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Interview d’un « serial fucker » — Celles qui Osent

Dans Interview
8 décembre 2020

Celles qui osent rencontre un grand consommateur de sexe gratuit

Cet article contient des mots ou expressions pouvant être considérés comme grossiers, vulgaires ou choquants, il s’adresse à un public majeur et averti.

En l’an 2000, Fred Coppula a réalisé « Max, portrait d’un serial-niqueur »  un film érotique, premier opus d’une trilogie, avec Titof, Ian Scott, Clara Morgane et Laura Angel. Dans une société où les réseaux sociaux jouent les entremetteurs, et où la fidélité semble une qualité obsolète, Celles qui Osent ont aussi eu envie de dresser le profil d’un serial niqueur lambda.

L’homme qui a osé nous parler, anonymement, a quarante ans. Celles qui osent tente de comprendre son rapport aux femmes et de sa sexualité débridée. Qui sont celles qui osent le rencontrer et aller plus loin, souvent très vite ? Il faut dire que nous avons casté un beau gosse, athlétique et bronzé.

Pour rencontrer des filles, il utilise Badoo ou Tinder. Quand il sort, il prend aussi des numéros, des noms Facebook ou Messenger. Tout simplement.

Il n’a pas l’air d’un « serial niqueur flippant et pervers ». Il présente et s’exprime bien. « Je n’envoie pas de photo de ma bite dès le départ par exemple, ça, c’est juste rédhibitoire ! » plaisante-t-il. Les femmes qu’il rencontre lui racontent pourtant des histoires de ce genre, il sait que cela se pratique assez souvent sur les applications de rencontre.  

Un chasseur de femmes qui enchaîne les conquêtes sans lendemain

Depuis sa séparation il y a deux ans, “sans mentir et en toute sincérité”, il a connu… “plus de quatre-vingts partenaires sexuels ». Il n’a pas toujours été « un chasseur de femmes ». Il est resté amoureux pendant longtemps de celle qui deviendra « la bonne, enfin celle qu’il pensait être la bonne », avec qui il a eu des enfants. La belle histoire d’amour a duré une dizaine d’années. Il rencontre des « problèmes », comme ceux que rencontrent beaucoup de couples. « À partir du moment où tu prends RDV pour faire l’amour… c’est chaud. Je ne me sentais plus désiré par ma femme. Elle n’avait plus le même regard sur moi ni les mêmes attentions. Et la réciproque était vraie. Je ne faisais plus d’efforts non plus . »
Oui, notre serial fucker a été infidèle, car sa libido n’était pas en accord avec la routine sexuelle de son couple. 

Tromperie continuelle, en quête de « la bonne »

L’homme ne se rappelle plus de sa première histoire d’amour.

Sa première relation sexuelle « c’était avec une copine de ma sœur, dans un buisson. Elle avait dix-huit ans, moi quinze. » En revanche, sa première relation amoureuse, « c’est un peu loin » pour lui. Il a été en couple avec quelqu’un il y a assez longtemps « mais malheureusement, je l’ai trompé aussi. » Il n’est pas désolé « c’est fait et si c’est bien fait, elle ne le saura jamais. Donc cela ne sert à rien que je me fasse du mal en me mettant à sa place ».

Il a l’impression que tant qu’il ne trouvera pas la bonne, il trompera ses partenaires.

« En fait, c’est quoi la bonne ? » lui demande-t-on, car finalement, l’homme s’embourbe dans une vie de tromperie continuelle. Il s’emballe vite en amour. Il y a peu de temps, il a vécu une relation très intense… mais au bout de quelques jours, c’est elle qui est partie. Expérience décevante pour notre serial niqueur. 

Consommer du sexe à outrance, le quotidien du serial fucker

Nous tentons de comprendre son rapport aux femmes. Il ne fait pas n’importe quoi avec n’importe qui. Son physique avantageux, sa voix douce et posée, lui permettent de choisir ses partenaires. « Ce sont toutes sont des nanas très bien en tout point, peut-être avec des libidos élevées. Elles sont bien dans leurs têtes et dans leurs corps et revendiquent leurs libertés sexuelles ». Ces dernières années, il constate que « les gens sont fous, très chauds. Nous consommons du sexe à outrance, comme n’importe quel loisir accessible. Les femmes et les hommes se prennent et se jettent. À la moindre difficulté, nous passons au suivant ou la suivante, car les réseaux sociaux et notre société nous le permettent ».

Dans ce supermarché de la consommation des rapports affectifs, nous perdons quelque chose d’important : la connaissance de l’autre et le chemin de séduction.

D’un geste, il nous tend des exemples de conversation qu’il reçoit d’inconnues sur les sites de rencontres.
« Salut, dispo ce soir ? ». 

Message direct.
La jeune femme ne tergiverse pas. Peu de doute que notre serial niqueur ira droit au but… 

« Les sites c’est simple. Tu recrutes sur photos, tu fais ton marché et tu as l’embarras du choix, pour avoir des relations légères. Finalement, j’ai aussi plein d’exemples de très belles rencontres sur Tinder. »
Nous lui demandons quelles sont ses “proies”. Elles ont toutes entre trente et quarante ans, généralement des mamans célibataires. Il ne se heurte qu’à peu de réticences, les limites ou les tabous semblent être repoussées.
Parfois, il côtoie des femmes « cabossées », « abîmées » par leurs relations précédentes et « c’est assez compliqué à gérer ». D’autres encore sont en couple ou même mariées.

Multiplier les partenaires pour tromper sa solitude

L’homme ne ment pas et ne manipule pas : les femmes savent à quoi s’attendre. Est-ce son pedigree impressionnant qui les attire ? Il n’en sait rien.

Les deux êtres sont à la recherche de plaisir charnel, de tendresse, de compagnie pour la nuit et de sexe. Il cumule les « plans cul » et les relation « sex friends » avec plusieurs filles en même temps, et savoure les moments passés avec chacune d’elles. « J’aime ne pas faire l’amour qu’à un seul corps ». Il entretient des relations « superficielles » avec beaucoup d’entre elles ; pour protéger ses enfants, ils ne les laissent pas entrer dans sa vie. Afin de tromper sa solitude, notre serial niqueur épicurien passe de bons moments, du partage et du sexe. Il ne cherche pas à dominer la femme et adore justement cette indépendance qu’elle clame. Vive l’égalité des sexes ! Ses conquêtes osent s’assumer pleinement et être libres de multiplier les partenaires. Comme lui.

Chaque soir de la semaine par exemple, il est sorti avec une femme différente.

Il a commencé par faire une belle rencontre sur Tinder dès le matin. Le soir, dans la voiture, elle l’a embrassé et il lui a proposé naturellement de finir la nuit chez lui. Gentleman. Elle aimerait commencer quelque chose, lui n’est pas contre… pour le moment. « Ce qui n’est pas évident quand on vient de rencontrer quelqu’un, c’est de statuer sans vraiment la connaître si cela sera ta copine, ton amante exclusive, ta sexe friends, etc. » Quelques jours après, lors d’une soirée, suite à un deal alléchant, il a passé « une nuit délicieuse » en compagnie de deux femmes. À la question “as-tu consulté quelqu’un pour comprendre d’où vient cette addiction ?”, il nous réponds « C’était tellement bien que nous avons recommencé, plusieurs fois… ». Pour quoi faire, je ne suis pas malade, si ? Je l’admets. Je mène un peu une vie de débauche. Au fond, cela ne doit pas me correspondre tant que cela, car malgré toutes mes aventures, je me sens très seul. »

On lui demande s’il lui arrive d’opter pour la séduction sur le moyen ou long terme, mais il nous explique que certaines filles n’acceptent pas de coucher dès le premier soir, « elles me font mariner deux jours, pas plus… » Mais qu’est-ce qu’il a de si exceptionnel cet homme-là ? « Elles prétendent toutes que je suis mignon, que j’ai l’air intéressant. Est-ce que je suis un bon coup ? Je ne vais pas dire le contraire… Apparemment, d’après les retours de mes partenaires, on la sent très bien, et tout marche correctement, même un peu trop ! » Rires. Notre serial niqueur termine l’échange en vous adressant une jolie phrase mesdames, lectrices de Celles qui Osent : « Toutes les femmes sont belles ».

Alors, séduites ? 

LF

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L’interview de Sonya Mellah – Celles qui Osent

Dans Interview
17 décembre 2020

Sonya Mellah, une voix de Radio France — retour sur la voie d’une actrice

Sonya Mellah est « zèbre », hypersensible émotionnelle à haut potentiel. Femme fascinante, avec une appétence insatiable pour le savoir, la culture et les autres, elle est l’une des voix de la radio musicale FIP. Actrice, elle a joué Noor dans Il bene mio de Pippo Mezzapesa en 2018, puis Mariam dans Soumaya en 2019. Celle qui est « presque née dans une tasse de café » retrace avec Celles qui Osent sa voie, son parcours de femme et de comédienne. 

Enfant, Sonya Mellah écoutait les voix cosmopolites dans le café de ses parents

De la Méditerranée au café place de la République

Née à Paris dans le 9e arrondissement, Sonya Mellah est une petite fille qui a su très tôt que sa vie serait un défi. « Ma mère désirait un garçon et j’ai toujours eu ce sentiment de chercher ma place, en plein milieu de ma fratrie. » Ses parents viennent de la Méditerranée : son père est né en Algérie, qu’il quitte douloureusement pendant la guerre d’indépendance. Sa mère, elle, d’origine marseillaise et andalouse, voit le jour au Maroc. Ils se rencontrent à Paris. Place de la République, c’est le coup de foudre. Ils deviennent gérants de café dans la France des années 1980. Enfant, Sonya Mellah baigne alors dans une pluralité de langues et grandit au contact d’une population cosmopolite. Deux bars ont marqué sa vie : le Terminus et l’hôtel Restaurant de la Venue. « Il y avait des putes, des flics, des voyous, bref, de tout. J’étais fascinée par les clients. J’adorais écouter les histoires d’adultes. » Dès huit ans, elle lit le courrier pour des émigrés qui ne parlent pas français. « Je les aidais à écrire leurs lettres pour la prison, pour le bled. Les gens se confient sur leur vie, leur exil aussi. J’étais malgré moi détentrice de secrets. On me payait 5 francs par lettre, c’était un vrai business ! » Sa famille, c’était le café. Chaque client avait un surnom, un disque attitré pour le jukebox. « Mes parents travaillaient tout le temps. Parfois, je m’endormais près d’eux, sur la banquette du café. » 

Des parents immigrés avant-gardistes

Très tôt, elle intègre que la vie, c’est le travail. Admirative de ces parents qui n’avaient rien en arrivant, elle réalise à quel point ils ont tout construit, tout bâti seuls. « Mes parents étaient des gens très “rock”, “anti-famille” : ils se sont mariés quasiment seuls en jean et on fait leur voyage de noces à Ibiza. Ils se sont affranchis du poids des traditions pour se créer un monde meilleur. Je crois que l’on a besoin de la mémoire, mais on ne peut pas se définir seulement par ses origines. On peut oser ne pas se sentir proche du pays d’où l’on vient. » Immigrés très « avant-gardistes », profondément libres, Sonya Mellah a “l’image de ce couple qui dansait des slows dans la cuisine en buvant du martini.” En vacances, ils ne partaient pas au “bled”, mais sur la Riviera italienne.

Un triple cursus conjuguant l’international, le cinéma et la littérature

Envahie par cette impression (assez féminine) de ne jamais en faire assez, Sonya Mellah réalise un parcours scolaire brillant. Elle entreprend des études en sciences politiques à l’École des hautes études internationale et diplomatique de Paris, entre à l’école d’Art dramatique Jean Périmony et à l’université de la Sorbonne. Plus tard, elle suit également le cours Giles Foremen  du Drama Centre de Londres et les cours de danse classique de Elisa Freitas Machado. Passionnée par l’histoire de l’art, la littérature, les cultures du monde et le cinéma, elle conjugue dans un triple cursus tous ces savoirs avec brio. 

Aller à la rencontre de l’autre

Plutôt jolie, à vingt ans, elle devient aussi modèle. « Je m’amuse à faire des photos pour des marques comme L’Oréal, ou pour des enseignes de bijoux en mannequinat détail ». Elle vit également une petite expérience de présentatrice télé sur Disney Channel et vendeuse dans un duty free à l’aéroport de Roissy : elle parle ainsi toutes les langues et adore ces échanges avec des personnes du monde entier. Sonya Mellah s’engage également comme interprète pour des migrants au sein de l’association Inter Service Migrant ISM Interprétariat. Elle écoute les histoires de ces Africains qui transitent par l’Italie ou de ces Maghrébins qui décident de tout quitter pour vivre une vie meilleure. 

Sonya Mellah, amoureuse de L’Italie

L’italien, sa langue de cœur

Sonya Mellah est fascinée par l’Italie. Rapidement, elle désire apprendre sa « langue de cœur », celle de la musique et de l’opéra. Sans aucune origine italienne, « l’italien, c’est une vibration mystique, comme un parfum que l’on respire, je le connais déjà ». L’Italie pour elle « c’est la bonne latitude », le bon endroit, le compromis entre la France et l’Algérie. Elle s’y sent bien. « Là-bas, je suis moi-même, personne ne me parle de l’Algérie ou de ma recette de couscous ! »

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La dolce vita italienne 

“ Le cinéma italien m’a donné envie d’être comédienne ” Sonya Mellah affectionne tout particulièrement le cinéma néoréaliste, en noir et blanc, de Federico Fellini ou Vittorio De Sica, et se fascine pour des acteurs comme Marcello Mastroianni, ou par les figures affirmées de Sophia Loren et Anna Magnani. Un jour, Sonya Mellah a un déclic « il faut que je prenne mon destin, que je revienne à la source, et c’est en Italie que cela doit se passer. » Elle part travailler une saison comme barmaid à Portofino. Rapidement, elle se crée un nouveau réseau de milanais, Milan étant le siège de l’audiovisuel. Repérée, elle commence à faire des voix off et des doublages. « J’étais partie pour 6 mois et finalement j’y reste deux ans. J’y vis ma vie rêvée, entre la plage, le Prosecco et ma vespa. En Italie, je ne me suis jamais sentie autant française ». Malheureusement, sa dolce vita italienne est interrompue par un évènement familial. Son père, resté en France, connaît un grave problème de santé. Elle prend la décision de revenir auprès de lui, à Paris, puis de reprendre la fac.  

Incomprise par le cinéma français

Comédienne de théâtre, attirée par la musique, la danse, l’esthétique du cinéma italien, la littérature, elle s’imagine embrasser une carrière d’actrice française. « J’avais étudié les grands textes, Shakespeare, Molière, Racine, je savais dire des alexandrins et je pensais que l’on allait me proposer des rôles dans ce registre-là. » 

Malheureusement, quand elle passe des castings, on ne lui propose que des personnages « très typés ». « Mon premier agent m’envoie sur des castings de films urbains, de banlieue, dans lesquels je me plante complètement, car ce n’est pas mon univers. Je n’y arrivais pas, je n’étais pas armée pour cela. Ironiquement, je ne parlais pas assez bien l’arabe pour jouer les rôles d’immigrés, et j’étais trop française pour incarner la beurette. Dès le départ, je n’ai pas trouvé ma place dans le cinéma français. »

Trop brune, mais pas assez typée, Sonya Mellah se sent complètement incomprise. 

C’est une profonde injustice. En colère, elle songe même à changer de métier. Pour devenir actrice, il faut un esprit endurant « les castings c’est neuf non pour un oui ». Là, elle doit faire face, de surcroît, à un délit de faciès. Elle parvient à jouer dans quelques films, dont le très beau Giulia  de R. Stuart, mais elle reste fâchée avec son image. 

Une carrière dans la voix pour Radio France – Interview Sonya Mellah

La voix de France pour la radio

Elle entame donc une formation « voix », là où personne ne la voit caricaturalement comme la « wesh » ou la « Fatima ». « La voix est une véritable porte d’entrée pour les personnages. C’est la profondeur dont on a besoin aujourd’hui » Quand elle ne joue pas, elle fait donc des voix. Cela compense une grande déception. Le directeur de son école envoie sa maquette sans l’aviser à Radio France. Quelques jours plus tard, elle est rappelée. C’est l’opportunité de rentrer dans une grosse institution avec France Culture, France inter… Elle se demande ironiquement : « Est-ce que cela va me permettre désormais d’être “labélisée” française ? » Sonya Mellah devient un personnage vocal qui transite sur des documentaires sur France inter ou france culture. En fabriquant de l’image par le son, elle se rend compte que « La voix est la chose la plus intime qui soit ». 

Aujourd’hui, Sonya Mellah a la chance d’être une des voix de FIP, France Inter Paris. « Vous n’êtes plus là, vous êtes sur FIP ».

Cette station de radio musicale publique diffuse des musiques variées, éclectique, sans frontières : rock, chanson française, musiques du monde, hip-hop, blues, musiques électroniques, classiques… et fêtera ses 50 ans en janvier prochain.sonya-mellah-radio-FIP-CQO

Sonya Mellah, son premier rôle dans un film italien 

Un jour de hasard, de coïncidence ou de chance, elle reçoit une offre de casting pour un long-métrage italien, Il bene Mio. C’est un premier rôle, alors de prime abord, elle croit que c’est un canular. Heureusement, on la relance et elle part donc faire les essais à Rome. Le réalisateur la choisit. « Huit semaines de tournage en Italie, où tout le monde me chouchoute. Là-bas, j’étais un peu “la tour Eiffel”. Rires 

Sa vie actuelle est à Paris. Maman solo, séparée du papa de sa fille depuis très longtemps, elle élève sa jeune ado, Sara. À seulement 16 ans, celle-ci est enfant du spectacle à l’opéra-comique de Paris. Telle mère, telle fille… est-ce que le talent est héréditaire ?

Oser croire en ses rêves

Celles qui osent interroge Sonya Mellah sur les figures féminines inspirantes. Pour elle, Hannah Arendt est LA femme qui ose. Cette philosophe, qui préférait se définir comme une spécialiste de la théorie politique, a écrit des théories décrivant la nature, le fonctionnement du totalitarisme ou de la culture moderne. Ayant aussi étudié toute l’œuvre du médecin psychiatre Carl Gustav Jung, Sonya Mellah se passionne depuis dix ans dans la poursuite du fil de ses rêves, en cherchant à les interpréter. Écouter le langage de l’inconscient, de la nuit, pour savoir ce vers quoi on doit aller. Elle réalise un vrai travail d’introspection en notant dans ses petits carnets ses rêves. “S’il te plaît Inconscient, envoie-moi mes rêves”.
Cela vous dit d’essayer de croire en vos rêves ?

Sonya Mellah conseille à Celles qui Osent d’oser faire, de ne pas attendre que l’on vienne les chercher, d’arrêter d’attendre entre les désirs et les propositions. La comédienne de talent espère un jour pouvoir réaliser ses films et jouer ses propres rôles. Pour conclure, elle nous cite une très jolie citation de Victor Hugo : “Les plus belles années d’une vie sont celles que l’on n’a pas encore vécues« . 

Un merveilleux avenir s’offre à toutes celles qui osent, nous en sommes convaincues ! 

Violaine B – Celles Qui Osent

 

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travailleuse-sexe-escorte-girl-prostitution-quinquagénaire

Entretien d’une quinqua escort girl

Dans Interview
25 octobre 2020

Oser être travailleuse du sexe à cinquante ans

Attention. Cet article contient des mots ou expressions pouvant être considérés comme grossiers, vulgaires ou choquants, il s’adresse à un public majeur et averti.

La prostitution désigne la pratique sexuelle caractérisée par l’absence de sentiment d’amour dans la possession d’un corps. Elle est attestée depuis si longtemps que certains la qualifient de « plus vieux métier du monde ». On la juge nécessaire, la tolère, la pratique ou on la refoule et la qualifie d’abomination sordide avilissante. D’une manière générale, personne ne l’approuve. En France, les clients sont passibles d’une amende de 1 500 euros à 3 750 euros en cas de récidive. Pourtant, les estimations officielles du nombre de prostituées varient de 30.000 à 40.000.
J’ai pu échanger avec l’une d’entre elles.
Voici l’entretien, sans filtre, d’une travailleuse du sexe quinquagénaire.

J’ai rencontré Cathy autour d’un café. Rapidement, elle m’a mise à l’aise. Tout d’abord, elle ne s’estime pas être une prostituée : elle se qualifie d’escort girl, ou plutôt de travailleuse sociale, vendant du sexe à des hommes “en manque”. Elle n’a jamais racolé dans la rue ou été sous l’emprise d’un proxénète. Malgré tous les risques qu’elle encourt, elle m’a fait confiance et a accepté de m’en dire davantage sur son parcours, ses motivations et ses choix. Pour respecter sa parole et son franc-parler, j’ai retranscrit à l’identique ses propos, parfois crus, pouvant heurter, voire déranger.

Drague, sexe et mobylette : jeunesse abîmée d’une future prostituée

Cathy est née en banlieue parisienne de parents alcooliques, « ronds comme des queues de pelles du matin au soir ». Aînée d’une fratrie de huit enfants, elle se responsabilise très tôt en s’occupant de ses frères et sœurs. Elle arrête ses études après l’obtention de son certificat, car l’école ne la passionne pas beaucoup. Elle s’ennuie. Une seule chose l’intéresse : les garçons. Dès l’adolescence, elle cherche à les séduire, à les provoquer. Elle s’habille court et met en valeur ses beaux yeux : la stratégie est payante, les jeunes hommes cèdent facilement. Un jour, alors qu’elle s’affaire dans les toilettes avec l’un d’entre eux, un surveillant les surprend. La mise à pied du directeur ne l’intimide absolument pas. Elle continue de sortir tous les samedis soir les boîtes de Lille. Elle drague ouvertement. D’ailleurs, elle ne porte jamais de culotte, même à vélo. Dès ses seize ans, elle travaille à l’usine pour y trier le poisson. Elle repasse ensuite les draps dans un grand hôtel lillois. Son décolleté séduit, son patron menace de la licencier si elle ne cède pas à ses avances. Contrariée par tant d’insistance, un soir de pluie, sur sa mobylette, elle percute une automobile. Miraculée, elle n’écope que de multiples fractures aux jambes. Elle ne veut plus revenir dans cet hôtel, mais doit absolument fuir son domicile. Pour trouver un toit, elle frappe à la porte d’un refuge pour enfants mineurs. Son histoire est entendue, elle est accueillie, puis prise en charge par les éducateurs. Le juge pour enfant convoque sa mère et son père, qui arrivent éméchés au rendez-vous. Son enfance difficile lui a apporté beaucoup de maturité, elle sait déjà gérer un budget et un foyer. Elle obtient un studio meublé jusqu’à sa majorité, puis un diplôme d’aide-soignante, pour fuir l’usine et échapper aux cadences répétitives de l’industrie. Elle aime toujours autant la fête et les garçons. Pourtant à dix-huit ans, une rencontre change sa vie…

Patronne de cabaret et mère dE famille nombreuse

À peine majeure, Cathy tombe follement amoureuse d’Adrien, celui qui deviendra le père de ses enfants. Il a quasiment vingt ans de plus qu’elle et gère un cabaret spectacle de strip-tease de nuit. Pour la première fois, Cathy découvre un cocon rassurant dans lequel elle se sent bien. Adrien est généreux, si bien qu’elle dispose de tout l’argent dont elle a besoin. Elle devient sa propre patronne et travaille avec lui la nuit : elle sert les boissons, vérifie les prestations des filles et encaisse les billets. Le cabaret tourne bien « ça gagnait bien, le sexe attire les gros bonnets, les maires, les commerçants fortunés, les trafiquants de drogue aussi… » Elle ne touche pas à tout cela et ne fait pas de strip-tease. Elle, son leitmotiv, c’est l’argent et ses 1500 euros de recette par nuit. Moins d’un an après sa rencontre avec Adrien, elle tombe enceinte d’un premier garçon, puis enchaîne un enfant tous les deux ans. Lui n’en veut pas. Catégoriquement. Il ne les reconnaît pas à leur naissance. Tant pis, elle les assumera toute seules. Il ne s’en occupe pas, mais subvient financièrement aux besoins de la famille. À 30 ans, elle a un déclic « ras-le-bol de cette vie-là, je ne t’aime plus et je te quitte ». Après quatre enfants et dix ans de carrière dans le monde du strip-tease, elle ne souhaite plus faire endurer ce mode de vie à ses enfants. De toute façon, elle ne supporte plus non plus les clients violents ou alcoolisés au bar. Du jour au lendemain, elle s’en va, déménage dans un petit appartement et postule de nouveau à l’usine. Elle gagne subitement très peu d’argent, mais perçoit les allocations de mère isolée, ce qui lui permet de maintenir la tête hors de l’eau. Elle enchaîne les aventures sans lendemain, juste pour « s’entretenir le clito ». Un jour, une amie lui présente son nouveau conjoint, Claude.

Gérante d’un bar à hôtesses et plus si affinités…

Fasciné par la spontanéité de Cathy, Claude quitte son amie et tente de la séduire. La réciproque n’est pas vraiment là. Il ne lui plaît pas physiquement, mais elle a envie de sexe et se laisse attendrir. Elle le quitte, puis « le reprend », plusieurs fois. Claude est fou d’elle, il est gentil avec ses enfants et lui sert de garde du corps. À l’époque, elle vit dans une maison et a besoin de plus d’argent. Elle retrouve dans la précipitation une place de gérante dans un bar de nuit. Tous les soirs, elle se déguise et se maquille en “femme sexy”, car là, on lui demande davantage d’implication dans ses « prestations » : elle doit réaliser des fellations à un maximum de clients. Il faut les inciter à la consommer, qu’ils payent des bouteilles de champagne pour ensuite empocher un pourcentage de bénéfices en cash. Contre 8 bouteilles de champagne à 150 euros par exemple, elle gagne 400 euros net, en une soirée… Elle ne se force jamais, et aime le faire avec plaisir « même si sa gueule ne te revient pas, tu te concentres sur sa bite et tu penses à l’argent. » Toutes les nuits, avec son décolleté ravageur et ses formes généreuses, elle ruine les hommes qui se sont laissés piéger, sans scrupule « les types qui entrent dans ce type d’établissement savent à quoi s’attendre ». Elle tient le rythme en se fixant des objectifs audacieux : 1 000 euros de bénéfices pour les samedis, 400 euros pour les nuits de semaine. Il y a des concurrentes, mais sans se vanter « elles ne m’arrivaient pas à la cheville. J’ai du savoir-faire » le bouche-à-oreille fonctionne ; elle devient rapidement connue dans le milieu. Pas timide ni timorée, elle plaît. Elle distingue le sexe, les sentiments et l’argent. Le sexe est son travail. Point. Son corps est un outil de travail. Elle freine sévèrement ceux qui veulent la pénétrer. Elle vide discrètement les bouteilles qu’elle gagne dans les pots de fleurs, et vérifie constamment que les filles respectent les durées « une fellation, c’est ½ heure, pas plus, faut que ça soit rentable ».

Retour à la vie “presque” normale après la prostitution…

À la quarantaine, elle décide à nouveau de changer de vie : elle embarque Claude et ses enfants pour se rapprocher de sa petite sœur, dans le Sud. Elle a besoin d’une pause dans cette vie « d’oiseau de nuit ». Elle choisit un travail d’aide-soignante dans une maison de retraite. Commence alors une vie « normale », heureuse, avec une grande maison, un jardin et un chien. Claude s’occupe bien des enfants. Il faut croire que Cathy se refuse au bonheur puisqu’elle quitte une nouvelle fois sa stabilité et son cher et tendre compagnon. De nouveau, elle connaît les galères financières. Elle surfe sur internet et s’attarde sur les sites d’escorte girls. Inscrite sous des surnoms évocateurs, elle réalise des photos sexy puis attend que les hommes l’appellent. Quand le téléphone sonne, son discours est prêt. « Bonjour, je fais 95D de poitrine naturelle, je suis épilée entièrement, je prends à pleine bouche, j’adore faire la fellation et je suis très coquine. » Son tarif, c’est 200 euros… de l’heure. Un prix qui dissuade les mauvais payeurs. « La règle du jeu est simple, dès qu’ils éjaculent, la prestation est terminée. » Le client paye toujours avant, en espèce. Elle reçoit chez elle, dans une pièce dédiée. Dans l’ensemble, elle considère que sa clientèle est respectueuse et aimable. Elle reçoit des cadeaux, des fleurs et du champagne. Certains deviennent des amis. D’autres tombent amoureux à leurs risques et périls… car Cathy les rejette tous catégoriquement. Son profil attire tous types de tranches d’âge « des minets de 30 ans aux hommes presque au cimetière ». Pourtant, Cathy est loin d’être conforme aux silhouettes refaites des bimbos des télé-réalités. Elle plaît, car justement, elle assume son âge, ses bourrelets, et son mode de vie. Ces clients cherchent à retrouver du plaisir, de l’écoute, d’oublier leurs problèmes, déstresser du travail, et surtout, sentir qu’ils plaisent encore. Ils aiment se sentir « mâles ». Elle fait souvent « du social », écoute les problèmes conjugaux « ma femme est froide, elle ne veut plus faire de sexe avec moi… » Certains ne payent que pour parler, d’autres la contactent pour une première expérience. Les trentenaires sont friands de femmes âgées, car elles ont plus d’expériences et moins de complexes. Tout en les massant, Cathy écoute, conseille, et se tait. Elle doit rester invisible, discrète. C’est l’amante de tellement d’hommes…

Escort Girl : argent facile, mais mental d’acier

Son métier a énormément d’impact sur sa vision des hommes. Son mantra « Ne baisse jamais la garde, ne fais confiance à personne ». Elle a peur d’être trompée « c’est plus fort qu’eux, ils ont besoin de changer de crèmerie, ils ont le vice en eux ». Le modèle de couple, elle n’en veut plus. Après tout, elle aime trop son indépendance et sa liberté. Son caractère est fort, elle domine tout, de sa liste de course à ses sentiments. Elle ne fera pas la popote pour un bonhomme. Cette vie, c’est son choix. Elle décide de gagner de l’argent de cette façon. Illégalement. Tous ces clients réunis lui apportent tellement qu’un seul homme ne pourra plus la combler. « Être escort à 50 ans, c’est le plus beau métier du monde ! Tu fais du sexe avec des hommes différents, quand tu veux, à domicile. Le jour où je sens que je me force, j’arrête ». Elle gagne bien plus d’argent qu’elle n’en aurait espéré… mais c’est totalement illégal. Elle ouvre sa porte chaque jour, à des inconnus…qui pourraient la dénoncer ou la faire chanter, en guise de représailles. Elle me dit qu’elle n’a pas peur, qu’elle sait se défendre… Chaque prestation lui demande trente minutes de préparation : douche, maquillage, lingerie sexy, talons… selon les désirs des clients. Les préservatifs sont obligatoires. Dans la chambre, l’ambiance est intimiste, entre lumière tamisée et musique sensuelle. Pour les plus courageux, elle pratique la domination. Coup de martinet, cravache, godes-ceintures, gifles… l’homme est à quatre pattes, complètement soumis. Elle les maltraite et les insulte de tous les noms, en enfonçant ses talons aiguilles dans le dos. Certains hurlent. Tant pis. Sur son temps libre, elle continue de fréquenter les clubs échangistes, mais uniquement pour « se détendre » et boire des coupes de champagne. « De la baise, j’en ai ».

À la question est ce qu’il te reste encore des rêves, elle répond : « J’aurais aimé partager ma vie avec un libertin. Si le commerce du sexe devenait légal, je voudrais devenir patronne d’une maison close. » Cathy est une femme de pouvoir. 1,53 m de force et de bonté. De détermination et de tendresse. Une quinquagénaire de caractère, qui a su se forger une carapace pour affronter la dureté de la vie, sans en oublier de savourer, parfois, ses bons côtés…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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1 Comment
    Interview d’Agathe Sorlet, l’illustratrice de l’amour | Celles qui osent says: Reply
    décembre 14th 2020, 10:51

    […] dans les films, eux deux, c’est magique. Ils s’aiment. Comme tout le monde, avant lui, Agathe cherchait l’amour sur Tinder, mais cela n’a pas marché. Elle était attirée par des hommes “cabossés”. Avec son chéri, […]

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