Apparence physique et réussite : peut-on réussir quand on est moche ?

Ce qui est beau est bon. Vous ne me croyez pas ? Vous pensez que la beauté est subjective et que la réussite sociale n’a aucun rapport avec le physique ? Laissez-moi tout de suite vous convaincre du contraire avec cet article qui valide scientifiquement les affirmations d’Aristote, à savoir que « la beauté est une meilleure recommandation que n’importe quelle lettre« .

Pas le temps de lire, vous préférez nous écouter ?  Détendez-vous, nous lisons nos articles pour vous ! Lien ci-dessous :

Qu’est-ce que la beauté ?

Si je vous demande qui est la plus belle femme du monde, une image vous viendra certainement en tête. Alors, qui est cette femme ? Est-elle brune, rousse ou blonde, mince ou potelée, jeune ou vieille ? Comment sont ses yeux, la courbe de ses sourcils, l’épaisseur de ses lèvres ?
Nos sociétés occidentales valorisent aujourd’hui les corps minces, les visages jeunes au teint frais et les grands yeux ; pourtant, cela n’a pas toujours été le cas, il fut une époque où les silhouettes potelées étaient davantage appréciées que les maigrichones.

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La beauté répond donc à une norme culturelle, mais pas que. Si l’on se penche sur les critères de beauté en fonction des zones géographiques et des époques, on se rend compte que la rareté est souvent synonyme de beau. Ainsi, en période de disette, les personnes rondelettes avaient la côte, à l’inverse, en période d’abondance comme aujourd’hui, les minces sont considérées comme plus jolies !

Les différences culturelles peuvent aussi nous étonner et nous interroger : qui trouverait de nos jours qu’une femme girafe, une femme à plateau, une vénus hottentote ou encore, les pieds bandés des Chinoises sont jolis ?

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Et, clin d’œil aux hommes « peu gâtés par mère Nature » (j’ai volontairement choisi cette expression dénigrante pour ironiser), sachez que les petits zizis étaient fortement appréciés durant l’Antiquité (chacun son tour, pas de jaloux !) 😉

Si l’on se base sur des études scientifiques et neutres, il semblerait que les 3 critères principaux pour définir si une personne est belle ou non sont :
– la différence sexuelle ;
– la jeunesse ;
– la symétrie verticale.
En conditions expérimentales, les personnes considérées comme belles entraînent l’activation de zones du cerveau liées à la récompense et au plaisir : le beau fait du bien.

C’est une évidence, nous sommes tous influencés par notre environnement et les normes de beauté qui nous entourent. Ainsi, les stars vérifient qu’elles « passent bien » à la télé, on élit la femme la plus belle pour en faire une miss, on vend des crèmes, des shampoings et des produits cosmétiques pour tenter d’être plus beaux et ralentir le vieillissement, dans le but de se rapprocher le plus possible d’une norme qui nous est finalement imposée… mais ce n’est pas tout ! et c’est là que ça devient intéressant.

Les nourrissons de 3 jours sont plus sensibles aux jolis visages

Pour la petite anecdote rigolote, figurez-vous qu’un ancien compagnon m’a dit un jour que nous n’avions pas le même « capital beauté ». Je lui ai donc demandé de développer, il m’a répondu qu’il était beaucoup plus beau que moi et que ça créait un déséquilibre dans le couple ! (LOL)
Suite à ce petit échange instructif, j’ai partagé l’avis de mon conjoint avec l’une de mes collègues à la machine à café, puis je lui ai posé cette question : « tu trouves que notre couple est choquant, que je suis vraiment moche par rapport à lui ? », elle me répondit que non dans un rire étouffé (en même temps, elle n’allait pas me répondre « mais graaaaave ! ») et m’incita à lire le livre Le poids des apparences de Jean-François Amadieu.
Dans ce livre qui traite de la corrélation entre l’apparence physique et la réussite, des dizaines d’exemples sont donnés… et je vais en partager quelques un avec vous, car je les trouve vraiment surprenants !

Une étude de Scania de Schonen, directrice de recherche au CNRS, a montré que les nourrissons de 3 jours fixent plus longtemps les visages considérés comme beaux par les adultes. Pourtant, ils sont encore vierges de toute influence culturelle ou sociale. Pour aller plus loin, Marilou Bruchon-Schweitzer, professeure de psychologie à l’université de Bordeaux et auteure de plusieurs livres sur le sujet s’est « amusée » à analyser les comportements des adultes avec les jolis bébés. Là encore, les différences sont nettes : ceux qui ont de beaux visages sont mieux traités par les puéricultrices à la crèche et leurs mamans jouent plus avec eux ! À l’école, ils deviennent plus facilement les « chouchous », on les place au premier rang, ils ont plus d’amis et, à capacités égales, ont de meilleures notes.
Ces traitements de faveur ont un effet positif sur les enfants beaux : ils développent davantage de confiance en eux : ils se sentent aimés, appréciés, reconnus. En grandissant, ils s’entourent d’amis qui leur ressemblent et se mettent en couple avec une personne qui a un « capital beauté » équivalent (d’où le prêt de livre par ma collègue ;-)).

 

Laideur et discriminationS…

Daniel S. Hamermesh, économiste de renom, a révélé dans l’une de ses études que les personnes considérées comme belles reçoivent un salaire de 10 à 15 % supérieur à compétences égales (soit une différence de 230 000 dollars au cours d’une vie). Par ailleurs, il a démontré qu’aux États-Unis, un homme marié à une femme blonde (critère de beauté outre-atlantique) reçoit en moyenne + 6 % sur son salaire.
On remarque aussi que les adultes considérés comme beaux ont beaucoup plus de chances de recevoir des réponses à leurs envois de CV que ceux considérés comme moches.
Taille, poids, âge, teint… tout est pris en compte. L’amalgame est frappant, nous avons tous tendance à faire le lien entre une personne belle et une belle personne, pourtant, cela ne va pas forcément de pair ; les scientifiques ont donné un nom à ce phénomène, il s’agit de « l’effet de Halo ». Je vous invite vivement à écouter cette vidéo qui vulgarise le terme et montre, par exemple, le succès des gens beaux sur les sites de rencontre ou encore, la corrélation entre la taille et le pouvoir.

Vous pouvez aussi jeter un œil à cette étude : « Les médecins grands et beaux sont-ils plus souvent perçus comme de « grands » médecins ? ? » (je vous laisse imaginer les résultats).

Le fait que les belles personnes soient valorisées est entré dans les moeurs, je me souviens qu’à la fac, trois de mes copines grandes et belles partaient chaque année se faire 3 sous comme hôtesses à Roland Garros. Du haut de mes 1m65, j’étais refusée d’office et devais me déguiser en cannette pour distribuer des verres d’Ice Tea afin de payer une partie de mon loyer. Cela ne m’avait pas du tout choquée à l’époque.

Dans l’inconscient collectif, une Miss France est « gentille » et diffuse le bien. Elle est trimballée partout, tout au long de l’année et doit correspondre parfaitement à l’idée que le monde s’en fait : elle est jolie, donc gentille, donc fragile… Par ailleurs, on considère également que les moches sont jalouses et donc frustrées, méchantes, frigides et tout ce qui va avec.

Quand on est moche, on est méchant !

C’est en lisant et relisant Cendrillon à mes filles que je me suis rendu compte de l’absurdité du conte remanié. J’ai aussi réalisé que j’entretenais ces foutus stéréotypes parfaitement ancrés en moi et que je les partageais avec mes propres enfants.
Déjà, je ne peux m’empêcher de faire une voix nasillarde et chevrotante à Javotte et Anastasie, les deux « méchantes soeurs » (brunes évidemment) qui sont « aussi laides que méchantes » (et « cerise sur le pompon », elles ont de grands pieds tout berk). Ensuite, je fais une voix toute douce à Cendrillon, cette (pauvre) jeune femme aux formes parfaites, à la blondeur éclatante et à la fragilité évidente.
Je leur raconte cette belle histoire avant de les coucher, celle d’une fille très jolie « avec un cœur d’or » (elle est même pote avec les oiseaux et les souris, c’est dire !) maltraitée par des femmes disgracieuses (et donc, forcément jalouses). Dans sa misère, une vieille femme avec une bonne bouille bien potelée la ressappe vite fait à coup de « Salagadou la Minchikabou, la bidiliba bidibou » eh hop, alors que tout le monde s’en foutait, elle devient « la plus belle du bal » et le Prince « la fait danser au son des flûtes et des violons » (oui, j’avoue, je la connais par cœur, j’ai le CD de l’histoire dans la voiture).
Bref, une fois qu’elle a été relookée, Cendrillon est sauvée par le Prince (lui aussi est super canon, donc pas besoin de réfléchir 3 h avant de se marier, hein). Et là, « ils vécurent heureux dans leur grand château ». Ah oui, et bien entendu, Javotte et Anastasie viennent fayoter une fois que Cendrillon est devenue princesse…

Il faut tout de même que je m’appuie sur des sources un peu plus fiables. Je vais donc vous parler rapidement de Cesare Lombroso. Ce médecin italien du XIXe a rédigé un rapport sur la propension à la criminalité. D’après-lui, un menton fuyant, de larges mâchoires, des jambes courtes, un visage asymétrique ou encore, un torse poilu étaient autant de signes de dangerosité d’un individu. Durant des années, ses études ont été prises au sérieux par les scientifiques.
Aujourd’hui, plusieurs études ont prouvé qu’à délit égal, les personnes considérées comme belles sont jugées moins sévèrement.
Aux États-Unis, trois criminologues ont lancé une étude pour vérifier une fois de plus l’impact du physique sur l’inconscient collectif. Pour ce faire, ils ont montré des photos d’hommes jeunes à un panel de personnes neutres. Résultat : les plus laids étaient considérés comme plus dangereux.

L’idée que les personnes laides sont méchantes est imposée par notre société, il suffit de se pencher quelques minutes sur le sujet pour remarquer que « les méchants » (dans les Disney et la plupart des histoire antécédentes aux années 2000) sont moches. Trouvez-moi un méchant qui n’a pas un nez crochu, qui n’est pas obèse, qui n’est pas tout petit et / ou tout maigre avec une voix ultra aiguë… Il y a la belle-mère de Blanche-Neige (qui devient moins belle lorsqu’elle vieillit), mais sinon… (?).

Même la Bête dans « La Belle et la Bête » n’est pas un vrai moche ! En fait, avec l’amour, il redevient beau (sa vraie nature évidemment, puisqu’il est gentil). C’que c’est romantique !
Et que dire de Quasimodo et Cyrano, qui doivent batailler comme des fous pour obtenir les faveurs d’Esmeralda et Roxane ?
Si vous voulez rire (ou pleurer), je partage avec vous cette vidéo « rigolote » d’un YouTubeur qui s’est amusé à faire un test dans la rue : une vieille dame demande 3 € pour « s’acheter des médicaments car elle a oublié son porte-monnaie » (elle est devant une pharmacie) vs une jeune et jolie fille réclame 2 € car elle a « besoin de clopes ».
Devinez qui récolte le plus ?

Je crois que vous avez compris l’idée !

⏩ À lire aussi : Les contes de fées, vers un modèle féministe ?

Bref, peut-on réussir quand on est moche ?

Eh bien malgré tout ça, OUI, il est possible de réussir quand on est moche. Le concept de réussite serait à définir, mais si je cite Gainsbourg, Rossy de Palma, Stephen Hawking ou encore Lizzie Velasquez (qui a carrément commercialisé sa laideur !), on peut conclure qu’il reste envisageable de connaître le succès, même lorsqu’on n’est vraiment pas beau.
L’Humain est souvent injuste, les apparences influencent largement notre jugement et notre comportement avec les autres. Heureusement, d’autres facteurs sont pris en compte comme le charisme, la voix, la gestuelle, le talent et bien d’autres.
Vaste question de l’injustice… qui reste néanmoins une triste réalité !

Lucie Rondelet

Sources :

https://www.scienceshumaines.com/la-tyrannie-de-la-beaute_fr_22384.html
https://www.lexpress.fr/informations/le-vrai-pouvoir-de-la-beaute_648962.html

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