sa marque déposée Lueurs et Senteurs, création française et artisanale de bougies parfumées. Maman de deux enfants, seule à la tête de sa micro entreprise située à Bois-d’Arcy, dans les Yvelines, Céline Thomasson a offert à Celles qui Osent un peu de son temps, pour revenir sur son parcours : des odeurs de la Provence aux fragrances de ses propres bougies. 

Vacances provençales : la naissance d’une “nez”

Née à Dreux, originaire d’Eure-et-Loir, elle grandit dans la campagne du Centre-Val de Loire : difficile à ses débuts donc de s’acclimater à la vie parisienne ! Sa mère était assistante dentaire, son père d’abord entrepreneur, puis salarié dans le domaine de la métallurgie. A priori, rien ne prédestinait Céline Thomasson à devenir créatrice de bougies.

Pour elle, la cellule familiale est très importante, si bien qu’elle entretient depuis toujours de très bonnes relations avec son grand frère. D’ailleurs, en 2008, le jour de l’an, c’est grâce à lui qu’elle rencontre son amoureux et le papa de ses enfants. Son conjoint baigne dans un tout autre univers olfactif, chez PSA, dans l’industrie automobile.  

Céline Thomasson suit une scolarité classique, dans laquelle elle se sent bien plus à l’aise en sciences et en chimie qu’en français ou en histoire géographie.

Sa grand-mère possède une maison dans le sud de la France, dans la très jolie station balnéaire de Sanary-sur-Mer. Tous ses étés, elle les passe sur la Côte d’Azur. C’est là-bas que s’éveille son odorat, son intérêt pour les senteurs, d’olivier, de pin ou de lavande…   

Une formation spécialisée en parfumerie à l’ISIPCA

Au lycée, elle s’attèle à chercher une école spécialisée dans le parfum. Elle découvre l’ISIPCA, l’école française d’études supérieures en parfumerie. L’entrée est très sélective. Le processus comprend une étude de dossier scolaire puis un concours avec un examen écrit et un oral devant des professionnels. Céline Thomasson réussit la sélection, et entame donc un cursus avec l’apprentissage de la parfumerie, de la cosmétique et de l’arôme alimentaire. L’enseignement comprend beaucoup de travaux pratiques : elle y développe sa culture olfactive, manipule des matières premières artificielles, des odeurs synthétiques (gazon, banane…) et des essences naturelles (racine, noix de muscade…). Son choix s’opère tout particulièrement vers la création de parfums. Elle réalise son alternance chez Fruitaflor Flavor & Fragrances, pour y concevoir à la fois des parfums et des arômes artificiels . « Le recours à des matières synthétiques a permis d’explorer des senteurs très diversifiées et de reproduire des notes olfactives qu’il est tout simplement impossible d’obtenir de manière naturelle. Il existe un grand nombre de parfums dont les formules sont principalement synthétiques. Chez certaines fleurs comme le muguet, la jacinthe, le magnolia, il est quasiment impossible de l’extraire naturellement, via la distillation. C’est aussi le cas pour les senteurs de certains fruits (l’abricot, le coing, la fraise…), certains bois (le bois de Cachemire) et les senteurs alimentaires (le chocolat, l’amande, le beurre…). Les parfumeurs font alors appel à la chimie et aux molécules pour travailler ces notes. » Elle ne le sait pas encore, mais un jour, elle créera ses propres bougies…

Une passion : composer des parfums 

Diplôme en poche, elle poursuit ses études en DEUG de biologie option chimie. Ce cursus plus général est déroutant pour elle « c’est assez difficile de retourner dans un univers très scolaire quand on a goûté à l’alternance et au monde du travail ».

Lassée des études supérieures, elle ne continue pas en master, préférant chercher directement un poste dans la création de parfums.

Elle est très vite recrutée dans une grande multinationale, Drom Fragrance, à Suresnes. Elle y restera onze ans. Céline Thomasson n’est pas totalement « nez ». Elle assiste, travaille en binôme avec des parfumeurs comme Philippe Romano. D’après un brief client, celui-ci réalise la formulation, composée de 20 à 90 matières premières. Elle élabore ensuite manuellement le concentré à l’aide de son orgue de parfumeur, constitué d’une multitude de matières premières « brutes ». Comme dans une partition, elle compose le parfum, avec ses notes de cœur, de tête et de fond. Elle fabrique des échantillons de fragrances diverses : fruitées, musquées, boisées, marine, verte, gourmande… La palette créative est immense ! « Dans le laboratoire, cela sent très fort, mais au fur et à mesure des années, je n’y prête même plus attention. Les odeurs font partie intégrante de mon quotidien. » Onze années à composer des parfums pour le savon, le gel douche, les bougies. Elle a également l’opportunité de réaliser des fragrances exceptionnelles, de niche, de très haut de gamme, à l’aide de matières rares, naturelles et onéreuses. Ces parfums prestigieux originaux, dits « signatures », sont destinés à de grandes maisons telles que Juliette has a gun, l’Artisan Parfumeur ou Francis Kurkdjian.

Ce métier est passionnant, mais il grignote petit à petit sa vie personnelle. Pour se rendre au travail, Céline Thomasson doit passer deux heures et demi par jour dans les transports en commun : son quotidien est trop intense. « Physiquement, je fatigue. » Elle songe alors à prendre son indépendance, entreprendre pour préserver son équilibre familial, personnel et professionnel. « La santé est plus importante que le travail. » 

Fabriquer des bougies parfumées de qualité

Transmettre sa passion et son savoir-faire olfactif 

Petit à petit, sa reconversion professionnelle mûrit. Céline Thomasson se positionne sur le concurrentiel marché de la bougie. Comme une « madeleine de Proust », ce produit amène des émotions, des souvenirs agréables. « La bougie est un objet décoratif, mais aussi un objet qui se consume pour créer un moment de détente, une ambiance apaisante, un petit bonheur éphémère poétique. » Fabriquer des bougies parfumées, c’est relativement simple en matériel et en investissement. Fort de sa formation et de plus de dix ans d’expérience, elle maîtrise son sujet, et à l’envie de transmettre son savoir-faire. « Travailler dans l’artisanat, c’est valoriser le fait main, l’authenticité ; un retour à l’essentiel que je recherchais et dont j’avais besoin. »

Elle souhaite créer des bougies de qualité et valoriser une manière de consommer différente, plus responsable « je voulais vendre des bougies saines, non polluantes, artisanalement coulée à la main. » 

Créer seule son entreprise Lueurs et senteurs

Pendant un an, Céline Thomasson se fait aider par un organisme d’accompagnement à la création d’entreprise. BGE l’épaule dans son business plan et son étude de marché. « On apprend beaucoup de soi-même. J’étais tenté par l’aventure de la nouveauté et de l’entrepreneuriat. J’aurais vraiment regretté de ne pas avoir essayé. ».

Elle construit son site internet, créer son logo, tandis qu’un ami passionné de photographies lui réalise de jolies photos de ces bougies. En juillet 2019, elle immatricule sa microentreprise « Lueurs et senteurs », prénommée lueur comme la bougie et senteur pour évoquer les fragrances. Elle imagine une gamme de bougies issues des sept grandes familles olfactives : les florales, les boisées, les aromatiques, les chyprées, les orientales, les fougères, et les hespéridés, ainsi que toutes leurs facettes (gourmandes, nouvelle fraîcheur, musquée, fruitée, marine…). À terme, elle aimerait créer ses propres parfums.

Consommer responsable, consumer sans danger

Céline Thomasson choisit des matières premières non toxiques pour la santé et l’environnement, sans CMR substances cancérigènes mutagènes ou toxiques et sans phtalate.

Il n’y a évidemment pas de plomb dans les mèches, trop nocif à la combustion. A la place, elle utilise une âme en papier, constituée de papier enduit de cire végétale (conforme aux normes européennes) ou des mèches en bois d’érable. La cire est 100 % soja issu de plantations non-OGM, ne participant pas à la déforestation, entièrement biodégradable, végane et non testée sur les animaux. Le packaging des produits est en carton recyclé, issu du tri sélectif local, et chaque pochon certifié 100 % coton. Une bougie coûte en moyenne 47 euros. 

Seule à la tête de sa petite entreprise, Céline Thomasson est touchée par les attentions, les petits mots encourageants des particuliers et professionnels, qui lui donnent raison de continuer. Les derniers mois, liés au Covid19, ont été plus difficiles, mais la vente sur le web a permis de sauver l’activité. Bonne nouvelle, elle vient d’être référencée sur le site de Nocibé, sur la parfumerie française et plusieurs boutiques notamment en Belgique ! Pour vous procurer votre bougie parfumée artisanale, n’hésitez pas à visiter la boutique du site internet de Lueurs et senteurs.

Violaine B – Celles qui Osent   

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Ceeloo-superwomen-illustratrice-orleans-hissez-haut-agence-de-communication

Rencontre avec Ceeloo, une illustratrice qui a du pep’s !

Dans Interview
11 novembre 2020

Entretien avec Ceeloo, fondatrice de l’agence de communication Hissez Haut !

Ne dérangez pas Cécile à neuf heures du matin, c’est l’heure de son café-clope-épisode d’Amour, Gloire et Beauté. Après, elle s’attable devant son ordinateur, ouvre ses logiciels de créations graphiques et laisse exprimer son talent. Illustratrice, elle travaille actuellement au sein de sa propre agence de communication à Orléans, Hissez haut, qui met en avant le patrimoine de la ville ! Rencontre avec Ceeloo, une artiste qui ose, malgré les obstacles, vivre de sa passion : la création.

Le parcours atypique d’une ARTISTE orléanaise

De l’architecture d’intérieure…

Originaire du Loir-et-Cher, Cécile, surnommée Ceeloo, aime les poupées et le piano. À 9 ans, elle est acceptée au conservatoire, mais sa mère refuse de la laisser partir si jeune. Fayote insupportable, fillette ultra sérieuse et disciplinée, Cécile vit une enfance protégée. Élevée par des parents « atypiques », elle reçoit des valeurs à la fois populaires et bourgeoises. Enfant, Cécile est plus absorbée par la Bible que par les crayons à dessin. Elle se retrouve dans les valeurs véhiculées par la religion catholique. Comme tous les fidèles, chaque dimanche, elle va prier à l’église. « J’adorais vraiment chanter les cantiques, l’orgue des messes me transportait ». Elle projette même de rentrer dans les ordres pour devenir bonne sœur. Comme rien ne se passe jamais comme prévu, elle rencontre un beau prince charmant, qui deviendra son mari. Forcément, cela change ses plans de carrière. Intéressée par l’art, elle choisit un bac artistique, le F12 (aujourd’hui appelé bac STI arts appliqués) sur Tours. Étudiante en architecture à UP9, unité pédagogique des Beaux-Arts de Paris, elle part rapidement vivre avec son âme sœur à Orléans. La jeune femme « fait les choses dans l’ordre ». Il l’aime, elle l’aime. Elle se fiance à 20 ans, se marie à 22 et accouche de leur premier enfant à 25. « J’ai tout fait comme il fallait, pour l’époque. J’avais le syndrome de la femme parfaite et je croyais vraiment aspirer à une vie comme celle de Laura dans la petite maison dans la prairie ». Bonne élève, diplômée du DEFA Paris La Seine (équivalent d’un DEUG d’architecture), elle rêve d’être décoratrice d’intérieur et intègre donc l’école Supérieure des Arts modernes de (ESAM). Un de ses professeurs, M. Benitte, architecte, l’embauche en alternance pour travailler dans son « bureau d’idées ». Mais BOOM ! C’est le krach immobilier et Cécile, fatalement, est licenciée.

… à l’illustration textile pour enfants

Elle a la chance d’avoir un chouette binôme « une super frangine, Virginie, avec qui je partage tout. C’est ma partenaire depuis toujours, dans la vie comme dans la création. » Complètement opposées, mais ultra complémentaires, elles ont travaillé ensemble pendant vingt ans. En effet, grâce à sa sœur Virginie, diplômée de l’ESMOD et assistante au pôle création au sein de Petit Bateau, Cécile commence à réaliser des illustrations pour les collections de vêtements pour enfants. Elle travaille sur des motifs de sous-vêtements, des petites culottes aux broderies de layette. Elle a une « patte graphique forte », reconnaissable, qui plaît. En 2004, les deux sœurs investissent dans un stand pour le salon Fairtex, qui les propulsent dans l’univers de la création textile pour enfants, un monde très concurrentiel. Elles se mettent alors à travailler pour de très nombreuses marques françaises : Petit Bateau, Clayeux, Coudémaille, Phildar, Natalys, DPAM, Petit Boy, Contre vents et marées, Carrefour, Leclerc… Sa sœur crée les patrons des modèles, Cécile les illustrations : ainsi, elles vendent leurs créations « clés en main ». Bien sûr, il y a quelques petites erreurs de parcours, comme la fois où elles font fabriquer des sweats sans pressions au col… Impossible de faire passer la tête d’un bébé dans ce vêtement !

Ceeloo-drawing-dessin

Quand Ceeloo promeut l’artisanat féminin et la création libre

Malheureusement, en 2010, le marché évolue, les clients se font plus rares. « On a connu les fermetures des usines de fabrication ou les délocalisations à la chaîne vers des pays avec une main d’oeuvre à bas coûts » Peu à peu, son confort de travail se dégrade, les cadences deviennent folles, et il n’y a plus aucun respect des facturations. Il faut attendre parfois jusqu’à six mois avant d’être payé. Son salaire mensuel avoisine 10 000 euros nets, mais elle passe 12 h par jour à produire des dessins de moins en moins créatifs. En effet, les groupes comme Carrefour sont obligés de s’accommoder à l’international (Amérique, Asie, Moyen-Orient…), si bien que les créations sont extrêmement limitées, certaines formes ou couleurs sont boudées. Dessiner la mode à l’échelle mondiale, cela implique énormément de contraintes stylistiques. Épuisée, elle démissionne. Elle rencontre alors la fille d’une amie, qui sait coudre et a envie de créer. Ensemble, elles lancent une ligne de vêtements évolutifs pour enfants. Le concept est innovant : les habits « chrysalides » évoluent en même temps que l’enfant qui le porte. La robe en 2 ans devient une blouse à 4 ans puis un top à 6 ans. Ce n’est pas un business rentable. Pour garder le moral, parce qu’elle adore initier des projets et de nouvelles choses, l’illustratrice orléanaise crée « Ceeloo et les fabuleuses », un petit collectif de femmes artisans douées de leurs mains dans des domaines variés. Ceeloo fait un dessin, puis chacune l’interprète à sa manière, dans sa technique : broderie sur porcelaine, poupée, coussin, sacs, papeterie… Ainsi, les Fabuleuses, pendant plus de deux ans, organisent des ventes privées dans des lieux confidentiels d’Orléans, pour valoriser leur artisanat. « Là, je m’éclate… jusqu’à la crise de la quarantaine : déprime, motivation en berne, ras-le-bol d’un métier devenu trop routinier. J’ose tout lâcher, car j’ai vraiment BESOIN de faire ce que j’aime. Je n’arrive plus à produire comme avant. Mon mari ne l’entend pas ». La dessinatrice investit alors toute son énergie et ses économies dans un lieu expérimental de partage et de « création libre », à Orléans dans le LABO (Local A But Original). L’endroit propose des ateliers originaux aux enfants comme aux adultes, mélangeant expression graphique, volume, photographie, littérature, cuisine, goûter d’anniversaire créatif. Les recettes sont maigres, elle est contrainte de fermer à peine un an et demi plus tard. À cause de sa dette colossale de 150 000 euros, elle doit liquider sa structure. Elle est ensuite radiée de la maison des artistes. Prise dans l’engrenage des prêts à la consommation, elle côtoie les huissiers, les banquiers, puis les avocats, pour une procédure de divorce. C’est une faillite personnelle complète. Re-BOOM ! La liberté a visiblement un prix.

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Hissez-Haut : son agence de communication qui valorise le patrimoine orléanais

À 45 ans, elle se retrouve seule, avec ses trois enfants, sans revenus, dans 50 m2. Elle devient serveuse dans les bars et les restaurants, mais étonnamment cela lui permet de garder la tête hors de l’eau. Le contact avec les gens lui redonne confiance en elle. Petit à petit, elle remonte la pente, se ressoude avec ses enfants, et tente d’oublier son immense culpabilité de les avoir embarqués dans ce fiasco. Des copines lui font des pleins de course de temps en temps. Vraiment solidaires les nanas. « Ces trois années de galère sont financières, certes, mais socialement, je me suis enrichie. Je sais enfin qui je suis et ce que je veux. Être libre de vivre de ma passion : la création. Pas celle dictée par des donneurs d’ordre, mais celle que j’ai besoin de laisser exprimer. L’argent ne fait pas le bonheur. Certes, il y contribue, mais mes besoins ont considérablement diminué. » Passionnée, elle continue de faire de petites expos-vente chez elle. L’argent récolté lui permet d’acheter des cadeaux de Noël à ses enfants, c’est important. En 2017, grâce à un ami, elle est embauchée par Éric Martinez, graphiste designer issu de l’Institut d’Arts Visuels d’Orléans (IAV), « un touche-à-tout doué et passionné ». Un an plus tard, à un enterrement, elle retrouve Olivier, un ami d’enfance de Vendôme. La veillée funéraire se transforme en boum pour ados attardés et son idylle avec lui commence. Ensemble, ils créent un nouveau business en région Centre : Hissez Haut Créateur d’Images, une agence de communication-graphisme-illustration. Des amis lui donnent un conseil : « Tu devrais faire des images pour la ville d’Orléans, pour valoriser le patrimoine. » Super idée. Grâce au bouche-à-oreille et à son talent, le concept se développe vite. Pour des chambres d’hôtel, elle imagine d’immenses panneaux en toile tendue, et des dessins panoramiques gigantesques de la ville. Elle collabore avec le Musée de l’Affiche de Nantes pour une affiche vintage en série limitée. L’espace Aubade a récemment mis en valeur son travail dans sa salle d’exposition. Sur son site, ou lors d’expos-ventes éphémères, elle vend des objets personnalisés, des créations numérotées avec des tirages n’excédant pas 100 exemplaires. Elle réalise aussi des avatars à partir de photos en portrait ou dessine des façades d’artisans pour des cadres illustrés uniques et originaux. ceeloo-illustration-image-femme-moderne-hissez-haut

Désormais, Ceeloo est apaisée. “J’ose dire ce que je pense, comme je le ressens. J’ose être moi, imparfaite. J’ose tout, même dire à ma comptable que son logo est à chier. ” Voilà, c’est dit. Sans les formes, mais à quoi bon cacher sa spontanéité naturelle après tout ?! Parce qu’une image vaut 1000 mots, Ceeloo peut donner du style et du pep’s à tous vos visuels. Si vous voulez faire le plein de cadeaux originaux pour les fêtes, mettez les voiles par ici !

Violaine B.

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1 Comment
    Interview d’Agathe Sorlet, l’illustratrice de l’amour | Celles qui osent says: Reply
    décembre 14th 2020, 10:51

    […] dans les films, eux deux, c’est magique. Ils s’aiment. Comme tout le monde, avant lui, Agathe cherchait l’amour sur Tinder, mais cela n’a pas marché. Elle était attirée par des hommes “cabossés”. Avec son chéri, […]

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