10 livres à lire cet été : la sélection Celles qui Osent

Après une année particulièrement difficile, des mois entre quatre murs, nous avons besoin de nous ressourcer. Pour cela, rien de mieux qu’une pause bien méritée et un peu de lecture en solitaire ! À la maison, en voyage (ou peut-être pas bien loin), profitez de la vie et osez adopter la slow life. Prenez le temps de vous poser et de vous évader grâce à la lecture, l’un des petits plaisirs de la vie. Celles qui Osent a concocté pour vos vacances une sélection de livres incontournables. Sortez vos transats (et vos lunettes de lecture si besoin) ! 

1. Même les anges, Christèle Wurmser

La narratrice de ce livre vient d’être abandonnée par l’homme qu’elle aime. Lâchement, il s’est enfui pendant qu’elle dormait. Elle décide de lui écrire pour lui raconter le manque et ses désillusions ; « aujourd’hui, pour la première fois que nous nous aimons, vous m’avez trahie ». Est-il possible chaque matin de se tenir debout quand on a, en travers du corps, la marque creuse d’un homme absent ? Désespérée, elle s’identifie aux « amantes sacrifiées par l’amour » telles que Bérénice de Racine, celle qui refuse la séparation, s’en scandalise et tente de la retarder. Pour combler le vide et tourner la page, la narratrice s’envole pour la villa Médicis au sein de laquelle elle devient pensionnaire, et expérimente de nouveau l’amour et l’érotisme. 

2. L’idiote, d’Elif Batuman

Université de Harvard, 1995. À 19 ans, Selin, jeune Américaine d’origine turque, commence ses études à Harvard. Elle rêve secrètement de devenir écrivaine. Elle se sent à part, ne maîtrise pas les codes et sa gaucherie lui fait honte. Lors d’un cours sur la littérature russe, elle s’éprend d’Ivan, un homme mystérieux, grand, hongrois. Selin devient alors Sonia et lui écrit des e-mails. Elle déguise ses sentiments à travers un conte entre deux amants de Sibérie. Les deux étudiants entament alors un amour virtuel incandescent, au fil de quatre saisons d’indécision. Que faire de son existence ? Qu’est-ce qu’aimer ? L’auteure pose un regard tendre sur le temps de l’adolescence et ses tâtonnements… 

annonce sortie livre Patiente de Violaine Berlinguet

3. Celle qui nous colle aux bottes, Marine de Francqueville

Cette bande dessinée illustre un débat d’une brûlante actualité, autour des enjeux cruciaux de l’agriculture de demain.

– J’aimerais bien que tu me racontes ton histoire, pourquoi t’es devenu agriculture et tout ça… !

Lien vers des formations en écriture digitale

– Oh là là… mais c’est l’agriculture ton sujet, pas moi !

– Oui… enfin, c’est un peu les deux !

En fin de cursus aux Arts déco, la jeune narratrice de cette histoire noue avec son père, agriculteur, un dialogue inédit autour de la terre et de l’environnement. L’échange, heurté, mais affectueux, trahit vite tout ce qui sépare et peut-être oppose les générations.

Lui, fort de son expérience personnelle, se sent tenu de défendre l’agriculture conventionnelle, même s’il en connaît les défauts : il faut bien faire manger la planète… Elle, pétrie de culture alternative et nourrie des références de l’écologie politique, s’accroche à ses convictions. Et si leurs positions respectives provenaient en partie d’idées reçues ? Et si l’urgence était surtout d’apprendre l’un de l’autre ? 

4. Passé composé, Anne Sinclair

Anne Sinclair, celle qui « a marqué l’histoire de la télévision », revient avec sincérité sur les joies et les orages de sa vie. Elle nous offre à lire ses mémoires, avec franchise et élégance. Anne se définit comme “ femme, mère, Française, juive de gauche, journaliste et plutôt dans cet ordre.” 

« Je me suis longtemps refusée à imiter les confrères qui publient leurs Mémoires, persuadés que leur moi mérite exhibition et que les épisodes de leur vie personnelle ainsi que professionnelle suscitent l’intérêt. Le journalisme est un métier comme un autre et la télévision n’est souvent qu’une usine à baudruches. À tous ceux qui m’interrogeaient à ce sujet, je n’ai cessé de déclarer qu’à ce petit jeu narcissique, on ne me prendrait pas. Publier cet ouvrage m’oblige à manger mon chapeau. Me voici à mon tour piégée dans ce paradoxe : écrire comme tout le monde, en espérant intéresser tout le monde à une vie qui ne serait pas celle de tout le monde. Il faut assumer ses contradictions et ne pas avoir peur de se désavouer. Les personnes que je croise me regardent comme une vieille connaissance à laquelle elles associent deux images contradictoires : la présentatrice d’une émission qui fut célèbre il y a plus de vingt ans et qui demeure dans la mémoire collective ; la femme qui fit, à son corps défendant, des milliers de “une” de journaux à l’occasion d’un scandale planétaire impliquant son mari. Je vais tenter d’être juste. Pas exhaustive, mais sincère. Je parlerai de mes parents, de cette enfance très protégée qui aurait pu mettre hors de ma portée les armes nécessaires pour lutter dans la vie… »

5. Le goût de nos mères, Éva Bettan

Nous cuisinons tous pour de multiples raisons autres que celle unique de s’alimenter pour subsister. Certaines le font pour « tromper le temps qui passe et la vie qui fout le camp. » L’auteure nous propose un recueil savoureux de 70 déclarations d’amour à la cuisine maternelle. « Cuisiner pour les siens revient à leur dire qu’on les aime. » Éva Bettan a voulu garder « le goût de sa mère ». Avec l’âge, Georgette perd le goût de la cuisine, alors sa fille, Éva Bettan, brillante critique de cinéma à France Inter, lui demande ses recettes cultes, telles que les pamplemousses confits et les boulettes à la tomate. Les recueillir est devenu très vite un prétexte pour la faire parler de sa vie : Georgette, une jeune veuve élevant seule ses deux petites filles à Casablanca. À sa disparition, Éva demande à des personnalités et des inconnus de lui confier leur cuisine maternelle. Il y a Caroline, Daniel, Farideh, Roberta, Jean, Pedro, mais aussi Amin Maalouf , Jamel Debbouze, François Morel, Dominique Blanc, Sami Bouajila, Noémie Lvovsky, Michel Leclerc, Jean-Jacques Zilbermann, Claude Lelouch, Cristian Mungiu, Karine Tuil, Nathalie Léger, David Lopez, Valérie Zenatti, Lydie Salvayre, , Akram Khan, Stéphanie Le Quellec, François-Régis Gaudry, Laure Adler, Ivan Levaï, Edgar Morin…

À l’invitation d’Éva Bettan, tous se sont plongés dans leurs souvenirs et certains dans les vieux cahiers de recettes transmis. Ils lui ont livré l’enfance, la tendresse maternelle, le bonheur des rites familiaux, mais aussi parfois des pays que l’on a quittés, des vies bousculées. Karine Tuil livre la recette des boulous de sa mère, Richard Malka déjeune chez la sienne tous les samedis pour la « dafina » ou Élisabeth Scotto raconte « le bonheur parfait » d’étaler la pâte à raviolis avec ses trois sœurs et sa mère. Appétissant, n’est-ce pas ?

6. Le pays des autres, de Leïla Slimani

Le pays des autres est un roman historique traitant de la question de la colonisation en mettant en scène une famille franco-marocaine, « j’ai le sentiment que nous ne pouvons pas vivre ensemble, comprendre notre présent sans nous tourner vers notre passé récent et le regarder en face. » L’auteure s’interroge sur les liens extrêmement forts entre ses deux pays, la France et le Maroc.

L’histoire commence en 1944, quand Mathilde, une jeune Alsacienne, s’éprend d’Amine Belhaj, un Marocain combattant dans l’armée française. Après la Libération, le couple s’installe au Maroc à Meknès, ville de garnison et de colons. Tandis qu’Amine tente de mettre en valeur un domaine constitué de terres rocailleuses et ingrates, Mathilde se sent vite étouffée par le climat rigoriste du Maroc. Seule et isolée à la ferme avec ses deux enfants, elle souffre de la méfiance qu’elle inspire en tant qu’étrangère et du manque d’argent. Le travail acharné du couple portera-t-il ses fruits ? Le récit dépeint également la montée inéluctable des tensions et des violences qui aboutiront en 1956 à l’indépendance de l’ancien protectorat.

Ce livre est le premier volet d’une trilogie : le second se déroulera à la fin des années 60 dans un moment de bascule entre l’âge d’or où la jeunesse issue de l’Indépendance est pleine de rêves et d’espoir. 

7. Dans la maison rêvée, de Carmen Maria Machado

Carmen Maria Machado, écrivaine débutante, rencontre une jeune femme sophistiquée et fascinante. Très vite, cette passion est partagée et elles s’installent ensemble dans leur « maison rêvée » pour vivre pleinement leur amour. Mais ce rêve tourne rapidement au cauchemar quand la compagne de Machado devient jalouse, paranoïaque et violente tant en paroles qu’en actes. Cette « maison rêvée » ne serait-elle pas un piège ou une prison ? Peu à peu, l’autrice s’enferme dans une relation toxique dont elle peine à s’échapper…

Ce livre explore le tabou de la violence conjugale au sein des couples de même sexe, ces histoires qu’on choisit de taire et les voix qu’on ne veut pas entendre… 

8. Les possibles, Virginie Grimaldi

L’auteure nous fait entrer dans l’intimité d’une jeune femme raisonnable contrainte d’héberger un père au comportement immature. Son quotidien très sage connaît quelques turbulences. Jean dépense sa retraite au téléachat, écoute du hard rock, tapisse les murs de posters d’Indiens, égare ses affaires ou cherche son chemin. Juliane veut croire à de l’originalité, mais doit se rendre à l’évidence : il déraille. Comment réagir face à la maladie d’un proche ? Malgré les lendemains qui s’évaporent, elle va apprendre à découvrir l’homme sous le costume de père, ses valeurs, ses failles, et surtout ses rêves. Au fil de scènes de vie souvent cocasses, parfois explosives, va naître une nouvelle relation entre deux êtres qui se ressemblent bien plus qu’ils ne le pensaient. 

9. Haute saison, Adèle Bréau 

L’auteure du best-seller Frangines nous embarque dans un club de vacances à Anglet sur la côte basque, pour une histoire d’amitié et de rédemption. À la réception du Club Océan, Germain accueille comme chaque semaine les nouveaux arrivants. Au milieu des habitués, certains clients goûtent pour la première fois aux « joies du club ». Chantal, qui débarque sans grand enthousiasme avec ses petits-enfants, Matthias, papa solo ayant cédé à l’appel de l’option « mini-club », et Fanny, venue en famille pour tenter de resserrer les liens. Les personnages vont plonger dans un huis clos enjoué. Qu’a-t-on à partager avec des êtres si différents ? Ces vacanciers ,contraints de cohabiter, parviendront-ils à rompre la glace malgré les secrets qu’ils ont emportés dans leurs bagages ? 

10. Le cerf-volant, Laetitia Colombani

Laetitia Colombani narre la rencontre inoubliable et réparatrice entre une femme, une jeune fille et une enfant au milieu d’une Inde tourmentée.

Après un drame, Léna décide de tout quitter et entreprend un voyage en Inde, au bord du Golfe du Bengale, pour tenter de se reconstruire. Sur la plage, chaque matin, elle aperçoit une petite fille, seule, qui joue au cerf-volant. Un jour, emportée par le courant, Léna manque de se noyer. La fillette donne l’alerte et elle est miraculeusement secourue par la Red Brigade, un groupe d’autodéfense féminine. En voulant remercier l’enfant, Léna découvre que la petite travaille sans relâche dans le restaurant d’un cousin qui l’exploite. Elle n’a jamais été à l’école et s’est murée dans un mutisme complet.

Jadis enseignante, Léna se met en tête de lui apprendre à lire et à écrire. Ce récit mêle l’espoir et la colère, la volonté face aux traditions, mais aussi le rêve de changer la vie par l’éducation.

 

Notre sélection touche à sa fin, en espérant qu’elle ensoleillera vos vacances… Celles qui Osent vous souhaite le plus reposant et solaire des étés ! Belle lecture à toutes. s

 Violaine B., pour Celles qui Osent

Celles qui osent instagram
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