Clem et Mumu, les digital nomads qui voyagent en roue libre

Clem et Mumu ont la trentaine, sont franco-canadiennes et travaillent en tant que free lance. Elles sont aussi passionnées de voyages et après avoir démissionné de leur job respectif, elles ont fait un tour du monde puis se sont lancées dans la reconversion d’un bus scolaire en studio vidéo qui les accompagnera dans leurs prochains voyages. Sur leur blog voyage en roue libre, elles racontent leurs aventures et donnent des conseils pour se lancer en tant que free lance et devenir digital nomads. Le but ? « Travailler depuis ton canapé ou sur une plage au Costa Rica ».

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La genèse de Clem et Mumu

Petite, Clem avait déjà beaucoup de projets. Elle s’amusait à jouer la mini-entrepreneuse dans sa chambre : organiser sa bibliothèque, vendre des maisons, devenir artiste… 

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J’adorais apprendre et j’étais très curieuse. Tous les étés, j’achetais le cahier de vacances du niveau d’au-dessus pour prendre de l’avance sur l’année scolaire à venir.

Le beau-père de Clem était entrepreneur, et sa mère peintre en décors. Ses parents lui ont donné le goût du travail et de la persévérance. Ayant grandi dans une fratrie de six enfants, elle a su dès l’enfance hausser la voix et s’affirmer face à autrui.

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Pour ce qui est de Mumu, elle se décrit comme :

Assez turbulente. J’aimais être dehors, aller découvrir mon quartier. J’étais une petite aventurière et j’allais souvent dans les endroits interdits. Mon père était chef d’entreprise dans le milieu du transport, et ma mère était employée de bureau à l’URSSAF. Je n’ai jamais été poussée vers l’entrepreneuriat. En revanche, c’était de grands voyageurs et ils m’ont réellement transmis le goût du voyage. 

Quand on regarde le travail de Clem et Mumu, on a l’impression que rien n’est impossible : quitter son travail pourtant confortable et sécuritaire, faire un tour du monde, retaper entièrement un bus… Elles ont en effet acheté un vieux bus scolaire qu’elles ont entièrement refait, en n’ayant pourtant aucune connaissance en mécanique. 

Au Québec, il n’est pas rare de voir des femmes faire des métiers qui sont traditionnellement réservés aux hommes. La construction, les garages, les chantiers… D’où le fait qu’on n’a jamais eu de barrières à faire ce que l’on veut, même si ce sont des prérogatives habituellement réservées aux hommes. Est-ce qu’acheter un bus, ça se fait ? Est-ce qu’apprendre à souder, ça se fait ? Est-ce que faire un tour du monde, ça se fait ? Si oui, alors pourquoi ne pas s’y mettre ?

Clem ajoute également qu’être indépendante a toujours été très important pour elle et sa famille, à tel point que sa mère lui avait interdit d’avoir un tamagotchi (vous savez, ces petits animaux de compagnie virtuels dont on doit s’occuper pour les maintenir en vie et en bonne santé) !

Des digital nomads qui osent 

C’est important d’oser. Dans la vie, si tu attends que les choses arrivent, il ne se passe rien. Mais il faut aussi s’intéresser aux autres ! Dans la vie, tout est fondé sur un échange. (Mumu)

Il faut être active. Si tu n’oses pas, tu ne vas nulle part. Mumu et moi sommes introverties à l’origine, et oser nous permet de travailler sur ça. Quand j’étais en classe de 1ère, j’ai osé changé de filière et d’établissement. J’ai refusé de faire une 1ère S, j’ai changé de lycée et j’ai eu mon bac haut la main. C’était le premier pas ! Je me suis dit que c’était un bon départ.

Oser n’est pas forcément associé à la prise de risque et au danger. D’après Clem et Mumu, les situations compliquées et les risques inutiles ne sont pas nécessaires. Quand elles sont sur le point d’oser, elles analysent le projet en amont et essayent d’anticiper les potentiels problèmes à venir. 

Clem et Mumu ont été expatriées, ont fait un tour du monde, ont lancé la chaîne YouTube « Les petits aventuriers », une chaîne culturelle et ludique pour enfants afin de leur permettre de découvrir le monde, sont devenues digital nomads. L’idée est venue à Clem quand elle faisait de petites vidéos pour ses neveux qui ont adoré. La chaîne est alors devenue « un projet vitrine ».

L’aventure Elva 

Il y a trois ans, Clem et Mumu ont acheté un vieux bus Mercedes qu’elle ont appelé Elva et qu’elles ont entièrement retapé pour en faire un studio vidéo et un lieu de travail, tout en le rendant fonctionnel pour leurs voyages. Le but : allier leurs passions professionnelles et leur goût de l’aventure, et pouvoir s’épanouir en tant que digital nomads.

L’idée c’est de pouvoir utiliser le bus comme un espace de travail. Il va aussi nous permettre d’avoir un espace de projection : on va projeter la websérie des Petits aventuriers sur le bus pour faire comme un cinéma en plein air, et l’intérieur sera dédié à certaines parties du tournage, au montage… En plus de cela, c’est un bus scolaire donc il y a vraiment un lien avec l’éducation. Puis ça sera aussi un espace de formation où l’on pourra former les gens sur les contenus créatifs. Enfin, ça sera un espace de vie parce que le but est quand même de vivre dedans quand on voyage !

La première destination d’Elva sera le Canada, là où vivent Clem et Mumu qui rêvent depuis qu’elles se connaissent de traverser le pays. Elles envisagent de retourner aux États-Unis, où elles ont été lors de leur premier tour du monde, puis peut-être de descendre jusqu’au Mexique.

Clem et Mumu : le duo des digital nomads de choc 

Comment faire pour travailler à deux sans se disputer ? Comment se supporter à longueur de temps ? Clem et Mumu, qui travaillent ensemble depuis 2013, semblent inséparables et complémentaires. On leur a demandé leur recette secrète :

On connaît nos forces et nos faiblesses et on a l’avantage d’être très complémentaires. Par exemple, je ne suis pas douée en ce qui concerne la logistique et l’organisation. En revanche, je suis à l’aise avec la technologie, ce qui n’est pas du tout le cas de Mumu !

On échange beaucoup sur notre travail, et on se dit les choses quand ça ne va pas. On se fait confiance aussi. L’une de nous peut partir une semaine et l’autre peut continuer à assurer les projets.

Avec la crise du covid, la vie à Montréal a été très différente, les restrictions au Canada étant plus strictes qu’en France. L’année passée a été studieuse et consacrée à plusieurs projets : entre contrats de free lance, chaîne YouTube, restauration d’un bus… Malgré tout, cela reste des projets passions, à tel point que Mumu déclare que « c’est quand même rare qu’on n’ait pas envie de travailler. »

Des femmes qui osent ? Clem et Mumu en ont plusieurs en tête : Alexandra David-Néel, première femme à avoir voyagé seule au Tibet (dont on vous avait déjà parlé dans notre article sur les femmes voyageuses), l’aviatrice Amelia Earhart, première femme à avoir traversé l’Atlantique en avion en solitaire, Ella Maillart, qui a parcouru l’Asie Centrale dans les années 1930…

Un coup de coeur artistique ou politique ? Pour Clem, c’est Pénélope Bagieu et son livre Culottées, « un bon moyen de mettre en avant les histoires des femmes qui osent ». Pour Mumu, elle pense à « Paul Nicklen, un biologiste et photographe animalier qui travaille pour la National Geographic Society. » 

Une femme que Mumu aimerait voir dans Celles qui Osent : Sarah Marquis, une aventurière suisse. En ce qui concerne Clem, elle nous parle de Paula Scher, une graphiste, peintre et designer américaine qu’elle admire particulièrement.

 

Pour aller plus loin : le site de voyage-en-roue-libre

L.F et Victoria Lavelle, pour Celles qui Osent

Celles qui osent instagram
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