Jacinda Ardern, Première ministre « modèle » 

« En tant que petite fille, je n’ai absolument jamais grandi en me disant que mon genre allait m’empêcher d’accomplir ce que je voulais dans la vie…« . Celle qui a osé prononcer ces mots, c’est Jacinda Ardern, Première ministre de Nouvelle-Zélande. Le pays a d’ailleurs été le premier, dès 1893, à attribuer le droit de vote aux femmes. Pourquoi la considère-t-on comme une « Première ministre modèle » ? Celles qui Osent vous raconte son histoire….

Jacinda Ardern, de son enfance à ses débuts en politique

Une jeunesse engagée

Jacinda Ardern naît à Hamilton, en Nouvelle-Zélande, le 26 juillet 1980. Elle grandit ensuite entre Morrinsville et Murupara. Fille unique, elle est élevée par des parents de religion mormone. Son père est un officier de police et sa mère est cuisinière dans une cantine scolaire. Elle prend conscience très tôt des inégalités sociales qui peuvent exister et décide alors de devenir représentante des étudiants de son école. Grâce à sa détermination, elle obtient du conseil d’administration que les étudiantes soient autorisées à porter des pantalons. Elle décroche, à la même période, son premier travail dans un restaurant. À 18 ans, elle rejoint le parti travailliste, recrutée par sa tante Marie Ardern. Ses études terminées, elle travaille pour Phil Goff, Ministre des Affaires étrangères et pour Helen Clark, Première ministre. Trois ans plus tard, elle décroche un diplôme de Sciences politiques et relations publiques.

Jacinda Ardern a 25 ans lorsqu’elle décide de quitter l’église mormone. Elle vit, à cette époque, avec trois amis homosexuels et ne se sent plus en accord avec cette religion, qu’elle juge homophobe. En 2006, elle part à New York pour travailler bénévolement dans une soupe populaire. Elle œuvre également dans une association de défense des droits des travailleurs. Jacinda s’installe ensuite à Londres, où elle devient conseillère de Tony Blair, Premier ministre britannique. Lorsqu’elle revient en Nouvelle-Zélande en 2008, elle est nommée membre du parti travailliste, au sein du parlement et en devient la plus jeune représentante. 

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Femme politique et maman à la fois 

À 37 ans, Jacinda est élue Première ministre de son pays, ce qui fait d’elle l’une des plus jeunes chefs d’État. C’est également la troisième fois qu’une femme occupe ce poste en Nouvelle-Zélande. En janvier 2018, elle annonce qu’elle attend un enfant de son compagnon, Clarke Gayford. Elle reçoit des critiques concernant sa capacité à gouverner le pays, mais répond à la presse que ce n’est pas la première femme à devoir s’occuper d’un bébé et à travailler en même temps. Elle accouche en Juin 2018, d’une petite fille appelée Neve. C’est la deuxième fois, dans l’Histoire, qu’une chef d’État devient mère durant son mandat. Lors d’une conférence de presse, Jacinda encourage tout le monde à faire ce qui lui plaît, sans devoir choisir entre carrière ou famille… Elle reprend le travail six semaines après son accouchement et participe à l’assemblée générale des Nations Unies à New York, quelques mois plus tard, entourée de son compagnon et de sa fille.

Jacinda Ardern, une parfaite gestion des crises

Compatissante lors de l’attentat de Christchurch

En mars 2019, un attentat a lieu à Christchurch, visant deux mosquées. Le bilan fait état de 51 morts et du même nombre de blessés. En une dizaine de jours seulement, Jacinda Ardern fait changer la loi en interdisant la vente et le port d’armes en Nouvelle-Zélande. Les armes déjà en circulation feront partie d’un programme de rachat. Elle se montre alors d’une détermination exemplaire dans sa gestion de la crise. Lorsqu’elle prend la parole et choisit de ne pas prononcer le nom du terroriste, mais plutôt celui des victimes,  elle fait preuve d’une réelle fermeté. Lors de l’hommage aux victimes où, en signe de respect, elle décide de porter le voile, la Première ministre manifeste une compassion sans pareil. Ses prises de décision rapides sont saluées dans le monde entier, et relayé sur les réseaux sociaux. Un mois après l’attentat, le magazine américain Fortune la désigne deuxième meilleure leader au monde. Le King Center, centre social américain dédié à la mémoire de Martin Luther King, écrit sur Twitter : « Voici un leader qui répand l’amour en Nouvelle-Zélande. La Première ministre Jacinda Ardern, c’est ce dont le monde a besoin ».

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Réactive face à la COVID-19

En avril 2020, Jacinda Ardern annonce qu’elle et son gouvernement vont réduire leur salaire de 20 % pendant six mois, afin de soutenir les personnes touchées économiquement par la COVID-19. C’est l’une des premières chefs d’État à avoir adopté des mesures restrictives et à avoir déclaré le niveau d’alerte maximal dans le pays, malgré le faible nombre de cas. Durant le confinement, Jacinda a partagé son quotidien sur les réseaux sociaux, en apparaissant souvent dans des tenues décontractées. Elle a ainsi apporté une dose d’humour et d’optimisme aux Néo-Zélandais, leur permettant également de lui poser des questions sur la crise sanitaire, entre autres. Lorsque le journal britannique The Guardian demande à ses lecteurs quelle est la personnalité en qui ils ont eu le plus confiance durant la crise sanitaire, ils sont nombreux à répondre Jacinda Ardern…

Ce 26 janvier 2021, la Première ministre a annoncé, après un nouveau cas de COVID-19 dans le pays, une fermeture prolongée des frontières jusqu’à ce que les campagnes de vaccination puissent montrer des résultats satisfaisants. 

Jacinda Ardern, Première ministre néo-zélandaise modèle

Des prises de décision bienveillantes 

Afin d’apporter son soutien aux Maoris, la Première ministre souhaite rendre obligatoire l’apprentissage de la langue d’origine dans toutes les écoles du pays. L’objectif est que dans une vingtaine d’années, une partie de la population néo-zélandaise puisse connaître les bases de la langue maorie. 

Concernant l’avortement, considéré comme un délit et pouvant entraîner une peine de plusieurs années de prison, Jacinda Ardern a permis une modification de la loi. Ainsi, l’avortement est maintenant autorisé en Nouvelle-Zélande, sans aucun risque d’encourir une quelconque peine ou amende. 

Elle envisage également la mise en place d’une semaine de quatre jours et de la création de nouveaux jours fériés. Cette décision a été prise dans le but de relancer l’économie et le tourisme du pays, suite à la crise de la COVID-19. Cela permettra aussi aux Néo-Zélandais de profiter davantage de leurs proches, de la nature et de tout ce que le pays peut leur offrir. 

Enfin, en début d’année, la Première ministre a décrété, au Parlement, un état d’urgence climatique. Elle a insisté sur le fait qu’il était nécessaire d’agir rapidement, pour le bien des générations à venir. 

Un gouvernement sous le signe de la diversité

Jacinda Ardern, tout juste réélue Première ministre, a constitué un nouveau gouvernement, plutôt hétéroclite. En effet, il est composé de huit femmes sur les vingt postes disponibles. 25 % des élus sont représentés par les Maoris et 14,3 % par les personnes LGBTQIA. Le vice-premier ministre, Grant Robertson, est la première personne homosexuelle à occuper ce poste. Il aura donc la lourde responsabilité de remplacer au pied levé la Première ministre, en cas de besoin. Nanaia Mahuta, quant à elle, devient la première femme maorie ministre des Affaires étrangères. Présente au Parlement depuis de nombreuses années, elle souhaite apporter plus de visibilité à sa communauté. Chris Hipkins, anciennement ministre de la Santé, se voit confier le poste de ministre de la réponse au COVID-19, la gestion de la pandémie étant devenue la priorité. Jacinda a tenu à préciser qu’elle avait choisi son gouvernement au mérite, mais qu’elle était fière que la Nouvelle-Zélande soit reflétée à travers ses élus. Ils apporteront tous un plus au sein du gouvernement, qu’elle aimerait voir soudé et empathique. 

Jacinda Ardern remporte haut la main les élections du 17 octobre 2020, permettant à son parti d’obtenir la majorité absolue au Parlement. Cela n’avait pas eu lieu depuis 1996… Sa popularité s’explique par ses qualités incontestables de leadership, de diplomatie et de pragmatisme. Authentique, inspirante, tels sont les mots utilisés par ses semblables pour décrire Jacinda Ardern, Première ministre, femme et maman exemplaire…

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Sabrina Monnet, pour Celles qui Osent.

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