Katherine Johnson, talentueuse mathématicienne afro-américaine à la NASA

Connaissez-vous Katherine Johnson ? Ingénieure spatiale et mathématicienne de la NASA, elle est l’une des trois héroïnes mises à l’honneur dans le film Les figures de l’ombre. Cette femme afro-américaine inspirante a eu une carrière extraordinaire et s’est imposée dans un contexte historique ségrégationniste. Elle a su briser les préjugés raciaux et misogynes de l’époque. Ses calculs et travaux ont permis à la NASA de progresser dans son projet de vol habité vers la Lune. Découvrons dès maintenant la biographie de Katherine Johnson : son enfance, ses études et sa carrière.

L’enfance et les études d’une future scientifique reconnue

Katherine Johnson, une élève brillante

Katherine Johnson est née en 1918 dans la ville de White Sulphur Springs en Virginie-Occidentale. Ses parents, Joylette et Joshua Coleman ont quatre enfants, Katherine est la cadette. Sa mère est enseignante et son père est fermier, il a un don pour les mathématiques et peut calculer de tête la quantité de bois qu’il peut retirer d’un arbre rien qu’en le regardant. Très tôt, les parents de Katherine s’aperçoivent qu’elle a hérité des capacités de son père. Elle compte absolument tout et pose sans cesse des questions. Elle excelle à l’école et saute du CE1 au CM2.

On est en pleine époque de ségrégation raciale. La seule école de la région réservée aux noirs s’arrête à la sixième. Les parents Coleman tiennent à ce que leurs enfants continuent leurs études. Ils déménagent alors près de Charleston à 200 km de chez eux pour qu’ils puissent aller à l’école.

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Katherine obtient son bac à 14 ans. Elle entre à la Faculté d’État de Virginie-Occidentale en 1933 avec une bourse d’études grâce à ses excellents résultats. Les cours de mathématiques sont dispensés par un brillant professeur, WW Schieffelin Claytor, troisième Afro-Américain à avoir obtenu un doctorat en mathématiques. Il sera son mentor pendant ses années de lycée. Katherine finit si vite le programme qu’il doit créer un cursus avancé rien que pour elle. Selon lui, elle « ferait une bonne chercheuse en mathématique » et il « allait la préparer à cette carrière ». Ils savent cependant que les chances de trouver du travail dans ce domaine sont quasiment nulles pour une femme noire.

Une opportunité d’études supérieures

Elle obtient son diplôme en 1937 et devient enseignante à Marion. C’est dans cette ville qu’elle rencontre son mari Jimmy Goble. En 1940, elle quitte son poste de professeure pour s’inscrire au programme d’études supérieures en mathématiques de la prestigieuse West Virginia University. Elle apprend qu’elle est enceinte après la première session et décide d’arrêter les cours pour se consacrer à sa famille.

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En 1952, lors d’une réunion familiale, son beau-frère lui parla d’une institution gouvernementale à Hampton qui engage des femmes noires comme mathématiciennes. À l’époque, Katherine et Jimmy gagnent modestement leur vie, leurs filles grandissent et ils savent que leurs salaires deviendront insuffisants. Elle postule et sa candidature est acceptée.

Une carrière impressionnante de mathématicienne à la NASA

Un début de carrière prometteur

En 1953, elle est recrutée en tant qu’« ordinateur à jupe », comme elle le dit, par le centre de recherche en aéronautique attaché à la National Advisory Committee for Aeronautics (NACA). Elle y gagne le triple de son salaire d’enseignante. Seulement six mois plus tard, elle obtient une promotion et est affectée à une équipe d’ingénieurs. Pendant ses quatre premières années à la NACA, elle travaille principalement sur des calculs en relation avec les boîtes noires des avions. Son mari meurt d’un cancer en 1956. Cette perte est très difficile pour Katherine et ses filles.

Vers 1957, à l’époque de la guerre froide, les Soviétiques ont une longueur d’avance sur les Américains et lancent le premier satellite artificiel de la Terre, Spoutnik. C’est un choc pour les Américains qui tiennent à être pionniers dans la conquête spatiale. C’est dans ce contexte qu’en 1958, le gouvernement fusionne différentes structures, dont la NACA, pour former la National Aeronautics and Space Administration, ou NASA.

Une femme reconnue pour son travail exemplaire

Sa maîtrise de la géométrie analytique lui permet de prendre une place importante dans le travail sur le programme Mercury. Elle rédige un compte rendu avec l’ingénieur Ted Skopinski, c’est la première fois qu’une femme est auteure d’un rapport de recherche. Elle s’appelle encore Katherine Goble à l’époque, mais se marie avec James Johnson en 1959. C’est sous le nom de Katherine G. Johnson qu’elle signe ce rapport qui aidera à guider la NASA dans sa course à l’espace et celui avec lequel elle sera connue pour son travail.

En 1962, la NASA prépare la mission orbitale de l’astronaute John Glenn. C’est les ordinateurs qui font les calculs de trajectoires désormais. Cependant, il n’est pas prêt à confier sa vie aux machines à calculer. John Glenn demanda à ce que Katherine Johnson vérifie elle-même les chiffres. « Si elle décrète qu’ils sont justes, déclara-t-il, je suis prêt à y aller ». C’est ce qu’elle fait, et c’est le travail pour lequel elle est la plus connue du grand public.

Pour cette mathématicienne de la NASA, son plus grand apport à l’exploration spatiale reste ses calculs de trajectoires qui ont contribué au succès de la mission Apollo 11 en 1969 qui a permis à des hommes de se poser et marcher sur la lune pour la première fois. Elle prend sa retraite en 1986 après 33 ans de carrière à la NACA-NASA.

La biographie de Katherine Johnson, un parcours de vie inspirant

Margot Lee Shetterly, fille de l’un des premiers ingénieurs noirs ayant travaillé à la NASA, a retracé l’histoire de Katherine Johnson et de ses collègues afro-américaines dans son livre Les figures de l’ombre. L’ouvrage met en avant les calculatrices de couleurs au sein de la NASA et nous replonge dans le contexte ségrégationniste de l’époque. Le livre a été adapté en film par Théodore Melfi en 2015 où il met à l’honneur Dorothy Vanghan, Katherine Johnson ainsi que Mary Jackson. Katherine Johnson inspira également l’écrivaine française Carole Trébor pour son roman Combien de pas jusqu’à la lune paru en 2015.

Le 24 novembre 2015, le président Barack Obama remet à Katherine Johnson la Médaille présidentielle de la Liberté qui est la plus haute décoration civile des États-Unis. Ensuite, en 2017, un nouveau centre de calcul est inauguré à la NASA et est baptisé le Katherine G. Johnson Computational Research Facility. Elle meurt le 24 février 2020, alors âgée de 101 ans.

Membre d’Alpha Kappa Alpha qui soutient les actions des femmes afro-américaines, Katherine Johnson milite pour l’égalité raciale depuis son plus jeune âge. Elle fait partie de ces femmes inspirantes qui ont œuvré pour changer le monde. Cette mathématicienne de la NASA a également ouvert la voie vers les métiers scientifiques aux jeunes filles. Si vous avez aimé cette biographie de Katherine Johnson, vous aimerez aussi celle de Margaret Hamilton qui a également travaillé à la NASA.

Élodie Caron, pour Celles qui Osent

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